Socles à réflexion
Philippe Ramette
"Socles à réflexion"
1989-2002
photographie couleur
150 cm x 120 cm
Coups de cœur
Philippe Ramette
"Socles à réflexion"
1989-2002
photographie couleur
150 cm x 120 cm
Erbarme dich, mein Gott / Aie pitié, mon Dieu
Aria extrait de l'oratorio "Passion de Saint Matthieu", BWV 244
( 1727)
Livret: Picander (1700-1764)
Musique: Johann Sebastian Bach (1685-1750)
interprété par Delphine Galou, contralto
Je veux
un amour douloureux, lent, qui soit lent
comme une mort
lente, et sans fin
(je veux qu'il
soit plus fort
que la mort), et
sans changement.
Je veux que
sans trève nos âmes
soient absorbées
en un tourment
secret; et qu'une mer
soit à notre
porte, pleurant seule, dans un silence recueilli.
Je veux que
la haute tour soit
de granit, et si
haute que, dans
la nuit sereine, elle
semble atteindre
le grand astre
polaire.
Je veux un
lit de pourpre, et,
gisant sur ce sein
comme au fond
d'un sépulcre, trouver dans cette
ombre l'Infini.
Gabriele d'Annunzio
Tu me manques mais maintenant
Pas plus que ceux que je ne connais pas
Je les invente criblant de tes faces
La terre qui fut riche en mondes
Quand chaque roi guidait une île)
A l’estime de ses biens (cendre d'
Oiseaux, manganèse et salamander)
Et que des naufragés fédéraient les bords)
Maintenant tu me manques mais
Comme ceux que je ne connais pas
Dont j’imagine avec ton visage l’impatience
J’ai jeté tes dents aux rêveries
Je t’ai traité par-dessus l’épaule
(Il y a des vestales qui reconduisent au Pacifique
Son eau fume C’est après le départ des fidèles
L’océan bave comme un mongol aux oreillers du lit
Charogne en boule et poils au caniveau de sel
Un éléphant blasphème Poséidon)
Tu ne me manques pas plus que ceux
Que je ne connais pas maintenant
Orphique tu l’es devenu J’ai jeté
Ton absence démembrée en plusieurs vals
Tu m’as changé en hôte Je sais
Ou j’invente
Michel Deguy
Reste ici bas mon coeur fidèle,
Si tu t'en vas la vie est ma peine éternelle
Si tu meurs, les oiseaux se tairont pour toujours.
Si tu es froide, aucun soleil ne brûlera.
Au matin la joie de l'aurore
Ne lavera plus mes yeux.
Tout autour de la tombe
Les rosiers épanouis
Laisseront pendre et flétrir leurs fleurs.
La beauté mourra avec toi
Mon seul amour.
Si je meurs, les oiseaux ne se tairont qu'un jour,
Si je meurs, pour une autre un jour tu m'oublieras.
De nouveau la joie de vivre
Alors lavera tes yeux
Au matin tu verras
La montagne illuminée
Sur ma tombe t'offrir mille fleurs.
La beauté revivra sans moi
Mon seul amour !
paroles : Jean Giraudoux
musique : Maurice Jaubert
Le poète émet, transmet, il est une voix qui se découvre et s'affirme.
Pierre Seghers
I
Cesse donc de gémir Rien de plus ridicule
Qu'un homme qui gémit
Si ce n'est un homme qui pleure
II
[...]
Je me promène avec
Un grand trou dans mon coeur
III
Crois-moi
Rien ne fait si mal qu'on pense
XII
Qui dit J'ai mal
Oublie les autres
[ ...]
XVII
La vie est pleine d'échardes
Louis Aragon
Albert Oehlen
Leuchtspurenelemente
1996
huile sur toile
200 × 200cm
Le rideau s'est levé devant mes yeux débiles,
La lumière s'est faite et j'ai vu ses splendeurs ;
J'ai compris nos destins par ces ombres mobiles
Qui se peignaient en noir sur de vives couleurs.
Ces feux, de ta pensée étaient les lueurs pures,
Ces ombres, du passé les magiques figures,
J'ai tressailli de joie en voyant nos grandeurs.
Il est donc vrai que l'homme est monté par lui-même
Jusqu'aux sommets glacés de sa vaste raison,
Qu'il y peut vivre en paix sans plainte et sans blasphème,
Et mesurer le monde et sonder l'horizon.
Il sait que l'univers l'écrase et le dévore ;
Plus grand que l'univers qu'il juge et qui l'ignore,
Le Berger a lui-même éclairé sa maison.
Alfred de Vigny
Love Ballade
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Oscar Peterson Quartet And Joe Pass