Impression V (Parc)
Vassily Kandinsky, Impression V (Parc), 1911
Huile sur toile
106 x 157,5 cm
Coups de cœur
Vassily Kandinsky, Impression V (Parc), 1911
Huile sur toile
106 x 157,5 cm
Tu es dans le milieu de la nuit profonde
Un rivage mort à la mer muette,
Un rivage mort: Jamais plus
Tu es dans le milieu de la nuit profonde
Tu es dans le milieu de la nuit profonde
Le ciel dans lequel, astre, tu brûlas,
Un ciel où nul dieu jamais plus n'éclôt,
Tu es dans le milieu de la nuit profonde
Tu es dans le milieu de la nuit profonde
Un non-né dans un doux sein
Et qui jamais ne fut ni jamais ne sera,
Tu es dans le milieu de la nuit profonde
Georg Trakl
As I went down in the river to pray
Studying about that good ol' way
And who shall wear the starry crown?
Good Lord show me the way!
O sisters let's go down
Let's go down, come on down
O sisters let's go down
Down in the river to pray
As I went down in the river to pray
Studying about that good ol' way
And who shall wear the robe & crown?
Good Lord show me the way
O brothers let's go down
Let's go down, come on down
Come on brothers, let's go down
Down in the river to pray
As I went down in the river to pray
Studying about that good ol' way
And who shall wear the starry crown?
Good Lord show me the way
O fathers let's go down
Let's go down, come on down
O fathers let's go down
Down in the river to pray
As I went down in the river to pray
Studying about that good ol' way
And who shall wear the robe and crown?
Good Lord show me the way
O mothers let's go down
Come on down, don't you wanna go down?
Come on mothers, let's go down
Down in the river to pray
As I went down in the river to pray
Studding about that good ol' way
And who shall wear the starry crown?
Good Lord show me the way
O sinners, let's go down
Let's go down, come on down
O sinners, let's go down
Down in the river to pray
As I went down in the river to pray
Studying about that good ol' way
And who shall wear the robe and crown?
Good Lord show me the way
Qui chevauche si tard dans la nuit dans le vent ?
C'est le père avec son enfant,
Il serre le garçon dans ses bras,
Il le tient fermement, il le garde au chaud
Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage d'effroi ?
Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le roi des Aulnes avec couronne et traîne ?
Mon fils, c'est une traînée de brouillard.
Toi cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de bien jolis jeux avec toi,
Il y a tant de fleurs multicolores sur le rivage
Et ma mère possède tant d'habits d'or
Mon père, mon père, n'entends-tu pas
Ce que le Roi des Aulnes me promet doucement ?
Calme-toi, reste calme, mon enfant,
Le vent murmure dans les feuilles mortes
Veux-tu, petit garçon, venir avec moi ?
Mes filles doivent déjà d'attendre
Mes filles conduisent le Rhin nocturne,
Elles te berceront de leurs chants et de leurs dances
Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes cachées dans l'ombre ?
Mon fils, mon fils, je le vois bien,
Les saules de la forêt semblent si gris.
Je t'aime, ton joli visage me touche,
Et si tu n'es pas obéissant, alors j'utiliserai la force !
Mon père, mon père, maintenant il me saisit
Le Roi des Aulnes me fait mal.
Le père frissonne d'horreur, il chevauche promptement,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant
Il parvient au village à grand effort
Dans ses bras l'enfant était mort.
Johann Wolfgang Goethe
la poésie est l'étoile
qui mène à Dieu rois et pasteurs.
Victor Hugo
Lointaine avec ta peau
Blanchie par les roses,
Tu es une rose qui vit et ne parle point.
Lorsqu’au fond de ta poitrine
Te naîtra une voix,
Muette, toi aussi,
Tu porteras ma croix.
Muette sur le dallage du grenier, sur les marches,
Sur la terre du potager,
Dans la poussière des étables…
Muette au foyer,
Avec des mots serrés
Dans ton cœur, désormais
Perdu dans un sentier de silence.
Pier Paolo Pasolini
Lontàn, cu la to pièl
sblanciada da li rosis,
i ti sos una rosa
ch’a vif e a no fevela.
Ma quant che drenti al sen
ti nassarà na vòus
ti puartaràs sidina
encia tu la me cròus.
Sidina tal sulisu
dal solàr, ta li scialis,
ta la ciera dal ort,
tal pulvin da li stalis…
Sidina ta la ciasa
cu li peràulis strentis
tal cour romai pierdút
par un troi di silensi.
L'automne met dans les lilas
D'étranges fleurs que nul ne voit,
Des fleurs aux tons si transparents
Qu'il faut avoir gardé longtemps
Son âme de petit enfant
Pour les voir le long des sentiers
Et pour pouvoir les assembler
En un seul bouquet de clarté
Comme font, à l'aube, les anges
Les mains pleines d'étoiles blanches...
Maurice Careme
Les poètes, un jour, reviendront sur la terre.
Ils reverront le lac et la grotte enchantée,
Les jeux d'enfants dans les bocages de Cythère,
Le vallon des aveux, la maison des péchés,
Et toutes les amies perdues dans la pensée,
Les soeurs plaintives et les femmes étrangères,
Le bonheur féérique et la douce fierté
Qui posait des baisers à leur front solitaire.
Et ils reconnaîtront sous des masques de folles,
A travers Carnaval, dansant la farandole,
Leurs plus beaux vers enfin délivrés du sanglot
Qui les fit naître. Alors, satisfaits, dans le soir,
Ils s'en retourneront en bénissant la gloire,
L'amour perpétuel, le vent, le sang, les flots.
Jean Cassou