Peut-on parler de raison...
Peut-on parler de raison quand il s’agit de poésie,
cet art de mise en mots, cet art de mise en forme,
dont certaines débordent allègrement notre imagination ?
Stéphane Madaule
Coups de cœur
Peut-on parler de raison quand il s’agit de poésie,
cet art de mise en mots, cet art de mise en forme,
dont certaines débordent allègrement notre imagination ?
Stéphane Madaule
Tigran Hamasyan Trio
Gypsyology
Festival Jazz Vocal de Crest
2008
Ce ne sont pas des souvenirs
qui, en moi, t'entretiennent ;
tu n'es pas non plus mienne
par la force d'un beau désir.
Ce qui te rend présente,
c'est le détour ardent
qu'une tendresse lente
décrit dans mon propre sang.
Je suis sans besoin
de te voir apparaître ;
il m'a suffi de naître
pour te perdre un peu moins.
Rainer Maria RILKE
Cry me a river
Now you say you're lonely.
You cry the long night through
Well, you can cry me a river,
Cry me a river..
I cried a river over you.
Now you say you're sorry
For being so untrue.
Well, you can cry me a river,
Cry me a river..
I cried a river over you
You drove me, nearly drove me, out of my head
While you never shed a tear.
Remember, I remember, all that you said?
You told me love was too plebeian
Told me you were through with me.
And now you say you love me.
Well, just to prove that you do..
Come on and cry me a river,
Cry me a river,
I cried a river over you
I cried a river over you
I cried a river... over you...
You drove me, nearly drove me, out of my head
While you never shed a tear
Remember, I remember, all that you said?
You told me love was too plebeian
Told me you were through with me and
And now.. now you say you love me.
Well, just to prove that you do..
Come on and cry, cry, cry me a river,
Cry me a river,
I cried, I cried, I cried a river over you.
If my pillow talk, imagine what it would have said.
Could it be a river of tears I cried instead?
Well you can cry me a river,
Go ahead and cry me a river
'Cause I cried, I cried a river over you
How I cried a river over you..
Une seule fois
nous nous sommes rencontrés
comme deux inconnus
Une seule fois
nous nous sommes assis
pour essayer de retenir le temps
Une seule fois
nous nous sommes parlés
pour se dire adieu
Une seule fois
nos chemins se sont croisés
sans retour possible
Il reste un poème
le souvenir de ta voix,
la tristesse d'une séparation
Des armes, des chouettes, des brillantes
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes
Des armes bleues comme la terre
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme
Dans les yeux, dans le cœur, dans les bras d'une femme
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère
Des armes, au secret des jours
Sous l'herbe, dans le ciel et puis dans l'écriture
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures
Et qui mettent la poésie dans les discours
Des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français brillant comme une larme
Léo Ferré
Le poète est passé : un remous dans l'argile
se dresse en monument,
avec soudain le bras qui se profile,
la lèvre et l'oeil aimants ;
Le poète est passé : le ruisseau qui hésite,
devient fleuve royal ;
il n'a plus de repos ni de limites ;
il ressemble au cheval.
Le poète est passé : au milieu du silence
s'organise un concert,
comme un lilas ; une pensée se pense,
le monde s'est ouvert.
Le poète est passé : un océan consume
ses bateaux endormis.
La plage est d'or et tous les ors s'allument
pour s'offrir aux amis.
Le poète est passé : il n'est plus de délire
qui ne soit oeuvre d'art.
Le vieux corbeau devient un oiseau-lyre.
Il n'est jamais trop tard
pour vivre quinze fois : si le poète hirsute
repasse avant l'été,
consultez-le car de chaque minute
il fait l'éternité.
Alain Bosquet
Richard Parkes Bonington
1802 - 1828
La Ferté
huile sur bois
16.7 x 27.9 cm
Avoir perdu
la main.
Sourire au mot
poésie.
Mal interpréter
ce sourire.
Chercher une écriture
en chair forgée.
Voir sans les yeux.
Fouiller des lèvres.
Peindre avec la langue.
Aurélie Foglia
Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous,
savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre,
et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus
que ceux qu’il peut y avoir dans la lune.
Marcel Proust