Coups de cœur
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Le tombeau
[...] Un long pied nu sur ma bouche Un long pied contre le cœur Tu es ma soif, ma fièvre pied de whisky, pied de vin pied fou de terrassé Ô ma cravache ma douleur talon très haut me terrassant je pleure de ne pas mourir Ô soif, inapaisable soif désert...
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Nous avons marché un peu dans la pinède
Nous avons marché un peu dans la pinède pour descendre à la plage. L'air s' accordait à mon émotion, j'avais la gorge sèche, le soleil passait entre les pins comme des lames fines qu'on aurait tirées du feu, la terre était recouverte de poussière et d'épines,...
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Premier Matin
La nuit fut un échec Et pourquoi pas - ? Dans l’obscurité Avec l’aube pâle frémissante dans la fenêtre A travers le cadre noir Je ne pouvais être libre Me dégager du passé ; de ces autres – Et notre amour fut confusion, Il y eut cette chose horrible,...
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Pour une chanson
J'ai tout aimé de nous Que revienne le jour Où la joie et la peine Ont fait valser l'amour J'ai tout aimé de nous A la vie à la scène Sur le pont le plus fou Où l'île fût souveraine Il y eut des soupirs il y eut des je t'aime A l'ombre des pleurs Et si...
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IV
Le ciel est une page. Une grue y trace son signe. Les lanternes s’allument, le temps tombe des arbres. On retrouve l’entre jour et nuit, cet instant d’équilibre où le visage devient son ombre. On tente de se faire léger, si léger que le corps ne serait...
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Le poète est celui qui inspire
Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. Les poèmes ont toujours de grandes marges blanches, de grandes marges de silence où la mémoire ardente se consume pour recréer un délire sans passé. Leur principale qualité est non pas,...
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Reste ainsi
Reste ainsi, je veux te regarder, je t'ai tellement regardé mais tu n'étais pas pour moi et à présent tu es pour moi, ne t'approche pas, je t'en prie,reste comme tu es ,nous avons une nuit pour nous seuls, et je veux te regarder, jamais je ne t'ai vu...
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Chanson de l’étranger
Je suis à la recherche d’un homme que je ne connais pas, qui jamais ne fut tant moi-même que depuis que je le cherche. A-t-il mes yeux, mes mains et toutes ces pensées pareilles aux épaves de ce temps ? Saison des mille naufrages, la mer cesse d’être...
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Hallucination
à Mme.A.N. En regardant la pièce obscure Que n'éclairent plus vos grands yeux, J'ai cru voir les reflets soyeux De votre sombre chevelure. Et j'ai revu la ligne pure de votre profil merveilleux, En regardant la pièce obscure Que n'éclairent plus vos grands...
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Quand je suis de vous absente...
Quand je suis de vous absente Sincero, mon beau soleil, Je n'ai rien qui me contente, La nuit je perds le sommeil ; Le jour je fuis la lumière ; Et mes tristes yeux enclos Prisonniers de la paupière, Ne sont jamais en repos. Je n'aime de la prairie Le...
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Poème
J’ai besoin d’amour mais m’en passe et quand on monte l’escalier souvent je ferme à double tour pour ne pas souffrir de voir femme ou homme apparaître pour me faire souffrir encore L’amitié j’en connais le baume et la douleur bien davantage Allez plus...
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Pour la première fois
J’étais immobile de stupeur comme si la Vénus fût descendue de son piédestal et s’était mise à marcher. C’est que, pour la première fois alors, je sentais mon cœur, je sentais quelque chose de mystique, d’étrange comme un sens nouveau. J’étais baigné...
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De mes vers...
De mes vers, écrits si tôt Que je ne me savais pas poète, Jaillis comme l'eau des fontaines, Comme le feu des fusées, S'engouffrant comme des diablotins Dans le sanctuaire plein de rêves et d'encens, De mes vers de jeunesse et de mort - De mes vers jamais...
