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Largo

6 Décembre 2019, 01:36am

Publié par vertuchou

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L’étoile a pleuré rose

5 Décembre 2019, 01:08am

Publié par vertuchou

L’étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles,
L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l’Homme saigné noir à ton flanc souverain.

Arthur Rimbaud, 1871

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La vie poétique

4 Décembre 2019, 01:43am

Publié par vertuchou

La vie poétique, je veux dire celle du poète, n'en doutons pas est très différente de la vie ordinaire. Notamment en ce qu'elle est plus perméable à l'esprit, plus sensible à sa souffrance ou à son espérance. [...] Oui, le pressentiment de la métamorphose humaine est extrêmement présent à l'âme poétique et je me demande même s'il ne lui est pas inhérent.

Michel Fromaget

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Tout ça qui a commencé

3 Décembre 2019, 01:40am

Publié par vertuchou

Tout ça qui a commencé
il faut bien que ça finisse :

la maison zon sous l'orage
le bateau dans le naufrage
le voyageur chez les sauvages.

Ce qui s'est manifesté
il faut que ça disparaisse :

feuilles vertes de l'été
espoir jeunesse et beauté
an-ci-en-nes vérités.

MORALITÉ

Si vous ne voulez rien finir
évitez de rien commencer.
Si vous ne voulez pas mourir,
quelques mois avant de naître
faites-vous décommander.

Jean Tardieu

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Nicht schnell

2 Décembre 2019, 01:25am

Publié par vertuchou

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La fileuse

1 Décembre 2019, 01:54am

Publié par vertuchou

Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin mélodieux se dodeline?;
Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée.

Lasse, ayant bu l’azur, de filer la câline
Chevelure, à ses doigts si faibles évasive,
Elle songe, et sa tête petite s’incline.

Un arbuste et l’air pur font une source vive
Qui, suspendue au jour, délicieuse arrose
De ses pertes de fleurs le jardin de l’oisive.

Une tige, où le vent vagabond se repose,
Courbe le salut vain de sa grâce étoilée,
Dédiant magnifique, au vieux rouet, sa rose.

Mais la dormeuse file une laine isolée?;
Mystérieusement l’ombre frêle se tresse
Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.

Le songe se dévide avec une paresse
Angélique, et sans cesse, au doux fuseau crédule,
La chevelure ondule au gré de la caresse...

Derrière tant de fleurs, l’azur se dissimule,
Fileuse de feuillage et de lumière ceinte :
Tout le ciel vert se meurt. Le dernier arbre brûle.
 
Ta sœur, la grande rose où sourit une sainte,
Parfume ton front vague au vent de son haleine
Innocente, et tu crois languir... Tu es éteinte

Au bleu de la croisée où tu filais la laine.

Paul Valéry

 

 

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J'ai envie de te tenir

30 Novembre 2019, 01:53am

Publié par vertuchou

J'ai envie de te tenir, te parler, t'entourer de mes bras, te couvrir et te brûler de mes caresses. Te voir pâlir et rougir sous mes baisers, te sentir frissonner dans mes embrasements, c'est la vie, la vie pleine, entière, vraie, c'est le rayon de soleil, c'est le rayon du paradis !

Ô mon ange, que tu es belle, viens que ma bouche pose et cueille sur la tienne ce mot qui est le plus doux des baisers : Je t'aime !


Victor Hugo

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XLVI

29 Novembre 2019, 01:27am

Publié par vertuchou

Vaincue la page
Et le poème est comme si un rossignol chutait
Et la page dégage l’odeur du rossignol,
De l’humide rossignol
Humide comme le désert
Où chantent sans cesse les rossignols.

Leopoldo Maria Panero

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Vitebsk

28 Novembre 2019, 02:00am

Publié par vertuchou

Peter Falk, Vitebsk. 1921

Peter Falk, Vitebsk. 1921

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L'automne

27 Novembre 2019, 01:44am

Publié par vertuchou

Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?

Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.

Alphonse de Lamartine

 

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