Coups de cœur
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La vie poétique
La vie poétique, je veux dire celle du poète, n'en doutons pas est très différente de la vie ordinaire. Notamment en ce qu'elle est plus perméable à l'esprit, plus sensible à sa souffrance ou à son espérance. [...] Oui, le pressentiment de la métamorphose...
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De George Sand à Alfred de Musset.
Cher ami, Je suis toute émue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse être aimée par vous....
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Je ne sais comment je dure
Je ne sais comment je dure ; Car mon dolent (1) cœur fond d’ire (2), Et plaindre n’ose, ni dire Ma douloureuse aventure, Ma dolente vie obscure (3), Rien, hors la mort, ne désire ; Je ne sais comment je dure. Et me faut par couverture (4) Chanter quand...
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Tard dans la vie
Je suis dur Je suis tendre Et j'ai perdu mon temps A rêver sans dormir A dormir en marchant Partout où j'ai passé J'ai trouvé mon absence Je ne suis nulle part Excepté le néant Mais je porte caché au plus haut des entrailles A la place ou la foudre a...
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Juan Olmedo regarda les yeux
Juan Olmedo regarda les yeux de cette femme, qui étaient parfois bruns, parfois verts, mais toujours de la couleur des tempêtes, et dans le regard qu’ils lui renvoyèrent, il lut qu’il n’y avait qu’une chose à faire, aller de l’avant, toujours de l’avant,...
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La bouche
Ni sa pensée, en vol vers moi par tant de lieues, Ni le rayon qui court sur son front de lumière, Ni sa beauté de jeune dieu qui la première Me tenta, ni ses yeux - ces deux caresses bleues ; Ni son cou ni ses bras, ni rien de ce qu'on touche, Ni rien...
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Vient le jour
Vient le jour où la vie ressemble enfin à la vie. Où l’ombre et la lumière jaillissent du même instant d’éternité que délivre l’éphémère. Vient le jour où la joie et le tourment la grâce et la détresse, l’amour et l’absence font un. Vient le jour où l’on...
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Plût-il à Dieu n’avoir jamais tâté
Plût-il à Dieu n’avoir jamais tâté Si follement le tétin de m’amie ! Sans lui vraiment l’autre plus grande envie, Hélas ! ne m’eût, ne m’eût jamais tenté. Comme un poisson, pour s’être trop hâté, Par un appât, suit la fin de sa vie, Ainsi je vois où la...
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Le temps de neige
Il neige elles s'en rient Elles se rient de tout De l'hiver d'être nues De la nuit et des hommes Du bouc noir des sapins Du vent et de leur maître. Le feu peint leur lit froid D'aras et de chimères Aux gorges étincelantes Et dans leurs yeux se battent...
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Epitache de Des Yvetaux
Ah ! que ce fameux personnage Qui ne connut de lois que celle du bon sens Des Yvetaux en notre temps Pensa d'une manière et plus haute et plus sage Jusqu'à la fin de ses jours Il porta constamment panetière et houlette Et dans les bras de ses amours Expira...
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Je veux rejoindre mon étoile
Je veux rejoindre mon étoile. Je veux la parcourir de vie et laisser des traînées de sang sur le miroir des sentiments parce que c'est pour cela que l'on est, par pour un sourire pâle d'aube déjà mourante à peine levée, pas pour un soupir crépusculaire...
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Un soir
Il y a eu cet orage de tropique parmi les flamboyants du plaisir la vitre battant sur des chevelures immenses la pluie cisaillée d'étoiles la lumière avalée à plein ventre à plein gosier à plein sang. Il y a eu cette heure d'anthracite et d'argent sous...
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Ode sur la mélancolie
Non, non ! ne va point au Léthé, ni consommer Le vin vénéneux de l'aconit aux fortes racines ; Ne souffre pas non plus à ton front pâle le baiser De la belladone, raisin vermeil de Proserpine ; Ne te fais pas un chapelet des baies de l'if ; Que ni le...
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Mon cher amour, mon doux amour,
Mon cher amour, mon doux amour, Je suis encore couché aujourd’hui. Je viens de faire un rêve merveilleux, un de ses rêves de jour où les émotions physiques vous laissent au réveil toute la part du désir — et le désir qu’on traîne, ensuite, éveillé, ressemble...
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Cantique d'été XXVII
J'ai broyé entre mes dents les tiges des bromes tandis que, couchée au bord du sentier, je regardais courir les grosses fourmis noires. Je serre entre mes dents les mèches blondes désordonnées tandis qu'allongée près de toi^ dans le miroir profond de...
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J'aurai rêvé ma vie
J'aurai rêvé ma vie à l'instar des rivières Vivant en même temps la source et l'océan Sans pouvoir me fixer même un mince moment Entre le monde la plaine et les plages dernières. Suis-je ici, suis-je là ? Mes rives coutumières Changent de part et d'autres...
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Ainsi hier soir chez elle
Ainsi hier soir chez elle, dans le calme presque provincial de son grand et harmonieux salon, je me suis sentie fléchir plus d’une fois. [...], je sentis ses doigts tièdes sur ma nuque pliée, à la lisière sensible de mes cheveux courts, dont elle caressait...
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L’Empreinte
Je m’appuierai si bien et si fort à la vie, D’une si rude étreinte et d’un tel serrement Qu’avant que la douceur du jour me soit ravie Elle s’échauffera de mon enlacement. La mer, abondamment sur le monde étalée, Gardera dans la route errante de son eau...
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La neige
La neige nous met en rêve Sur de vastes plaines, Sans traces ni couleur. Veille mon cœur, La neige nous met en selle Sur des coursiers d’écume. Sonne l’enfance couronnée, La neige nous sacre en haute-mer, Plein songe, Toute voile dehors. La neige nous...
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Après un certain âge
Après un certain âge tous les pères se ressemblent, quelque chose en eux s'attendrit, rend les armes, se dépouille de toute carapace. On repense à la frousse qu'ils nous flanquaient gamins quand ils élevaient la voix, nous menaçaient d'une fessée, nous...
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Dans vos yeux
Dans vos yeux J’ai lu l’aveu de votre âme En caractères de flamme Et je m’en suis allé joyeux Bornant alors mon espace Au coin d’horizon qui passe Dans vos yeux. Dans vos yeux J’ai vu s’amasser l’ivresse Et d’une longue caresse J’ai clos vos grands cils...
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Il est là. Charmant et charmeur
Il est là. Charmant et charmeur. Nonchalant et légèrement ironique. Discret, mais arrogant, présent, mais distrait. Elle est parfaitement consciente qu’il ne lui réserve pas entièrement son attention. Néanmoins, ils discutent de sujets diversifiés. Elle...
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Jeanne dort
Jeanne dort ; elle laisse, ô pauvre ange banni, Sa douce petite âme aller dans l'infini ; Ainsi le passereau fuit dans la cerisaie ; Elle regarde ailleurs que sur terre, elle essaie, Hélas, avant de boire à nos coupes de fiel, De renouer un peu dans l'ombre...
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sérénade
S’il vous fallait un cœur, mignonne, Un cœur pour vous aimer beaucoup, Le mien n’appartient à personne, Il vous aime par dessus tout. S’il vous fallait un cœur, mignonne, Un cœur à vous, tout entier Le mien n’appartient à personne Un mot de vous peut...
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À ***
À *** Je revois l’instant merveilleux où devant moi tu apparus, vision à peine ébauchée, claire image de la beauté. Accablé jusqu’au désespoir, assourdi par le bruit du monde, J’entendis longtemps ta voix tendre Et rêvai de tes traits aimés. Les ans passèrent....