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Coups de cœur
Top articles
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Madrigal
Si c'est aimer, Madame, et de jour, et de nuit Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire, Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire Qu'adorer et servir la beauté qui me nuit : Si c'est aimer que de suivre un bonheur qui me fuit, De me perdre moi...
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La poésie n'est pas un genre
La poésie n'est pas un genre pas même une posture une imposture encore moins la trace d'un vieil apprentissage scolaire. La poésie ne s'écrit pas ou bien s'écrit d'elle-même, elle est proche du cri et du sang et du ressenti qui oublie la grammaire, oublie...
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Soir tropical
Le soir est lumineux ; le soir est tendre et beau. Le soleil s’est éteint ; la lune est sur les roses. Une langueur pénètre au cœur même des choses… Et les grands palmiers noirs rêvent au bord de l’eau. Les jasmins ont mêlé leurs branches étoilées Aux...
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Ils se sont embrassés.
Ils se sont embrassés. Ils se sont embrassés avec le même désespoir que deux personnes qui ont attendu toute une vie. Les doigts partout, à travers les cheveux, entre les lèvres, ils s'embrassaient non seulement avec la bouche, avec tout le corps. Ils...
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Le crépuscule du soir
Voici le soir charmant, ami du criminel ; Il vient comme un complice, à pas de loup ; le ciel Se ferme lentement comme une grande alcôve, Et l'homme impatient se change en bête fauve. Ô soir, aimable soir, désiré par celui Dont les bras, sans mentir,...
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Babi Yar
Non, Babi Yar n’a pas de monument. Le bord du ravin, en dalle grossière. L’effroi me prend. J’ai l’âge en ce moment Du peuple juif. Oui, je suis millénaire. Il me semble soudain- l’Hébreu, c’est moi, Et le soleil d’Égypte cuit ma peau mate ; Jusqu’à ce...
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Bon anniversaire Princesse
" Bon anniversaire Princesse, Nous vieillissons et nous sommes habitués l'un à l'autre. Nous lisons nos pensées. Nous savons ce que l'autre veut sans même avoir à le demander. Parfois, nous nous agaçons un peu. Peut-être que parfois, nous nous prenons...
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La chanson du voyageur Aengus
J’allai jusqu’au bois de noisetier Poussé par un feu dans mon coeur Je taillai une ligne de noisetier Et pendis une baie à mon fil Et quand les phalènes reprirent leur vol Et les étoiles filantes leurs sauts Je plongeai la baie dans le torrent Jusqu’à...
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Il pleut sur l’île une musique d’herbe
Il pleut sur l’île une musique d’herbe. Un duvet de mélancolie se dépose sur chaque fleur. Le parfum des roses en est légèrement étouffé. Dans la chambre l’ombre se déshabille et sa peau frisonne. Nue comme au premier jour. Elle se glisse dans les draps...
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Première soirée
Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains. Sur le plancher frissonnaient d’aise Ses petits pieds si fins,...
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Amour, amour
Amour, amour Maudit tourment Pourquoi n’as-tu pas fleuri En haut de tous les arbres ? En haut de tous les arbres, Sur les feuilles du noyer, On t’aurait cueilli, Tous les garçons et les filles Puisque j’en ai cueilli moi aussi Et je l’ai lâché J’en ai...
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Se taisent bois et fleuves
Se taisent bois et fleuves, Et la mer sans vague repose ; Dans leurs grottes, les vents connaissent paix et trêve Et dans la nuit brune, La lune blanche répand son grand silence ; Et nous deux tenons secrètes Nos cajoleries amoureuses : Qu’Amour ne parle...
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A la femme fleur
A la femme fleur qui se déploie dans le ciel rougeoyant du temps futur A la femme peintre qui tisse des paysages de toutes les couleurs sans cesse renouvelées A la femme oiseau qui, portée par les embruns vogue d'île en île A la femme diamant aux mille...
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De mon sang exhalé toute l'humeur périe
De mon sang exhalé toute l'humeur périe Me laisse desséché, et l'esprit de mon coeur Éteint par trop d'ennui, me pousse en ma douleur Aux extrêmes effets de la mélancolie. Ha! presque hors de moi forcenant de furie, Tué, brisé, rompu, accablé de malheur,...
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Quand je pouvais me plaindre en l'amoureux tourment
Quand je pouvais me plaindre en l'amoureux tourment, Donnant air à la flamme en ma poitrine enclose, Je vivais trop heureux ; las ! Maintenant je n'ose Alléger ma douleur d'un soupir seulement. C'est me poursuivre, Amour, trop rigoureusement ! J'aime,...
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La voix
Une voix, une voix qui vient de si loin Qu’elle ne fait plus tinter les oreilles, Une voix, comme un tambour, voilée Parvient pourtant, distinctement, jusqu’à nous. Bien qu’elle semble sortir d’un tombeau Elle ne parle que d’été et de printemps. Elle...
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Ainsi frappe la foudre
"L’amour surgit devant nous comme surgit de terre l’assassin au coin d’une ruelle obscure et nous frappa tous deux d’un coup. Ainsi frappe la foudre, ainsi frappe le poignard ! Elle affirma d’ailleurs par la suite que les choses ne s’étaient pas passées...
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Eau courante
J’aime l’eau qui ne dure pas qui finit jamais une phrase qui n’a jamais le même ventre la même voix un jour je me roulerai dans sa jupe et je serai perdue comme le poussin dans sa coquille et je serai la petite feuille d’automne couleur soleil de sang...
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Après un certain âge
Après un certain âge tous les pères se ressemblent, quelque chose en eux s'attendrit, rend les armes, se dépouille de toute carapace. On repense à la frousse qu'ils nous flanquaient gamins quand ils élevaient la voix, nous menaçaient d'une fessée, nous...
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La neige
La neige nous met en rêve Sur de vastes plaines, Sans traces ni couleur. Veille mon cœur, La neige nous met en selle Sur des coursiers d’écume. Sonne l’enfance couronnée, La neige nous sacre en haute-mer, Plein songe, Toute voile dehors. La neige nous...
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Tout ça qui a commencé
Tout ça qui a commencé il faut bien que ça finisse : la maison zon sous l'orage le bateau dans le naufrage le voyageur chez les sauvages. Ce qui s'est manifesté il faut que ça disparaisse : feuilles vertes de l'été espoir jeunesse et beauté an-ci-en-nes...
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Les pommes respirent
Ne laissez pas l’amour s’échapper de ses pommes. Ce sont des fruits mordus, sucrés, puis oubliés. On trouve dans l’herbage ce qui reste d’un homme ; pulpes mortes et fraîches, chair qui perdit son nacré. Le pommier a fleuri dans le gel d’hiver ; ses pétales...
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La dernière innocence / La última inocencia
Partir corps et âme partir. Partir se défaire des regards pierres qui oppriment qui dorment dans la gorge. Je vais partir plus d’inertie sous le soleil plus de sang anéanti ne plus faire la queue pour mourir. Je vais partir Mais fonce, voyageuse ! * Partir...
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Pour traverser avec toi le désert du monde
Pour traverser avec toi le désert du monde Pour que nous affrontions ensemble la terreur de la mort Pour voir la vérité pour ne plus avoir peur Contre tes pas j’ai marché Pour toi j’ai quitté mon royaume mon secret Ma nuit rapide mon silence Ma perle...
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Cantique d'été XXVII
J'ai broyé entre mes dents les tiges des bromes tandis que, couchée au bord du sentier, je regardais courir les grosses fourmis noires. Je serre entre mes dents les mèches blondes désordonnées tandis qu'allongée près de toi^ dans le miroir profond de...