Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vertuchou.over-blog.com

Pause / Pausa

21 Juillet 2014, 05:20am

Publié par vertuchou

De temps en temps il faut faire
une pause
s’observer soi-même
sans le plaisir intense quotidien
examiner le passé
rubrique par rubrique
étape par étape
carreau par carreau
et ne pas pleurer les mensonges
mais chanter les vérités.

De vez en cuando hay que hacer
una pausa
contemplarse a sí mismo
sin la fruición cotidiana
examinar el pasado
rubro por rubro
etapa por etapa
baldosa por baldosa
y no llorarse las mentiras
sino cantarse las verdades.

Mario Benedetti

Voir les commentaires

Misty Day On Fifth Avenue

20 Juillet 2014, 04:13am

Publié par vertuchou

Ralph Steiner, Misty Day On Fifth Avenue, 1922

Ralph Steiner, Misty Day On Fifth Avenue, 1922

Voir les commentaires

Ma dernière pensée

19 Juillet 2014, 04:10am

Publié par vertuchou

Adieu, Patrie adorée, pays chéri du soleil,
Perle de la mer d’Orient, notre Éden perdu.
Je vais joyeux te donner ma triste et sombre vie.
Et fût-elle plus brillante, plus fraîche, plus fleurie,
Je la donnerais encore pour toi, je la donnerais pour ton bonheur.

Sur les champs de bataille, dans le délire des luttes,
D’autres s’offrent tout entiers, sans hésitation, sans remords;
Qu’importe le lieu du sacrifice, les cyprès, le laurier ou le lys,
L’échafaud ou la rase campagne, le combat ou le supplice cruel,
L'holocauste est le même quand le réclament la Patrie et le foyer.

Je meurs au moment où je vois se colorer le ciel,
Quand surgit enfin le jour derrière la cagoule endeuillée de la nuit;
S’il te faut de la pourpre pour teindre ton aurore,
Prends mon sang, épands-le à l’heure propice,
Et que le dore un reflet de sa naissante lumière.

Mes rêves d’enfant à peine adolescent,
Mes rêves de jeune homme déjà plein de vigueur,
Furent de voir un jour, joyau de la mer Orientale,
Tes yeux noirs séchés, ton tendre et doux front relevé,
Sans pleurs, sans rides, sans stigmates de honte.

Songe de ma vie entière, ô mon âpre et brûlant désir,
Salut! te crie mon âme qui bientôt va partir,
Salut! oh! qu’il est beau de tomber pour que ton vol soit libre,
De mourir pour te donner la vie, de mourir sous ton ciel,
Et de dormir éternellement sous ta terre enchantée.

Sur mon sépulcre, si tu vois poindre un jour
Dans l’herbe épaisse une humble et simple fleur,
Approche-la de tes lèvres et y embrasse mon âme;
Que je sente sur mon front descendre dans la tombe glacée,
Le souffle de ta tendresse, la chaleur de ton haleine.

Laisse la lune m’inonder de sa lumière tranquille et douce,
Laisse l’aube épanouir sa fugace splendeur,
Laisse gémir le vent en long murmure grave,
Et, si quelque oiseau sur ma croix descend et se pose,
Laisse l’oiseau chanter son cantique de paix;

Laisse l’eau des pluies qu’évapore le brûlant soleil
Remonter pure au ciel emportant ma clameur,
Laisse un être ami pleurer ma fin prématurée,
Et, par les soirs sereins, quand une âme pour moi priera,
Prie aussi, ô Patrie! prie Dieu pour mon repos.

Prie pour tous ceux qui moururent sans joie,
Pour ceux qui souffrirent d’inégalables tourments,
Pour nos pauvres mères gémissant leur amertume,
Pour les orphelins et les veuves, pour les prisonniers qu’on torture,
Et prie aussi pour toi qui marches à la Rédemption finale.

Et quand dans la nuit obscure s’enveloppera le cimetière
Et que seuls les morts abandonnés y veilleront,
Ne trouble pas le repos, ne trouble pas le mystère;
Si, parfois, tu entends un accord de cithare ou de psalterion
C’est moi, chère Patrie, c’est moi qui te chanterai.

