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La poésie, c'est comme les lunettes

11 Décembre 2012, 05:46am

Publié par vertuchou

La poésie, c'est comme les lunettes.

C'est pour mieux voir.
Parce que nos yeux ne savent plus, ils sont
fatigués, usés. Croyez-moi, tous ces gens autour de vous,

ils ont les yeux ouverts et pourtant petit à petit,

sans s'en rendre compte,
ils deviennent aveugles.
Il n'y a qu'une solution pour les sauver : la poésie.


Jean-Pierre Siméon

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La muse

10 Décembre 2012, 05:16am

Publié par vertuchou

Constantin-Brancusi--La-Muse--1912-jpg

 

Constantin Brancusi

La Muse

1912


Marbre,

45 x 23 x 17 cm

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Soleils couchants

9 Décembre 2012, 05:20am

Publié par vertuchou


Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !

Victor Hugo

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Émeline

8 Décembre 2012, 05:42am

Publié par vertuchou

J’écris sur ton corps

avec un unique son :

le silence.

 
Tu es femme/ma partition

et en toi on lit

chaque murmure

d’une ultime mélodie

que mon encre verse

sur ta peau.

 


 

 Mario Portillo Pérez

 

 


Escribo sobre tu cuerpo

con un único sonido:

el silencio.

 
Eres mujer / mi partitura

y en ti se lee

cada susurro

de una última melodía

que mi tinta vierte

sobre tu piel.

 

 


 

 

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Goin' home

7 Décembre 2012, 05:47am

Publié par vertuchou

 

 


 

Art Tatum

Goin' home

 

(Dvorak)

 

1949

 

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L’ombre des anges

6 Décembre 2012, 05:51am

Publié par vertuchou

Je traverserai les villes
J’emporterai ta voix
J’irai chercher le feu dans le ciel
Et le vent dans nos voiles
Quand l’ombre des nuages
Démasquera nos souffles
Nous volerons sereins
Par les chemins du sort
Et nos songes en fuite
Eviteront les gouffres
Pour balayer ensuite
Les traces de nos morts
Je traverserai les villes
J’emporterai ta voix
J’irai chercher le feu dans le ciel
Et le vent dans nos voiles
Une étoile se repose

Dès qu’un ange s’endort…

Isaac Lerutan

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La poésie se dérobe à toute définition

5 Décembre 2012, 05:05am

Publié par vertuchou

La poésie se dérobe à toute définition…

Son objet n’existe que dans le travail même qu’elle accomplit,

tel une cible mouvante que chaque poème localise à sa façon sans l’atteindre jamais.

 

 

Jean-Michel Maulpoix

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La carte du tendre

4 Décembre 2012, 05:31am

Publié par vertuchou

Le long du fleuve qui remonte

Par les rives de la rencontre

Aux sources d'émerveillement

On voit dans le jour qui se lève

S'ouvrir tout un pays de rêve

Le tendre pays des amants

On part avec le cœur qui tremble

Du bonheur de partir ensemble

Sans savoir ce qui nous attend

Ainsi commence le voyage

Semé d'écueils et de mirages

De l'amour et de ses tourments

 

Quelques torrents de médisance

Viennent déchirer le silence

Essayant de tout emporter

Et puis on risque le naufrage

Lorsque le vent vous mène au large

Des îles d'infidélité

Plus loin le courant vous emporte

Vers les rochers de la discorde

Et du mal à se supporter

Enfin la terre se dénude

C'est le désert de l'habitude

L'ennui y a tout dévasté

 

Quand la route paraît trop longue

Il y a l'escale du mensonge

L'auberge de la jalousie

On y déjeune de rancune

Et l'on s'enivre d'amertume

L'orgueil vous y tient compagnie

Mais quand tout semble à la dérive

Le fleuve roule son eau vive

Et l'on repart à l'infini

Où l'on découvre au bord du Tendre

Le jardin où l'on peut s'étendre

 

Georges Moustaki

 

 

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La mousse de sa peau

3 Décembre 2012, 05:01am

Publié par vertuchou

Les jeunes filles dans l'ancienne Arabie
étaient souvent enterrés vivantes à côté de leur père défunt,
apparemment comme un sacrifice aux déesses des tribus ...
Harold Feldman, “Les enfants du désert”
Psychoanalysis and Psychoanalytic Review, Fall 1958

Il était seulement important
de sourire et rester immobile
de se coucher à côté de lui
et se reposer un moment
de se replier ensemble
comme si nous étions de la soie
de se détourner des yeux de mère
et ne pas parler.
La chambre noire nous a pris
comme une caverne ou une bouche
ou un ventre intérieur.
Je retenais mon souffle

et papa était là,
ses pouces, son gros crâne,
ses dents, ses cheveux poussant
comme un champ ou un châle.
Je m'allonge contre la mousse
de sa peau  jusqu'à ce que
ça devienne étrange. Mes sœurs
ne sauront jamais que je tombe
hors de moi et fais semblant de croire
qu'Allah ne verra pas
comment je tiens mon papa,
comme un vieil arbre de pierre.

 

Anne Sexton

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Sérénade

2 Décembre 2012, 05:53am

Publié par vertuchou

Comme la voix d’un mort qui chanterait
Du fond de sa fosse,
Maîtresse, entends monter vers ton retrait
Ma voix aigre et fausse.

Ouvre ton âme et ton oreille au son
De ma mandoline :
Pour toi j’ai fait, pour toi, cette chanson
Cruelle et câline.

Je chanterai tes yeux d’or et d’onyx
Purs de toutes ombres,
Puis le Léthé de ton sein, puis le Styx
De tes cheveux sombres.

Comme la voix d’un mort qui chanterait
Du fond de sa fosse,
Maîtresse, entends monter vers ton retrait
Ma voix aigre et fausse.

 


Puis je louerai beaucoup, comme il convient,
Cette chair bénie
Dont le parfum opulent me revient
Les nuits d’insomnie.

Et pour finir, je dirai le baiser
De ta lèvre rouge,
Et ta douceur à me martyriser,
— Mon Ange ! — ma Gouge !

Ouvre ton âme et ton oreille au son
De ma mandoline :
Pour toi j’ai fait, pour toi, cette chanson
Cruelle et câline.

 

Paul Verlaine

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