Plage près de Trouville
Gustave Courbet
1819-1877
Plage près de Trouville
1865
huile sur toile
54 x 64 cm
Coups de cœur
Gustave Courbet
1819-1877
Plage près de Trouville
1865
huile sur toile
54 x 64 cm
Ma Jeanne, dont je suis doucement insensé,
Étant femme, se sent reine ; tout l'A B C
Des femmes, c'est d'avoir des bras blancs, d'être belles,
De courber d'un regard les fronts les plus rebelles,
De savoir avec rien, des bouquets, des chiffons,
Un sourire, éblouir les coeurs les plus profonds,
D'être, à côté de l'homme ingrat, triste et morose,
Douces plus que l'azur, roses plus que la rose ;
Jeanne le sait ; elle a trois ans, c'est l'âge mûr ;
Rien ne lui manque ; elle est la fleur de mon vieux mur,
Ma contemplation, mon parfum, mon ivresse ;
Ma strophe, qui près d'elle a l'air d'une pauvresse,
L'implore, et reçoit d'elle un rayon ; et l'enfant
Sait déjà se parer d'un chapeau triomphant,
De beaux souliers vermeils, d'une robe étonnante ;
Elle a des mouvements de mouche frissonnante ;
Elle est femme, montrant ses rubans bleus ou verts.
Et sa fraîche toilette, et son âme au travers ;
Elle est de droit céleste et par devoir jolie ;
Et son commencement de règne est ma folie.
Victor Hugo
On m'a vu dans le Vercors
Sauter à l'élastique
Voleur d'amphores
Au fond des criques
J'ai fait la cour à des murènes
J'ai fait l'amour j'ai fait le mort
T'étais pas née
À la station balnéaire
Tu t'es pas fait prier
J'étais gant de crin, geyser
Pour un peu je trempais
Histoire d'eau
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
J'ai fait la saison
Dans cette boîte crânienne
Tes pensées
Je les faisais miennes
T'accaparer seulement t'accaparer
D'estrade en estrade
J'ai fait danser tant de malentendus
Des kilomètres de vie en rose
Un jour au cirque
Un autre à chercher à te plaire
Dresseur de loulous
Dynamiteur d'aqueducs
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Effrontément
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
On m'a vu dans le Vercors
Sauter à l'élastique
Voleur d'amphores
Au fond des criques
J'ai fait la cour à des murènes
J'ai fait l'amour j'ai fait le mort
T'étais pas née
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho ...
Alain Bashung
Never let me go
Bill Evans
Alone album
1968
Reste, O ma douce, ne te lève pas !
La Lumière qui brille vient de tes yeux ;
Ce n'est pas le jour qui perce; c'est mon coeur qui est percé,
Parce que toi et moi devons nous séparer
Reste, ou sinon toute joie chez moi mourra
Et périra dans sa prime enfance.
C'est vrai, c'est le jour: Que pourrait-ce être d'autre ?
O, vas-tu disparaître à mes yeux ?
Pourquoi devrions-nous s'éloigner parce qu'il fait jour ?
Nous sommes-nous couchés parce qu'il faisait nuit ?
L'Amour, qui en dépit de l'obscurité, nous conduisit ici,
Devrait, en dépit du jour, nous garder unis.
La Lumière n'a pas de langue, mais elle est tout regard
Si elle pouvait parler aussi bien qu'espionner,
Sa langue ne pourrait être pire
Que de dire: "Je me sens bien ici, je resterais volontiers
J'aime tant mon coeur et mon honneur
Que je ne m'éloignerais pas de lui qui les a tous les deux"
En résulte-t-il que tu dois arrêter tes activités ?
Oh! c'est la pire des plaies de l'amour !
La pauvreté, le faible d'esprit, les fripouilles, l'amour peut
Les admettre, mais pas l'homme -à-ses-affaires,
Celui qui fait des affaires et fait l'amour, fait les deux
mal, comme l'homme marié qui court la prétentaine.
John Donne
Peut-être devons-nous parler encore un peu plus bas,
De sorte que nos voix soient un abri pour le silence ;
Ne rien dire de plus que l’herbe en sa croissance
Et la ruche du sable sous le vent.
L’intervalle qui reste à nommer s’enténèbre, ainsi
Que le gué traversé par les rayons du soir, quand le courant
Monte jusqu’à la face en extase des arbres.
(Et déjà dans le bois l’obscur a tendu ses collets,
Les chemins égarés qui reviennent s’étranglent.)
Parler plus bas, sous la mélancolie et la colère,
Et même sans espoir d’être mieux entendus, si vraiment
Avec l’herbe et le vent nos voix peuvent donner asile
Au silence qui les consacre à son tour, imitant
Ce retrait du couchant comme un long baiser sur nos lèvres.
Jacques Réda
Emil Nolde
(1867 - 1956)
Nuages d'été
1913
huile sur toile
73.3 x 88.5 cm
Mes yeux furent tout à coup frappés par de blanches épaules rebondies
sur lesquelles j'aurais voulu pouvoir me rouler, des épaules légèrement rosées
qui semblaient rougir comme si elles se trouvaient nues
pour la première fois, de pudiques épaules qui avaient une âme,
et dont la peau satinée éclatait à la lumière comme un tissu de soie.
Ces épaules étaient partagées par une raie,
le long de laquelle coula mon regard, plus hardi que ma main.
Honoré de Balzac
Le baiser en l'Amour est l'octave en Musique,
Vous en avez prins un, et vous en voulez deux ;
Pourquoy enervez-vous, les accords amoureux,
C'est pecher, disiez-vous, contre la Theorique.
Non je ne baise point qu'en pure Arithmetique,
Respondis-je soudain, deux baisers savoureux
Font nombre, l'unité est un rien mal heureux
Payez moi, vous devez une chose Physique.
Que vous estes mauvais, repliquastes vous alors,
Qui pourroit resister à argumens si forts,
Qui me font succomber en si juste querelle ?
Moi respondit Amour, et d'un dard furieux,
Qu'il trempa plusieurs fois aux flammes de voz yeux,
Il m'enfonça le coeur d'une playe immortelle.
Abraham de Vermeil
Le poète est parmi les rares voyageurs d’ici-bas qui sont partis pour le Pays de la Vie, quittant le Royaume des Apparences pour celui des Réalités Spirituelles, - les seules éternelles. Le poète est un réaliste dans le plus haut sens spirituel du terme »
Malcolm de Chazal,