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Vertuchou.over-blog.com

Demain

11 Mai 2015, 04:36am

Publié par vertuchou

Le vent demain lèvera mes ombres ;
le poisson arrondira ses lèvres blanches sur mon nom ;
la voix du feu secondera la mienne et le fil n'aura jamais
été plus tendu ni plus musical.
Demain.

L'eau, la première, la très noire, dans ses gestes lavera
le souffle qui ne m'appartient plus,
la bouche que je n'ouvrirai pas sinon pour entrer dans
la tendre mort - et vous aurez tenu mes mains dans les
vôtres -
Ah, demain, seulement demain ;
il faut pour l'heure s'efforcer de ne pas défaillir à tâcher
de pénétrer dans l'aiguille par sa pointe.

Roger Kowalski

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Sans titre

10 Mai 2015, 04:27am

Publié par vertuchou

Kansuke Yamamoto, Sans titre, 1956

Kansuke Yamamoto, Sans titre, 1956

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Belle qui tiens ma vie

9 Mai 2015, 04:25am

Publié par vertuchou

Belle qui tiens ma vie

Captive dans tes yeux,

Qui m’as l’âme ravie

D’un souris gracieux.

Viens tôt me secourir,

Ou me faudra mourir.


Pourquoi fuis-tu, mignarde,

Si je suis près de toi ?

Quand tes yeux je regarde,

Je me perds dedans moi !

Car tes perfections

Changent mes actions.


Tes beautés et ta grâce

Et tes divins propos

Ont échauffé la glace

Qui me gelait les os.

Ils ont rempli mon cœur

D’une amoureuse ardeur !


Approche donc ma belle,

Approche-toi mon bien !

Ne me sois plus rebelle

Puisque mon cœur est tien...

Pour mon mal apaiser

Donne-moi un baiser !

Jehan Tabourot, dit Thoinot ARBEAU

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L'amour

8 Mai 2015, 04:02am

Publié par vertuchou

[…] L’amour a toujours le temps. Il a devant lui le front d’où semble venir la pensée,

les yeux qu’il s’agira tout à l’heure de distraire de leur regard, la gorge

dans laquelle se cailleront les sons, il a les seins et le fond de la bouche.

Il a devant lui les plis inguinaux, les jambes qui couraient, la vapeur

qui descend de leurs voiles, il a le plaisir de la neige qui tombe devant la fenêtre.

La langue dessine les lèvres, joint les yeux, dresse les seins, creuse les aisselles,

ouvre la fenêtre; la bouche attire la chair de toutes ses forces,

elle sombre dans un baiser errant, elle remplace la bouche quelle a prise,

c’est le mélange du jour et de la nuit.

Les bras et les cuisses de l’homme sont liés aux bras et aux cuisses de la femme,

le vent se mêle à la fumée, les mains prennent l’ensemble des désirs. […]

André Breton et Paul Eluard

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Puisque tu m’as meurtri les lèvres de baisers

7 Mai 2015, 04:45am

Publié par vertuchou

Puisque tu m’as meurtri les lèvres de baisers, baise-les encore pour les guérir.

Et si tu n’as pas terminé ce soir, il n’importe, rien ne presse.

Tu as encore toute la nuit, ma bien-aimée la plus aimée !

On peut, dans une nuit entière, échanger de nombreux baisers

et goûter beaucoup de bonheur.

Heinrich Heine, le retour

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Sweeter than roses

6 Mai 2015, 04:12am

Publié par vertuchou

Henry Purcell :Sweeter than roses (Pausanius) interprétée par Sylvia McNair

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Colloque sentimental

5 Mai 2015, 04:11am

Publié par vertuchou

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?

- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

Paul Verlaine

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A l’instant même où je la vis

4 Mai 2015, 04:42am

Publié par vertuchou

A l’instant même où je la vis, je devins amoureux de sa timidité, une timidité unique,

inoubliable, qui lui prêtait l’apparence d’une vestale épuisée au service

d’un dieu clandestin ou alors d’une mystique ravagée par la nostalgie

ou l’abus de l’extase, à jamais inapte à réintégrer les évidences ! […]

Qui sait déchiffrer les visages lisait aisément dans le sien qu’elle n’était pas

condamnée à durer, que le cauchemar des années lui serait épargné.

Vivante, elle semblait si peu complice de la vie, qu’on ne pouvait la regarder

sans penser qu’on ne la reverrait jamais. L’adieu était le signe et la loi de sa nature,

l’éclat de sa prédestination, la marque de son passage sur terre ;

aussi le portait-elle comme un nimbe, non point par indiscrétion,

mais par solidarité avec l’invisible.

— Emil Cioran, Exercices d’admiration

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Où que tu sois, je t’aime

3 Mai 2015, 04:24am

Publié par vertuchou

Pour te rejoindre
nul parcours sur la terre,
il y faut l’ascension
de la montagne immense
qui me déchire le cœur.

Là tout est vertical
de l’abîme du sang
aux mille soleils de l’âme,
une épée de lumière
et pas un seul sentier.

Est-ce mon amour
au souffle fragile,
à la fougue patiente
et légère, qui va ouvrir
la septième voie?

Amour sauvage que tu voudrais
libre du chasseur et de la proie,
amour qui inventait l’amour
sans un appui sans une corde,
amour absolu, tout à toi.

André Velter

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Figure debout

2 Mai 2015, 03:21am

Publié par vertuchou

 Nicolas de Staël , Figure debout, 1953

Nicolas de Staël , Figure debout, 1953

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