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Vertuchou.over-blog.com

Aimer une personne

11 Août 2017, 02:21am

Publié par vertuchou

Aimer une personne ne consiste pas à la posséder mais, au contraire, à la laisser respirer. Aimer, ce n’est pas accaparer l’autre, encore moins le rendre dépendant de soi, bien au contraire, c’est vouloir son autonomie. La jalousie, la possessivité, la peur de perdre l’autre sont des passions qui parasitent, voire détruisent la relation de couple.

L’amour véritable ne retient pas, il libère. Il n’étouffe pas l’autre, il lui apprend à mieux respirer. Il sait que l’autre ne lui appartient pas, mais qu’il se donne librement. Il recherche sa présence, mais il aime aussi la solitude et les temps de séparation, car il sait que ce sont eux qui lui feront mieux encore goûter la présence de l’aimé(e).

Mieux vaut éviter l’amour fusionnel, même si, bien souvent, la fusion est le type de relation de couple que vont rechercher deux individus qui manquent de sécurité intérieure

Dans sa forme authentique, l’amour relie deux êtres autonomes, indépendants, libres de leurs désirs et de leurs engagements. Un espace doit donc toujours exister entre les deux amants.

Frédéric Lenoir, La puissance de la joie

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Etre poète

10 Août 2017, 02:13am

Publié par vertuchou

Être poète
écrire pour respirer
chanter pour inspirer
livreur d’amour et d’alarme
embarqué dans tous les déluges on désaltère les fontaines
dans le désert seul voué à la noria
dévoué au rêve quand le soleil se pose
On révoque les maîtres
les souverains et les assujettis
on récuse la place du maître
avec ses monstres ses meurtres ses murs et ses armures
la place du plomb et de la peur du silence et du bruit
la vraie place forte de la mort éternellement mortelle
toujours recommencée
Mais la place assiégée par les flèches de la lumière
avisant les souterrains d’espoir
car au-dessous des tombes et des charniers
il y a l’humus et le limon des résistances fertiles
car au-dessus des gibets des croix et des statues
au-dessus des micros des codes et des prières
quand les dieux n’ont pas l’oeil sur leurs écritures
on délivre des paroles de pollen de sang de sève et de sisal
imaginant l’avenir pour l’horizon et la vigie
La page en sentinelle relève les mots de passe à la sortie
du temps
colporte la liberté sur les désespoirs antérieurs
éclaire l’astre sur le désastre le rythme sur le chaos
envole Shérazade sur un tapis de colibris.

 

Daniel Maximin

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My Favorite Dance

9 Août 2017, 02:13am

Publié par vertuchou

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Sonnet LVI

8 Août 2017, 03:10am

Publié par vertuchou

Je vous estime, Iris, et crois pouvoir sans crime
Permettre à mon respect un aveu si charmant :
Il est vrai qu’à chaque moment
Je songe que je vous estime.

Cette agréable idée, où ma raison s’abîme,
Tyrannise mes sens jusqu’à l’accablement ;
Mais pour vouloir fuir ce tourment
La cause en est trop légitime.

Aussi quelque désordre où mon cœur soit plongé,
Bien loin de faire effort à l’en voir dégagé,
Entretenir sa peine est toute mon étude.

J’en aime le chagrin, le trouble m’en est doux.
Hélas ! que ne m’estimez-vous
Avec la même inquiétude !

Pierre Corneille

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Un poème est le maximum de sensibilité

7 Août 2017, 03:05am

Publié par vertuchou

Un poème est le maximum de sensibilité qu’un homme

ou une femme puisse connaître. Un rien de de plus et

les poumons du langage éclatent, comme ceux des

plongeurs qui remontent trop vite du fond de l’océan.

Christian Bobin

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Un grain

6 Août 2017, 02:15am

Publié par vertuchou

Un grain de peau
Un grain de voix
Il faudra tout oublier
Dans le sablier
Restera la plage
Sans visage
Sans contour
Sans retour
Juste ce poids
L'envol d'oiseau !

 Sylvie Brès

 

 

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Marée basse à Villerville

5 Août 2017, 03:06am

Publié par vertuchou

Felix Valloton (1865-1925), Marée basse à Villerville, 1922

Felix Valloton (1865-1925), Marée basse à Villerville, 1922

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Bêtise de la guerre

4 Août 2017, 03:05am

Publié par vertuchou

Ouvrière sans yeux, Pénélope imbécile,
Berceuse du chaos où le néant oscille,
Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons,
Toute pleine du bruit furieux des clairons,
Ô buveuse de sang, qui, farouche, flétrie,
Hideuse, entraîne l'homme en cette ivrognerie,
Nuée où le destin se déforme, où Dieu fuit,
Où flotte une clarté plus noire que la nuit,
Folle immense, de vent et de foudres armée,
A quoi sers-tu, géante, à quoi sers-tu, fumée,
Si tes écroulements reconstruisent le mal,
Si pour le bestial tu chasses l'animal,
Si tu ne sais, dans l'ombre où ton hasard se vautre,
Défaire un empereur que pour en faire un autre ?

Victor Hugo

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Finlande

3 Août 2017, 03:03am

Publié par vertuchou

Finlande

Elle descendait du train, pompeusement qualifié de "Transport Express Régional" mais qui n'était sur cette ligne qu'un vieil autorail diésel crachant son épaisse fumée noire.
Elle n'était pas d'ici, il aurait remarqué cette magnifique silhouette. D'ailleurs ses coups d'œil à droite et à gauche, cherchant la sortie ou quelqu'un venu l'attendre confirmait cela.
Il décida qu'elle était Finlandaise et en fut immédiatement amoureux. Il ne fit pourtant pas un geste pour venir à son secours, maintenant qu'un léger voile d'angoisse l'enveloppait, magnifiant sa beauté.
Le chef de gare accouru, lui, délaissant une grosse dame qui se plaignait de la saleté des toilettes dans le T.G.V. 1723 en provenance de Marseille. Il prit les bagages de la belle et le profil con-con du dragueur français genre : "C'est à vous ces beaux yeux-là ?"
Il faisait doux ce matin, le banc commençait à épouser sa carcasse, il referma les yeux.
Elle était là, bien jolie, illuminant son rêve.

Éric Cuissard

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Je suis comme je suis

2 Août 2017, 03:00am

Publié par vertuchou

Je suis faite comme ça
Quand j'ai envie de rire
Que je ris aux éclats
J'aime celui qui m'aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n'est pas le même
Que j'aime à chaque fois
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus
Que voulez-vous de moi

Je suis faite pour plaire
Et n'y puis rien y changer
Mes talons sont trop hauts
Ma taille trop cambrée
Mes seins beaucoup trop durs
Et mes yeux cernés
Et puis après
Qu'est que ça peut vous faire
Je suis comme je suis
Je plais à qui je plais

Qu'est que ça peut vous faire
Ce qui m'est arrivé
Oui j'ai aimé quelqu'un
Oui quelqu'un m'a aimée
Comme les enfants qui s'aiment
Simplement savent aimer
Aimer aimer ...
Pourquoi me questionner
Je suis là pour vous plaire
Et n'y puis rien y changer.


Jacques Prévert

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