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Union Station

10 Juin 2018, 02:19am

Publié par vertuchou

Esther Bubley. Union Station. Chicago. 1948

Esther Bubley. Union Station. Chicago. 1948

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Après l'hiver

9 Juin 2018, 02:18am

Publié par vertuchou

N’attendez pas de moi que je vais vous donner
Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;
La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,
Dans les champs, dans les bois, est partout la première.
Je suis par le printemps vaguement attendri.
Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;
Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre
Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;
Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.
Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.
Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,
Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.
Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,
Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
Croire, remercier confusément les choses,
Vivre sans reprocher les épines aux roses,
Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.

Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !
On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,
Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;
On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;
On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux
Et de voir, sous l’abri des branches printanières,
Ces messieurs faire avec ces dames des manières.

Victor Hugo

 

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Avant que tu ne m'embrasses

8 Juin 2018, 02:31am

Publié par vertuchou

Avant que tu ne m'embrasses, seuls les vents du ciel m'avaient embrassé,

et la tendresse de la pluie - maintenant tu es venu,

comment puis-je m'occuper de baisers comme les leurs?

 

Sara Teasdale, The Kiss

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Amants perdus

7 Juin 2018, 02:16am

Publié par vertuchou

Ils vont
marchant contre leur cœur
cherchant l’épaule
qui reprendra leur main

Ils veulent
serrer contre leur corps
la paume d’une étoile
le rouge de la nuit

Mais il faut
écraser nos regards
sous l’ongle de la lune
sous l’ombre de leur lit

Marcel Olscamp

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Mural

6 Juin 2018, 02:57am

Publié par vertuchou

Joan Miró (1893-1983), Mural I, II, III, huile sur toile, 55.2 x 249.8 cm chaque, décembre 1933

Joan Miró (1893-1983), Mural I, II, III, huile sur toile, 55.2 x 249.8 cm chaque, décembre 1933

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Parodie

5 Juin 2018, 02:32am

Publié par vertuchou

Joli tendron sur l'herbette couché,
Laissait voir un charmant corsage.
Un jeune amant par ses yeux alléché,
Lui tint à peu près ce langage.
Eh, bonjour, charmante Isabeau;
Que vous avez d'appas! que votre corps est beau!
Avec ce parfait assemblage,
Si votre humeur n'est point sauvage,
Vous êtes le Phénix des belles de ces Bois.
A ces mots Isabeau ne se sent pas de joie;
Et soit par faiblesse, ou par choix,
Elle devient du jeune Amant la proie.
Le galant refroidi lui dit: mon petit coeur,
Sachez que tout conteur
Vit aux dépens de celle qui l'écoute.
Cette leçon déplait beaucoup sans doute.
Le tendron honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

Madame Vatry

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La voix du poète ne chante pas

4 Juin 2018, 02:10am

Publié par vertuchou

La voix du poète ne chante pas.
Ce sont ses mots
Qui creusent le réel comme une pelle,
Qui le relèvent, le mettent en lévitation et le font chanter.

 Francis Combes

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L’air du poème

3 Juin 2018, 02:15am

Publié par vertuchou

la voix prise dans le feu
me voici sans mot

me voici trace
là - où ne demeure que la foudre -
de toi séparée avant le commencement
avons-nous partagé la lumière
quelle éclaircie tourmente nos braises ?
sommes-nous gouttes d'eau échappées de l'orage
ou poussières dans la tornade du temps ?
sur le linteau de la nuit
nous sommes cueillis d'ivresse
au bas de nos pensées
se saisissent les rêves
le soudain accompli du nuage
où se revêtent les choses sans nom
affranchies de l'enfance
seuls nous sommes seuls
et mêmes et étrangers
et tes mots sur mes lèvres
s'écorchent jusqu'au livide
le soleil s'invite à la fenêtre des nuages
et le ciel
et la berge
et la marche
et le seuil du chemin
ressemblent aux mots des poèmes

il y a les mots
les ombres des mots
les lumières
les lueurs des mots
les cris
les chuchotements
les mots tendrement ouverts
les mots envolés des lèvres
comme des ailes pliées
comme des fenêtres ouvertes
comme des rivières où naissent les âmes
les mots tombent comme des fruits mûrs
comme des feuilles
comme l'herbe rouge et bleue
plus tard
quand les feuilles noircissent
la peau des rêves
le soir descend des étoiles
une autre langue parle
les mots du chemin et de la forêt
dans toutes les langues
marchent sur l'invisible
c'est ta main dans la mienne pleine de paroles
de terres nouvelles d'eaux souterraines
et la terre te fait signe depuis la lune
fragment de ciel
et d'invisible
le poème absolu
s'ouvre du désir premier des lèvres
trouée de rêve où seules chantent les mains.

Nicole Barrière

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Petit pays

2 Juin 2018, 02:15am

Publié par vertuchou

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A M. V. H.

1 Juin 2018, 02:12am

Publié par vertuchou

Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,
Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.

Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.
Puis le coeur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,
Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.

De ces biens passagers que l’on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit. Qu’un hasard nous rassemble,

On s’approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.

Alfred de Musset

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