Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vertuchou.over-blog.com

Fragment

10 Novembre 2014, 04:02am

Publié par vertuchou

Quand je t'aimais, pour toi j'aurais donné ma vie,
Mais c'est toi, de t'aimer, toi qui m'ôtas l'envie.
A tes pièges d'un jour on ne me prendra plus ;
Tes ris sont maintenant et tes pleurs superflus.
Ainsi, lorsqu'à l'enfant la vieille salle obscure
Fait peur, il va tout nu décrocher quelque armure ;
Il s'enferme, il revient tout palpitant d'effroi
Dans sa chambre bien chaude et dans son lit bien froid.
Et puis, lorsqu'au matin le jour vient à paraître,
Il trouve son fantôme aux plis de sa fenêtre,
Voit son arme inutile, il rit et, triomphant,
S'écrie : "Oh ! que j'ai peur ! oh ! que je suis enfant !"

Alfred de Musset

Voir les commentaires

That's All

9 Novembre 2014, 04:51am

Publié par vertuchou

I can only give you love that lasts forever
And a promise to be near each time you call
And the only heart I own for you and you alone

That's all
That's all

I can only give you country walks in springtime
And a hand to hold when leaves begin to fall
And a love whose burning light will warm the winter night

That's all
That's all

There are those, I am sure, who have told you
They would give you the world for a toy
All I have are these arms to enfold you
And a love time can never destroy

If you're wondering what I'm asking in return, dear
You'll be glad to know that my demands are small
Say it's me that you'll adore for now and ever more

That's all
That's all

If you're wondering what I'm asking in return, dear
You'll be glad to know that my demands are small
Say it's me that you'll adore for now and ever more

That's all
That's all

paroles : Alan Brandt, musique : Bob Haymes
1953

Voir les commentaires

La mort, la vie, l'amour

8 Novembre 2014, 04:57am

Publié par vertuchou

J'ai cru pouvoir briser la profondeur de l'immensité
Par mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
Comme un mort raisonnable qui a su mourir
Un mort non couronné sinon de son néant
Je me suis étendu sur les vagues absurdes
Du poison absorbé par amour de la cendre
La solitude m'a semblé plus vive que le sang


Je voulais désunir la vie
Je voulais partager la mort avec la mort
Rendre mon cœur au vide et le vide à la vie
Tout effacer qu'il n'y ait rien ni vitre ni buée
Ni rien devant ni rien derrière rien entier
J'avais éliminé le glaçon des mains jointes
J'avais éliminé l'hivernale ossature
Du vœu qui s'annule

Tu es venue le feu s'est alors ranimé
L'ombre a cédé le froid d'en bas s'est étoilé
Et la terre s'est recouverte
De ta chair claire et je me suis senti léger
Tu es venue la solitude était vaincue
J'avais un guide sur la terre je savais
Me diriger je me savais démesuré
J'avançais je gagnais de l'espace et du temps

J'allais vers toi j'allais sans fin vers la lumière
La vie avait un corps l'espoir tendait sa voile
Le sommeil ruisselait de rêves et la nuit
Promettait à l'aurore des regards confiants
Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard
Ta bouche était mouillée des premières rosées
Le repos ébloui remplaçait la fatigue
Et j'adorais l'amour comme à mes premiers jours.

Les champs sont labourés les usines rayonnent
Et le blé fait son nid dans une houle énorme
La moisson la vendange ont des témoins sans nombre
Rien n'est simple ni singulier
La mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit
La forêt donne aux arbres la sécurité
Et les murs des maisons ont une peau commune
Et les routes toujours se croisent.

Les hommes sont faits pour s'entendre
Pour se comprendre pour s'aimer
Ont des enfants qui deviendront pères des hommes
Ont des enfants sans feu ni lieu
Qui réinventeront les hommes
Et la nature et leur patrie
Celle de tous les hommes
Celle de tous les temps.

Paul Eluard

Voir les commentaires

La ferme aux bouleaux

7 Novembre 2014, 04:22am

Publié par vertuchou

Gustav Klimt (1862-1918), La ferme aux bouleaux, 1900, huile sur toile, 80 x80 cm

Gustav Klimt (1862-1918), La ferme aux bouleaux, 1900, huile sur toile, 80 x80 cm

Voir les commentaires

Baiser XVII

6 Novembre 2014, 04:19am

Publié par vertuchou

Cette même pourpre que le matin dépose
Sur la rose humide de rosée nocturne

Rosit aussi la bouche de ma maîtresse au matin,
Mouillée toute une longue nuit de mes baisers.

La candeur de neige de son visage la couronne
Comme une vierge tenant une violette dans sa main blanche,

Comme une première cerise brille sous les fleurs tardives
Lorsqu’été et printemps voisinent dans l’arbre.

Pauvre de moi ! Pourquoi faut-il, alors qu’avec violence tu livres
Ta bouche, que je doive m'éloigner de ton lit ?

