Chaque jour
Chaque jour naît vierge de poésie , on se réveille et on la renouvelle .
Erri de Luca
Coups de cœur
Chaque jour naît vierge de poésie , on se réveille et on la renouvelle .
Erri de Luca
Qu’est-ce qu’un poème dans la marche du monde ? Peut- on encore écrire des
poèmes après les horreurs des camps d’extermination et les génocides ? Interrogations
légitimes. Chaque homme qui naît recommence l’histoire et la poésie,
comme toute forme de l’art, accompagne, éclaire, soutient son existence tout en
creusant le mystère de l’être au monde. [...] Cultiver la gratuité, la beauté avec ce matériau qui appartient à tous : les mots de la langue. Faire sien le quotidien et le transfigurer.
Je crois aux mots d’enfance et de l’imaginaire qui permettent de tendre une main.
Écrire, lire la poésie accroît la liberté et donc la joie.
La poésie est tout sauf un luxe. En parler sans jargon, avec des mots simples,
afin de la rendre au grand public. Substantielle, elle aide à vivre et celui qui l’écrit
et ceux qui la lisent.
Janvier 2011
Colette Nys-Mazur
Je ne parle pas ici de la poésie comme un genre.
Elle est plutôt une vision du monde, une façon particulière d'aborder la réalité,
qui devient une philosophie et qui oriente la vie d'un homme jusqu'à la fin de ses jours.
— Andreï Tarkovski, Le temps scellé
"La poésie nous est nécessaire et nous devons sans cesse nous arrêter pour la débusquer dans le plus simple des actes ; sinon, nous risquons de passer à côté de ce que la vie a de plus beau à nous offrir. "
— N. H. Kleinbaum, Le Cercle des poètes disparus
La poésie est de toutes les eaux claires celle qui s’attarde le moins aux reflets de ses ponts.
— René Char
En poésie, il faut chercher la lumière... même si l'on doit descendre très profond.
Ile Eniger
Tout homme bien portant
peut se passer de manger pendant deux jours, de poésie, jamais
Baudelaire
Le poème n’est point fait de ces lettres que je plante comme des clous,
mais du blanc qui reste sur le papier.
-- Paul Claudel
Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers.
Rainer Maria Rilke
La poésie est si essentiellement musicale qu'il n'y a pas de si belle pensée
devant laquelle le poète ne recule si sa mélodie ne s'y trouve pas.
Alfred de Musset