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Enfin, la pluie !

21 Juillet 2018, 02:11am

Publié par vertuchou

Il pleut, il danse, il mouille
À tire-larigole
Entends crapauds, grenouilles
Rigoler aux rigoles

Le facteur se rengouille
Sa houppelande au col
Se réchauffe à l'alcool
Et quitte la Trimouille

Les hirondelles fauchent
Sur les champs de ciel gris,
Le butor dans les rauches
Exulte, exalte, crie

Ca coule, dégouline
Ronfle, tinte. L'odeur
Des thyms et des collines
Exhale son ardeur

Nous ferons mieux un jour
Plus propice au délire,
Nous mettrons de l'amour
Dans notre poêle à frire,

Il pleut sur notre aurore
Sur les oies, les tambours,
Sur le tambour-major
— Mais pas sur notre amour ! —

 

Maurice Fombeure

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Mr Tambourine Man

20 Juillet 2018, 02:22am

Publié par vertuchou

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Andromaque, Acte IV scène 5

19 Juillet 2018, 02:41am

Publié par vertuchou

Je ne t'ai point aimé, cruel ? Qu'ai-je donc fait ?
J'ai dédaigné pour toi les voeux de tous nos princes,
Je t'ai cherché moi-même au fond de tes provinces ;
J'y suis encor, malgré tes infidélités,
Et malgré tous mes Grecs honteux de mes bontés.
Je leur ai commandé de cacher mon injure ;
J'attendais en secret le retour d'un parjure ;
J'ai cru que tôt ou tard, à ton devoir rendu,
Tu me rapporterais un coeur qui m'était dû.
Je t'aimais inconstant ; qu'aurais-je fait fidèle ?
Et même en ce moment où ta bouche cruelle
Vient si tranquillement m'annoncer le trépas,
Ingrat, je doute encor si je ne t'aime pas.
Mais, Seigneur, s'il le faut, si le Ciel en colère
Réserve à d'autres yeux la gloire de vous plaire,
Achevez votre hymen, j'y consens. Mais du moins
Ne forcez pas mes yeux d'en être les témoins.
Pour la dernière fois je vous parle peut-être :
Différez-le d'un jour ; demain vous serez maître.
Vous ne répondez point ? Perfide, je le voi,
Tu comptes les moments que tu perds avec moi !
Ton coeur, impatient de revoir ta Troyenne,
Ne souffre qu'à regret qu'un autre t'entretienne.
Tu lui parles du coeur, tu la cherches des yeux.
Je ne te retiens plus, sauve-toi de ces lieux :
Va lui jurer la foi que tu m'avais jurée,
Va profaner des Dieux la majesté sacrée.
Ces Dieux, ces justes Dieux n'auront pas oublié
Que les mêmes serments avec moi t'ont lié.
Porte aux pieds des autels ce coeur qui m'abandonne ;
Va, cours. Mais crains encor d'y trouver Hermione.

Jean Racine

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Le poète épouse la nature

18 Juillet 2018, 02:48am

Publié par vertuchou

Le poète épouse la nature,

et la nature lui offre ses fruits, qu’il met en mots.

Marie Darrieussecq

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Terres de France

17 Juillet 2018, 02:16am

Publié par vertuchou

ciel ciel il fait un temps de chien
neige et pluie depuis ce matin
allons viens fuyons au cinéma
vers la mer allongés sous un ciel immense
partons en vacances comme au cinéma

sous les eaux glacées du ciel
battons le rappel
des sentiments d'autrefois
comme au jour où l'amour
dans un même lit
jetait au paradis
ces amants d'un soir

je marche au matin
loin des embruns
sur les terres de France
gorgées d'innocence
je jette aux orties
mes rêveries
ma morte semence
sur les terres de France

cœur, cœur privé de miel
beau chagrin aux lèvres vermeil
allons viens fuyons au cinéma
vers la mer allongés sous un ciel immense
partons en vacances comme au cinéma

loin sur les sentiers
dans les greniers
des terres abondantes
les paysans chantent
loin d'Anatolie
de Sibérie
c'est la rumeur errante
de leur désespérance

Jean-Louis Murat

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A Night in Tunisia

16 Juillet 2018, 02:12am

Publié par vertuchou

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Je n’ai plus que les os, un Squelette je semble

15 Juillet 2018, 02:39am

Publié par vertuchou

Je n'ai plus que les os, un squelette je semble,
Decharné, denervé, demusclé, depoulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé,
Je n'ose voir mes bras que de peur je ne tremble.

Apollon et son fils deux grands maitres ensemble,
Ne me sauraient guerir, leur mestier m'a trompé,
Adieu plaisant soleil, mon oeil est estoupé,
Mon corps s'en va descendre où tout se desassemble.

Quel ami me voyant en ce point despouillé
Ne remporte au logis un oeil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,

En essuyant mes yeux par la mort endormis ?
Adieu chers compaignons, adieu mes chers amis,
Je m'en vais le premier vous preparer la place.

Pierre de Ronsard — Derniers vers

 

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C’était une nuit silencieuse

14 Juillet 2018, 02:28am

Publié par vertuchou

C’était une nuit silencieuse, traversée par ce mystérieux battement de fièvre, qui souligne deux fois par an les changements de saison. Les douces lumières des maisons ronronnaient dans l’obscurité, et l’on devinait dans le ciel un tournoiement d’étoiles. A la frange de son regard, Gatsby découvrait l’alignement des trottoirs, qui dessinait comme une échelle, et cette échelle conduisait vers un lieu secret au-dessus des arbres – il pouvait y monter, s’il y montait seul, et l’ayant atteint, boire la vie à sa source même, se gorger du lait transcendant des prodiges.
Le visage clair de Daisy se levait lentement vers lui, et il sentait son cœur battre de plus en plus vite. Il savait qu’au moment où il embrasserait cette jeune fille, au moment où ses rêves sublimes épouseraient ce souffle fragile, son esprit perdrait à jamais l’agilité miraculeuse de l’esprit de Dieu. Il avait alors attendu, écouté encore un moment la vibration du diapason qui venait de heurter une étoile, puis il l’avait embrassé, et à l’instant précis où ses lèvres touchaient les siennes, il avait senti qu’elle s’épanouissait comme une fleur à son contact, et l’incarnation s’était achevée. 

 F.Scott Fitzgerald,  Gatsby le magnifique

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Sur le livre d'une auberge

13 Juillet 2018, 02:56am

Publié par vertuchou

Notre arrivée avant le givre
Et les feux chantant de l'hiver,
À l'auberge, où il fait bon vivre,
Augure le départ amer.

Il faut courir à la forêt
Se mesurer avec le vent,
Dire aux pluies, à leur volonté :
« Assez de ce jeu ruisselant ! »

Être épris du très seul adieu,
Celui que rompt la main brutale,
Qui engrange sans fin les lieues,
Celui qui luit sur ses joues sales.

Oiseau jamais intercepté,
Ton étoile m'est douce au cœur,
Ma route tire sur sa raie,
L'air s'en détourne, et l'homme y meurt.

Lorsque la guerre se taira,
— Blessure devenue berceau —
À Petersbach on reviendra
Révéler les désirs nouveaux.

Alsace, 1939.

René Char

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De la féminité

12 Juillet 2018, 02:14am

Publié par vertuchou

Photographie d'Emmanuelle Brisson

Photographie d'Emmanuelle Brisson

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