Veille, ma belle, à garder sur tes lèvres ce rose
Jusqu’à ce que le calme obscur de la nuit me rende à toi ;

Si pourtant elles devaient d’ici là cueillir les baisers d’un autre
Qu’elles en deviennent plus pâles que mes joues;

Jean Second

Voir les commentaires

Elle prendra décidément place

5 Novembre 2014, 04:05am

Publié par vertuchou

“Elle prendra décidément place pour moi dans l’interminable liste

des belles inaccessibles, de ces êtres aperçus un instant, aussitôt

reconnus, dont nous comprenons qu’ils sont faits de toute éternité

pour nous (et nous pour eux), mais qui ont croisé trop tôt ou

trop tard - quelquefois seulement d’une heure, d’une minute -

notre pauvre chemin terrestre.”

– Dominique Noguez, “Les Derniers jours du monde”.

Voir les commentaires

Tout redevient fragile

4 Novembre 2014, 04:58am

Publié par vertuchou

On finit par suivre la lumière
qui nous bouleverse parfois
à travers un geste
sentir que rien ne viendra
sinon quelque désastre

On finit par ne plus voir
les percées du vide, oublier
ce visage qui n’a jamais existé
ailleurs que devant

Plus rien n’est lié soudain
plus rien ne s’accomplit

On finit par répondre
qu’on est là, faire signe
parmi nos absences
ne plus fuir la mémoire
de certaines failles qui blessent
plus que d’autres

On finit par s’ouvrir
au silence qui revient
et ne plus répondre
au bruit des pas, ne plus croire
qu’on a aimé, soutenu un instant
la beauté de notre vie

On finit par sentir le temps
qui replie nos regards
lentement les referme, comme une blessure
dont on ne sait plus parler

On finit par guérir
des premières questions
restées sans réponse
dans un regard
on finit par poser un amour
sur ce manque sans fond
se dire qu’il y a quelqu’un
au bout des mots
qui battent encore en nous
on se souvient soudain
de ce qui fut approché, effleuré
du désir dans lequel nous jette un corps

On finit par répondre chaque fois
à ce qui peut encore venir
à travers la répétition
de nos manques et de nos tendresses
on finit par se souvenir
qu’il y eut quelqu’un
derrière le désastre

On finit par ne plus entendre
que ces mots accidentés
qui appellent sans relâche
ce qui jamais n’est venu
et jamais ne viendra

On finit par ne plus rien entendre
et cela nous atteint encore

Hélène Dorion

Voir les commentaires

Wall Street

3 Novembre 2014, 04:11am

Publié par vertuchou

Paul Strand, Wall Street, New York, 1915

Paul Strand, Wall Street, New York, 1915

Voir les commentaires

Je l'ai prise dans mes bras

2 Novembre 2014, 04:08am

Publié par vertuchou

Je l'ai prise dans mes bras,
La petite sirène
Aux yeux éblouis.
Et voici qu'en chantant, ce soir, je la promène
En mon beau paradis.

Comme la lune sur la mer,
Sa longue chevelure bleue
Se mêle à la mienne,
Qui est d'or.
Sa belle queue
Traîne
Parmi les fleurs.

Comme elle a peur,
Comme son coeur bat sur mon coeur !

Je ne sais pas ce qu'elle pense.
Elle me regarde en silence,
De ses pâles yeux pleins d'effroi,
Où quelque étrange songe sommeille.
De la terre ils ne veulent
Rien voir que moi ;
Pour Elle, j'en suis la grande merveille,
Et le mystère.

Mais, parfois,
Elle étend les doigts,
Et touche l'air illuminé qui tremble,
Car la lumière et l'air ressemblent à la mer.
Et elle est triste, et parfois pleure.

Je veux la déposer, doucement, dans le fleuve,
Mon beau fleuve d'Eden, dont les divines eaux
S'en retournent parmi la chanson des roseaux
Vers la mer infinie, afin qu'il la ramène,
Heureuse et consolée, à ses soeurs les sirènes,
Et qu'elle joue encor, devant son miroir bleu,
A peigner en chantant ses longs et beaux cheveux,
Qu'ont effleurés, ce soir, quelques roses mortelles,
Et ces baisers humains que mes lèvres y mêlent.

Charles Van Lerberghe

Voir les commentaires

L’Amour ne disparait jamais

1 Novembre 2014, 04:59am

Publié par vertuchou

La mort n’est rien, je suis seulement passé dans a pièce à côté.
Je suis moi.
Vous êtes vous.
Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.
Parlez-moi, comme vous l’avez toujours fait.
N’employez-pas un ton différent.
Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez a rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez ou ne priez pas souriez, pensez à moi.
Que mon nom soit prononcé a la maison comme il a toujours été.
sans emphase d’aucune sorte, sans aucune trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de votre vue ?
Pourquoi serais-je hors de vos pensées ?
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.

Paul Claudel

Voir les commentaires

<< < 1 2 3