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Vertuchou.over-blog.com

Prisonnière

4 Janvier 2020, 01:57am

Publié par vertuchou

"Oh mais c'est encore vous mon cher"
"Oh mais c'est encore vous mon cher"
Me dit-elle tout à coup
Me dit-elle tout à coup

Oh je me sens de vous prisonnière
Oh je me sens de vous prisonnière
Faites de moi ce que vous
Faites de moi ce que vous

Donnons-nous rendez-vous à la rivière
Donnons-nous rendez-vous à la rivière
Lavons-nous de la boue
Lavons-nous de la boue

Prenez-moi dans vos bras mon cher
Prenez-moi dans vos bras mon cher
Et oublions tout
Et oublions tout

Et tenons-nous debout dans la lumière
Et tenons-nous debout dans la lumière
Soyons prêts à tout
Soyons prêts à tout

Il en va de la vie, de nos mères
Il en va de la vie, de nos pères
Il en va de nous
Il en va de nous

Oh je me sens de vous prisonnière
Oh je me sens de vous prisonnière
Faites de moi ce que vous
Faites de moi ce que vous

Paroles : Philippe Djian / Stephan Eicher

Musique :  Stephan Eicher

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Yann Tiersen - Porz Goret

3 Janvier 2020, 01:32am

Publié par vertuchou

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Les effarés

2 Janvier 2020, 02:21am

Publié par vertuchou

Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s'allume,
Leurs culs en rond,

A genoux, cinq petits, - misère ! -
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l'enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire
Grogne un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.

Quand pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche
On sort le pain,

Quand, sous les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées
Et les grillons,

Que ce trou chaud souffle la vie,
Ils ont leur âme si ravie
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu'ils sont là tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort qu'ils crèvent leur culotte
Et que leur chemise tremblote
Au vent d'hiver.

Arthur Rimbaud

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La poésie n'est pas un genre

1 Janvier 2020, 01:44am

Publié par vertuchou

La poésie n'est pas un genre pas même une posture une imposture encore moins la trace d'un vieil apprentissage scolaire. La poésie ne s'écrit pas ou bien s'écrit d'elle-même, elle est proche du cri et du sang et du ressenti qui oublie la grammaire, oublie qu'il écrit, se contente d'inscrire du vivant tel que le vivant, d'écrire dans le langage des choses et des émotions.

Le seul endroit du monde réinterprété que rien ne contraint et que rien n'oblige, c'est le poésie car la poésie est la nature de votre seconde nature et sa peau et sa chair et sa douleur et sa peur et son sang d'amoureuse qui enfante sous vos doigts, car la poésie est la seule dimension du monde où l'homme peut enfanter à son tour à sa manière de poèmes enfantés au grand jour.

— Jacques Dor

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J'aurai rêvé ma vie

31 Décembre 2019, 01:46am

Publié par vertuchou

J'aurai rêvé ma vie à l'instar des rivières
Vivant en même temps la source et l'océan
Sans pouvoir me fixer même un mince moment
Entre le monde la plaine et les plages dernières.

Suis-je ici, suis-je là ? Mes rives coutumières
Changent de part et d'autres et me laissent errant.
Suis-je l'eau qui s'en va, le nageur descendant
Plein de trouble pour tout ce qu'il laisse derrière ?

Ou serai-je plutôt sans même le savoir
Celui qui dans la nuit n' a plus que la ressource
De chercher l'océan du côté de la source
Puisqu'est derrière lui le meilleur de l'espoir ?

Jules Supervielle

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Agitata infidu flatu

30 Décembre 2019, 01:54am

Publié par vertuchou

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Cantique d'été XXVII

29 Décembre 2019, 02:02am

Publié par vertuchou

J'ai broyé entre mes dents les tiges des
bromes tandis que, couchée au bord du
sentier, je regardais courir les grosses
fourmis noires.

Je serre entre mes dents les mèches
blondes désordonnées tandis qu'allongée
près de toi^ dans le miroir profond de tes
yeux je regarde surgir par des venelles où
s'écrasent des roses, les désirs fous qui se
heurtent et se pressent.

La tige des bromes est sucrée, mais tes
cheveux ont l'arôme que prend au fond des
boîtes de laque, le thé noir et précieux.

Marguerite Burnat-Provins

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Mon cher amour, mon doux amour,

28 Décembre 2019, 01:39am

Publié par vertuchou

Mon cher amour, mon doux amour,

Je suis encore couché aujourd’hui. Je viens de faire un rêve merveilleux, un de ses rêves de jour où les émotions physiques vous laissent au réveil toute la part du désir — et le désir qu’on traîne, ensuite, éveillé, ressemble tellement au plaisir du rêve. J’étais étendu sur un lit à côté d’un homme que je ne suis pas sûr d’identifier, mais un homme soumis, rêveur depuis toujours et pour toujours et silencieux. Je lui tourne le dos. Et tu viens t’allonger contre moi, énamourée, et tu me baises les lèvres doucement, très doucement et je caresse sous ta robe tes seins fluides et si vivants. Et tout doucement, ta main par-dessus moi, va chercher l’autre personnage et s’impose à son s*xe. Je vois cela dans tes yeux qui se troublent lentement, de plus en plus. Et ton baiser devient plus chaud, plus humide, et tes yeux s’ouvrent de plus en plus. La vie de l’autre passe en toi et, bientôt, c’est comme si tu br*nlais un mort. Je m’éveille, grisé légèrement, incapable de renoncer à ce plaisir.

Il faut avouer que le retour à Arosa ne m’apparaît pas triste, que ce n’est d’ailleurs pas un retour à Arosa, mais un retour à toi, par conséquent à mon amour. Par conséquent, je n’ai qu’une envie : te voir, te toucher, te baiser, te parler, t’admirer, te caresser, t’adorer, te regarder, je t’aime, je t’aime toi seulement, la plus belle et dans toutes les femmes je ne trouve que toi : toute la Femme, tout mon amour si grand, si simple

[...] En tout cas, ce qui est, c’est que votre image ne me quitte pas une minute, que je vous aime en tout : en vous, en toute chair aussi, en tout amour. Je suis votre mari pour toujours,

Paul.

Lettre de Paul Eluard à Helena Diakonova qu’il surnomme Gala

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A la voix de Kathleen Ferrier

27 Décembre 2019, 01:19am

Publié par vertuchou

Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume,
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s’était voilée.

Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s’est perdu
Comme si au delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu.

O lumière et néant de la lumière, ô larmes
Souriantes plus haut que l’angoisse ou l’espoir,
O cygne, lieu réel dans l’irréelle eau sombre,
O source, quand ce fut profondément le soir !

Il semble que tu connaisses les deux rives,
L’extrême joie et l’extrême douleur,
Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
Il semble que tu puises de l’éternel.

Yves Bonnefoy

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Like Someone in Love

26 Décembre 2019, 01:23am

Publié par vertuchou

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