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Sonnet numéro II
O beaus yeus bruns, ô regars destournez, O chaus soupirs, ô larmes espandues, O noires nuits vainement atendues, O jours luisans vainement retournez : O tristes pleins, ô desirs obstinez, O tems perdu, ô peines despendues, O mile morts en mile rets tendues,...
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Le chemin de l'amour
Amour, mon cher Amour, je te sais près de moi Avec ton beau visage. Si tu changes de nom, d'accent, de cœur et d'âge, Ton visage du moins ne me trompera pas. Les yeux de ton visage, Amour, ont près de moi La clarté patiente des étoiles. De la nuit, de...
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Ô jeune Florentine
Ô jeune Florentine à la prunelle noire, Beauté dont je voudrais éterniser la gloire, Vous sur qui notre maître eût jeté plus de lys Que devant Galatée ou sur Amaryllis, Vous qui d’un blond sourire éclairez toutes choses Et dont les pieds polis sont pleins...
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La lune et le cyprès
Cette lumière est celle de l’esprit, froide et planétaire, Et bleue. Les arbres de l’esprit sont noirs. L’herbe murmure son humilité, dépose son fardeau de peine Sur mes pieds comme si j’étais Dieu. Une brume capiteuse s’est installée en ce lieu Qu’une...
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Sonnet XXII
Quand tes yeux conquérants, étonné, je regarde, J'y vois, dedans à clair tout mon esprit écrit, J'y vois dedans mon amour lui-même qui me rit, Et m'y montre mignard le bonheur qu'il me garde. Mais que de te parler parfois je me hasarde, C'est lors que...
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Il ne sera plus
Il ne sera plus nous ne vivrons pas ensemble je n'élèverai pas ton fils ne coudrai pas tes vêtements ne t'aurai pas la nuit ne t'embrasserai pas quand je m'en aille tu ne sauras jamais qui j'ai été pour quoi d'autres m'ont aimé. Je n'arriverai à savoir...
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Ici-bas
Ici-bas tous les lilas meurent, Tous les chants des oiseaux sont courts ; Je rêve aux étés qui demeurent Toujours... Ici-bas les lèvres effleurent Sans rien laisser de leur velours ; Je rêve aux baisers qui demeurent Toujours... Ici-bas tous les hommes...
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Au fil de l'eau
(...) Ce fut un baiser long comme une éternité Qui tendit nos deux corps dans l'immobilité. Elle se renversa, râlant sous ma caresse ; Sa poitrine oppressée et dure de tendresse, Haletait fortement avec de longs sanglots ; Sa joue était brûlante et ses...
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Toi qui troubles la paix
Toi qui troubles la paix des nonchalantes eaux, La paix des eaux d’argent, la paix des eaux glacées ; Toi dont la barque joue avec les gais ruisseaux Dans le frémissement des rames balancées, Pêcheur, — vois-tu couchée, auprès des longs roseaux, La fiancée...
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Ravir les lieux
[...] D’ici bouge la lumière. Regarde le vide lourd sur l’épaule éparpillé parmi les fenêtres. Cherche ce que tu appelles, l’impossible mosaïque silencieuse du voyage et la lampe qu’on dirait brûlée par le temps. Regarde seulement la pièce où résonne...
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Rien n’est nécessaire et rien n’est suffisant à la poésie
Rien n’est nécessaire et rien n’est suffisant à la poésie. J’entends que la parole quotidienne et les formes les plus banales deviennent poésie dans la bouche de tel poète tandis que les paroles et les formes réputées poétiques tomberont à plat dans l’écriture...
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Chair des choses
Je possède, en mes doigts subtils, le sens du monde, Car le toucher pénètre ainsi que fait la voix, L'harmonie et le songe et la douleur profonde Frémissent longuement sur le bout de mes doigts. Je comprends mieux, en les frôlant, les choses belles, Je...