Souhait
La terre a l'odeur du sommeil
L' hymne a le parfum de la liberté
pourvu que je sente ma liberté
avant de m'endormir,
pourvu que je chante mon hymne
avant que la terre ne m'ensevelisse.
Hanane AAD
Coups de cœur
La terre a l'odeur du sommeil
L' hymne a le parfum de la liberté
pourvu que je sente ma liberté
avant de m'endormir,
pourvu que je chante mon hymne
avant que la terre ne m'ensevelisse.
Hanane AAD
Giovanni Mirabassi
The broken heart
Live At Blue Note Tokyo, 2010.
Cela fait longtemps qu'on ne se voit plus
Peu à peu je t'oublie, je le sens,
Bientôt ton souvenir aura disparu
Meurent déjà tes cheveux, tes lèvres, tes dents.
Je cherche çà et là, dorénavant,
Quelque emplacement où te déposer
Une strophe, une mélodie, un diamant,
Où t'embrasser avant de m'éloigner.
Si aucune tombe ne veut être tienne
Ni marbre, ni cristal, ni granit,
Faudra-t-il encore que je te traîne
À demi-morte, à moitié en vie?
Si je ne découvre pour t'y jeter aucun abîme
Puissé-je trouver un pré, un champ de lavande
Où, comme le pollen des étamines,
Doucement je puisse te répandre.
Peut-être ainsi ferai-je semblant,
T'embrasserai puis m'éloignerai,
Sans que personne ne sache exactement
Si l'on se sera oublié pour de vrai.
Ismaïl KADARE
His father was a drinker
Jeune fille assise de dos
Salvador Dali
1925
Huile sur toile
108 X 77 cm
Je cache ton portrait
dans un coffre fermé
et ta robe dans le garde-robe
et le miroir
je le mets à l'envers sur la tablette
des cheveux restant de ta chevelure
dansent à la musique du vent
sur la tablette
il ya toujours une chaise vide
dans mon cabinet du travail.
Ali ABDOLLAHI
C’est peu d’aimer, il faut aimer toujours : on n’est heureux qu’à force de constance.
Philippe Fabre d'Eglantine
Ce sont de drôles de types qui vivent de leur plume
Ou qui ne vivent pas c'est selon la saison
Ce sont de drôles de types qui traversent la brume
Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons
Leur âme est en carafe sous les ponts de la Seine
Les sous dans les bouquins qu'ils n'ont jamais vendus
Leur femme est quelque part au bout d'une rengaine
Qui nous parle d'amour et de fruit défendu
Ils mettent des couleurs sur le gris des pavés
Quand ils marchent dessus ils se croient sur la mer
Ils mettent des rubans autour de l'alphabet
Et sortent dans la rue leurs mots pour prendre l'air
Ils ont des chiens parfois compagnons de misère
Et qui lèchent leurs mains de plume et d'amitié
Avec dans le museau la fidèle lumière
Qui les conduit vers les pays d'absurdité
Ce sont des drôles de types qui regardent les fleurs
Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme
Ce sont de drôles de types qui chantent le malheur
Sur les pianos du cœur et les violons de l'âme
Leurs bras tout déplumés se souviennent des ailes
Que la littérature accrochera plus tard
A leur spectre gelé au-dessus des poubelles
Où remourront leurs vers comme un effet de l'Art
Ils marchent dans l'azur la tête dans les villes
Et savent s'arrêter pour bénir les chevaux
Ils marchent dans l'horreur la tête dans des îles
Où n'abordent jamais les âmes des bourreaux
Ils ont des paradis que l'on dit d'artifice
Et l'on met en prison leurs quatrains de dix sous
Comme si l'on mettait aux fers un édifice
Sous prétexte que les bourgeois sont dans l'égout
Léo FERRE
Abandonné par le
sommeil
je te
guette
au
milieu des bruits étouffés
de la
nuit qui expire
Je
t'imagine pétrifiée
vigie
muette dans l'attente
de la
libération du jour
L'aube
aux
mille détours
me
surprend suspendu
à ton
souffle constant
sur le battant de mon cœur
Apaisement
fugace
avant
la lumière crue
des
tourments du jour
Ivre de
ton absence
je te
sais partie
au-delà
du fleuve de la vie
là où
le soleil est inconnu.