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Vertuchou.over-blog.com

Temps

6 Avril 2014, 05:06am

Publié par vertuchou

Au fond j’ai toujours su
Que j’atteindrais l’amour
et que cela serait
un peu avant ma mort.

J’ai toujours eu confiance,
Je n’ai pas renoncé
Bien avant ta présence,
Tu m’étais annoncée.

Voilà, ce sera toi,
Ma présence effective,
je serai dans la joie
de ta peau non fictive.

Michel Houellebecq

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Il est vital pour le poète

5 Avril 2014, 04:35am

Publié par vertuchou

Il est vital pour le poète de lever des échos, et de le savoir.

Nul mieux que lui ne s'accorde aux solitudes;

mais aussi, nul n'a plus besoin que sa terre soit visitée.

Andrée Chedid, Terre et poésie

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Blue Maqams

4 Avril 2014, 04:00am

Publié par vertuchou

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Il ne sera plus

3 Avril 2014, 05:08am

Publié par vertuchou

Il ne sera plus
nous ne vivrons pas ensemble
je n'élèverai pas ton fils
ne coudrai pas tes vêtements
ne t'aurai pas la nuit
ne t'embrasserai pas quand je m'en aille
tu ne sauras jamais qui j'ai été
pour quoi d'autres m'ont aimé.

Je n'arriverai à savoir
pour quoi ni comment jamais
ni s'il était vrai
ce que tu as dit qu'il était
ni qui tu as été
ni ce que j'ai été pour toi
ni comment il aurait été
vivre ensemble
nous aimer
nous attendre
être.

Je ne suis plus que moi
pour toujours et toi
tu ne seras plus que toi
pour moi. Tu n'es plus
dans un jour prochain
je ne saurai où tu habites
avec qui
ni si tu te souviens
Tu ne m'embrasseras jamais
comme cette nuit-là
jamais.

Il ne reviendra à te toucher.

Je ne te verrai mourir.

Idea Vilariño

________

Ya no


Ya no será
ya no
no viviremos juntos
no criaré a tu hijo
no coseré tu ropa
no te tendré de noche
no te besaré al irme
nunca sabrás quién fui
por qué me amaron otros.

No llegaré a saber
por qué ni cómo nunca
ni si era de verdad
lo que dijiste que era
ni quién fuiste
ni qué fui para ti
ni cómo hubiera sido
vivir juntos
querernos
esperarnos
estar.

Ya no soy más que yo
para siempre y tú
ya
no serás para mí
más que tú. Ya no estás
en un día futuro
no sabré dónde vives
con quién
ni si te acuerdas.
No me abrazarás nunca
como esa noche
nunca.

No volverá a tocarte.

No te veré morir.

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Sonnet XXII

2 Avril 2014, 04:35am

Publié par vertuchou

Quand tes yeux conquérants, étonné, je regarde,
J'y vois, dedans à clair tout mon esprit écrit,
J'y vois dedans mon amour lui-même qui me rit,
Et m'y montre mignard le bonheur qu'il me garde.

Mais que de te parler parfois je me hasarde,
C'est lors que mon espoir desséché se tarit ;
Et d'avouer jamais ton oeil, qui me nourrit,
D'un seul mot de faveur, cruelle, tu n'as garde.

Si tes yeux sont pour moi, or vois ce que je dis :
Ce sont ceux-là, sans plus, à qui je me rendis.
Mon Dieu, quelle querelle en toi-même se dresse,

Si ta bouche et tes yeux se veulent démentir !
Mieux vaut, mon doux tourment, mieux vaut les départir,
Et que je prenne au mot de tes yeux la promesse.

Michel de Montaigne

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La poésie, ce sont des nuits

1 Avril 2014, 04:17am

Publié par vertuchou

La poésie, ce sont des nuits blanches et des bouches de désir.
La poésie est faite des syllabes des rêves.
La poésie est un phare qui fait tourner son mégaphone au-dessus de la mer.

Lawrence Ferlinghetti

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La lune et le cyprès

31 Mars 2014, 04:25am

Publié par vertuchou

Cette lumière est celle de l’esprit, froide et planétaire,
Et bleue. Les arbres de l’esprit sont noirs.
L’herbe murmure son humilité, dépose son fardeau de peine
Sur mes pieds comme si j’étais Dieu.
Une brume capiteuse s’est installée en ce lieu
Qu’une rangée de pierres tombales sépare de ma maison.
je ne vois pas du tout où cela peut mener.

La lune n’offre aucune issue, c’est un visage morne
D’une blancheur d’os effroyable.
Elle traîne derrière elle l’océan comme un crime obscur ; elle est calme,
Trou béant de désespoir total. J’habite ici.
Deux fois tous les dimanches les cloches ébranlent le ciel —
Huit langues puissantes annoncent la Résurrection.
À la fin, seul vibre le son grave de leur renommée.

Le cyprès se dresse alors, gothique.
Aux yeux levés sur lui, il désigne la lune.
La lune est ma mère. Elle n’a pas la patience de Marie.
Son vêtement bleu laisse échapper chauve-souris et hiboux.
Je voudrais tellement pouvoir croire à la tendresse —
Au visage de cette effigie, adouci par la lueur des cierges,
Qui poserait sur moi son regard bienveillant.

Je suis tombée de trop haut. Des nuages fleurissent,
Mystiques et bleus, à la face des étoiles.
Dans l’église les saints doivent être tout bleus,
À frôler les bancs glacés de leurs pieds délicats,
Et leurs mains et leur visage tout engourdis de sainteté.
La lune ne voit rien de tout cela. Elle est chauve, elle est cruelle.
Et le message du cyprès n’est que ténèbres — ténèbres et silence.

Sylvia Plath

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Red morning

30 Mars 2014, 04:12am

Publié par vertuchou

Maria Mann, Red morning

Maria Mann, Red morning

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La poésie ne doit pas périr

29 Mars 2014, 04:24am

Publié par vertuchou

La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l'espoir du Monde ?

Léopold Sedar Senghor

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Ô jeune Florentine

28 Mars 2014, 04:20am

Publié par vertuchou

Ô jeune Florentine à la prunelle noire,
Beauté dont je voudrais éterniser la gloire,
Vous sur qui notre maître eût jeté plus de lys
Que devant Galatée ou sur Amaryllis,
Vous qui d’un blond sourire éclairez toutes choses
Et dont les pieds polis sont pleins de reflets roses,
Hier vous étiez belle, en quittant votre bain,
À tenter les pinceaux du bel ange d’Urbin.
Ô colombe des soirs ! moi qui vous trouve telle
Que j’ai souvent brûlé de vous rendre immortelle,
Si j’étais Raphaël ou Dante Alighieri
Je mettrais des clartés sur votre front chéri,
Et des enfants riants, fous de joie et d’ivresse,
Planeraient, éblouis, dans l’air qui vous caresse.
Si Virgile, ô diva ! m’instruisait à ses jeux,
Mes chants vous guideraient vers l’Olympe neigeux
Et l’on y pourrait voir sous les rayons de lune,
Près de la Vénus blonde une autre Vénus brune.
Vous fouleriez ces monts que le ciel étoilé
Regarde, et sur le blanc tapis inviolé
Qui brille, vierge encor de toute flétrissure,
Les Grâces baiseraient votre belle chaussure !

Théodore de Banville

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