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Vertuchou.over-blog.com

Ne plus te voir

10 Juin 2017, 02:52am

Publié par vertuchou

    Ne plus te voir
    C’est chercher dans les particules d’air ta respiration
    Dans chaque grain de sable ta peau
    Dans chaque larme ton goût
    Derrière l’arbre ton ombre

    Ne plus te voir
    C’est courir dans le vide pour suivre ton pas
    Tourner la tête partout derrière tes yeux
    Me recroqueviller sur mon corps adossé à ton bras

    Ne plus te voir
    C’est écouter ta voix qui tambourine contre mon âme
    Ouvrir toutes les portes du temps sur ta silhouette

    Ne plus te voir
    C’est déshabiller  mon cœur et t’attendre sous le drap
    Scruter mes mains regorgeant de ton odeur

    Ne plus te voir
    C’est m’étendre sur le sol et murmurer tes mots
    Prendre toute poignée de terre et souffler dessus mes poumons  
    Épier les bourgeons qui porteront ton visage

    Ne plus te voir
    C’est habiller le vent d’espérances et le laisser partir
    Féconder l’eau des ruisseaux de tous les chagrins et ne  laisser nul s’y abreuver

    Ne plus te voir
    Ne plus te voir
    Qui comprendrait?

    Siham Bouhlal

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Champ de blé sous un ciel orageux

9 Juin 2017, 02:54am

Publié par vertuchou

Vincent van Gogh, Champ de blé sous un ciel orageux, Auvers-sur-Oise, Juillet1890, huile sur toile, 50.4 cm x 101.3 cm

Vincent van Gogh, Champ de blé sous un ciel orageux, Auvers-sur-Oise, Juillet1890, huile sur toile, 50.4 cm x 101.3 cm

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Sagesse

8 Juin 2017, 02:47am

Publié par vertuchou

Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles
Qui font souvent le bien et peuvent tout le mal,
Et ces yeux, où plus rien ne reste d'animal
Que juste assez pour dire : "assez" aux fureurs mâles

Et toujours, maternelle endormeuse des râles,
Même quand elle ment, cette voix ! Matinal
Appel, ou chant bien doux à vêpre, ou frais signal
Ou beau sanglot qui va mourir au pli des châles !

Hommes durs ! Vie atroce et laide d'ici-bas !
Ah ! que du moins, loin des baisers et des combats,
Quelque chose demeure un peu sur la montagne

Quelque chose du cœur enfantin et subtil,
Bonté, respect ! Car, qu'est-ce-qui nous accompagne,
Et vraiment, quand la mort viendra, que reste-t-il ?

Paul Verlaine

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Poésie

7 Juin 2017, 02:50am

Publié par vertuchou

Poésie : gouverner la part immense de l'homme qui échappe à la raison.

- André du Bouchet, Une lampe dans la lumière aride : Carnets 1949-1955
de

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Au-delà

6 Juin 2017, 02:55am

Publié par vertuchou

Il n'y a pas de trace
au passage
la tête s'en va
Le courant d'air sur la pierre
plus vite dans la rivière
Et toujours plus bas
Quand le bruit sourd qui résonne
Que se lève l'homme
Et le jour qui passe tombe
au bord de la place
où l'autre mourra
Tous ceux qui sont là regardent
ne comprennent pas
Et les regards qui se lassent
s'usent
se détachent
Les yeux glissent
vers un autre endroit
Au carrefour des six routes
L'arrêt de nos pas
On irait plus loin sans doute
Mais on n'ose pas

Pierre Reverdy

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Show Me the Place

5 Juin 2017, 02:42am

Publié par vertuchou

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Recueillement

4 Juin 2017, 02:41am

Publié par vertuchou

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Charles Baudelaire

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Je trouvai Albertine dans son lit

3 Juin 2017, 02:29am

Publié par vertuchou

Je trouvai Albertine dans son lit. Dégageant son cou, sa chemise blanche changeait les proportions de son visage qui congestionné par le lit, ou le rhume, ou le dîner, semblait plus rose ; je pensai aux couleurs que j’avais eues quelques heures auparavant à côté de moi, sur la digue, et desquelles j’allais enfin savoir le goût ; sa joue était traversée de haut en bas par une de ses longues tresses noires et bouclées que pour me plaire elle avait défaites entièrement. Elle me regardait en souriant. [...]  Je me penchai vers Albertine pour l’embrasser. [...] « Finissez ou je sonne », s’écria Albertine voyant que je me jetais sur elle pour l’embrasser. Mais je me disais que ce n’était pas pour ne rien faire qu’une jeune fille fait venir un jeune homme en cachette, en s’arrangeant pour que sa tante ne le sache pas, que d’ailleurs l’audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions ; dans l’état d’exaltation où j’étais le visage rond d’Albertine, éclairé d’un feu intérieur comme par une veilleuse, prenait pour moi un tel relief qu’imitant la rotation d’une sphère ardente, il me semblait tourner telles ces figures de Michel-Ange qu’emporte un immobile et vertigineux tourbillon. J’allais savoir l’odeur, le goût, qu’avait ce fruit rose inconnu.

J’entendis un son précipité, prolongé et criard. Albertine avait sonné de toutes ses forces.

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleurs

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La vie profonde

2 Juin 2017, 02:42am

Publié par vertuchou

Être dans la nature ainsi qu'un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l'orage,
La sève universelle affluer dans ses mains !

Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l'espace !

Sentir, dans son coeur vif, l'air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre.
- S'élever au réel et pencher au mystère,
Être le jour qui monte et l'ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l'eau,
Et comme l'aube claire appuyée au coteau
Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...

 

Anna de Noailles

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Clair de Lune

1 Juin 2017, 03:09am

Publié par vertuchou

Claude Debussy, Clair de Lune, troisième mouvement de la Suite bergamasque pour piano seul, 1890-1905

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