Et quand ma tombe, de tous oubliée,
N’aura plus ni croix ni pierre qui marquent sa place,
Laisse le laboureur y tracer son sillon, la fendre de sa houe,
Et que mes cendres, avant de retourner au néant,
Se mélangent à la poussière de tes pelouses.

Lors peu m’importera que tu m’oublies,
Je parcourrai ton atmosphère, ton espace, tes rues;
Je serai pour ton oreille la note vibrante et limpide,
L’arome, la lumière, les couleurs, le bruit, le chant aimé,
Répétant à jamais le principe de ma foi.

Patrie idolâtrée, douleur de mes douleurs,
Chères Philippines, écoute l’ultime adieu;
Je laisse tout ici, ma famille, mes amours,
Je m’en vais où il n’y a ni esclaves, ni bourreaux, ni tyrans,
Où la foi ne tue pas, où celui qui règne est Dieu.

Adieu, parents, frères, parcelles de mon âme,
Amis de mon enfance au foyer perdu.
Rendez grâces: je me repose après le jour pénible.
Adieu, douce étrangère, mon amie, ma joie,
Adieu, êtres aimés: mourir c’est se reposer!

José Rizal

Voir les commentaires

La poésie est une partition

18 Juillet 2014, 04:09am

Publié par vertuchou

La poésie est une partition, elle rend compte de la musique

des choses invisibles… de la nuit, du vent, de la nostalgie.


Margaret Mazzantini

Voir les commentaires

Le coeur tremblant

17 Juillet 2014, 04:53am

Publié par vertuchou

Le cœur tremblant, la joue en feu,
J’emporte dans mes cheveux
Tes lèvres encore tièdes.
Tes baisers restent suspendus
Sur mon front et mes bras nus
Comme des papillons humides.
Je garde aussi ton bras d’amant,
Autoritaire enlacement,
Comme une ceinture à ma taille.”

- Cécile SAUVAGE

Voir les commentaires

Iphigenia en Tracia

16 Juillet 2014, 04:48am

Publié par vertuchou

J. de Nebra Blasco: Iphigenia en Tracia, Livret de Nicolás González Martínez Madrid, 1747

Voir les commentaires

vos talons qui sonnent sur le trottoir...

15 Juillet 2014, 04:05am

Publié par vertuchou

"... vos talons qui sonnent sur le trottoir me font penser aux chemins que je n'ai pas parcourus et qui se ramifient comme les branches d'un arbre. Vous avez réveillé en moi l'obsession de ma prime jeunesse : j'imaginais la vie devant moi comme un arbre. Je l'appelais alors l'arbre des possibilités. Ce n'est que pendant un court moment qu'on voit la vie ainsi. Ensuite, elle apparaît comme une route imposée une fois pour toutes, comme un tunnel d'où on ne peut sortir. Pourtant, l'ancienne apparition de l'arbre reste en nous sous la forme d'une indélébile nostalgie. Vous m'avez rappelé cet arbre et je veux, en retour, vous transmettre son image, vous faire entendre son murmure envoûtant."

Milan Kundera, "L'identité"

Voir les commentaires

Art poétique

14 Juillet 2014, 04:59am

Publié par vertuchou

À Charles Morice


De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l’Indécis au Précis se joint.

C’est des beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi,
C’est, par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on n’y veille, elle ira jusqu’où ?

Ô qui dira les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.

Paul Verlaine

Voir les commentaires

Au premier regard

13 Juillet 2014, 04:30am

Publié par vertuchou

Au premier regard
Sans un mot
Nous savions tout l’un de l’autre.
Une famille invisible
Nous réunit.
Point besoin de dire :
« Nous sommes amis. »
C’était ainsi depuis tout temps.
Une émotion ? A peine.
Pour moi, tu as toujours raison
Et moi pour toi.
Nous sommes prêts à tout l’un pour l’autre,
Tu donnes, je donne sans calcul.
Pourquoi ?
Ce plaisir léger, tenace,
Parfume, discret, pudique,
La vie
Meilleure qu’elle-même.

Frédéric Kiesel

Voir les commentaires

Les amoureux

12 Juillet 2014, 04:16am

Publié par vertuchou

Marc Chagall "Les Amoureux", 1916, huile sur toile,  70, 7 x 50 cm

Marc Chagall "Les Amoureux", 1916, huile sur toile, 70, 7 x 50 cm

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 > >>