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Coups de cœur
Top articles
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Ode à la pauvreté
Quand je suis né, pauvreté, tu m’as suivi, tu me regardais à travers les tables pourries dans l’hiver profond. Aussitôt c’étaient tes yeux qui regardaient par les trous. Les fuites d’eau pendant la nuit, répétaient ton nom et ton prénom ou parfois le...
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Ni vous sans moi
D'eux deux il en fut ainsi Comme il en est du chèvrefeuille Qui au coudrier se prend: Quand il s'est enlacé et pris Et tout autour du fût s'est mis, Ensemble ils peuvent bien durer; Qui les veut ensuite désunir Fait tôt le coudrier mourir Et le chèvrefeuille...
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Midi en hiver
En ce moment où j'étais déjà heureux (Que Dieu me pardonne une parole si grande et si terrible) qui mena presque jusqu'aux larmes ma joie fugace ? Sans doute direz-vous : «Certaine belle créature qui passait par là et qui t'a souri ?» En fait, ce n'est...
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Les lèvres de Jeanne-Sophie
Les lèvres de Jeanne-Sophie étaient mouillées à point. Elles avaient le goût des fromages au lait cru. Mes doigts les ont sillonnées de bas en haut et de haut en bas, en les massant, en les lissant. J’explorais un pays, j’effeuillais un monde. Sa texture...
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Oleg comprend
Oleg comprend que l'amour peut être aussi cette tendresse qui protège, qui suspend la douleur, qui rend essentiel le reflet neigeux venant de la fenêtre jusqu'à cette main féminine dont les doigts frémissent dans le sommeil. Une certitude très simple...
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les parfums
Mon coeur est un palais plein de parfums flottants Qui s'endorment parfois aux plis de ma mémoire, Et le brusque réveil de leurs bouquets latents - Sachets glissés au coin de la profonde armoire - Soulève le linceul de mes plaisirs défunts Et délie en...
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La feuille blanche
En vérité, une feuille blanche Nous déclare par le vide Qu’il n’est rien de si beau Que ce qui n’existe pas. Sur le miroir magique de sa blanche étendue, L’âme voit devant elle le lieu des miracles Que l’on ferait naître avec des signes et des lignes....
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Séguedille
Brune encore non eue, Je te veux presque nue Sur un canapé noir Dans un jaune boudoir, Comme en mil huit cent trente. Presque nue et non nue A travers une nue De dentelles montrant Ta chair où va courant Ma bouche délirante. Je te veux trop rieuse Et...
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Ce qu’on cherche dans la vie
Ce qu’on cherche dans la vie c’est pas vraiment l’apothéose des découvreurs de continents, non, en cherchant l’âme sœur tout ce qu’on veut dans le fond c’est être tranquille, avoir quelqu’un à soi le soir quand il s’agit de rentrer, une présence qui tienne...
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Qu'est-ce qui fait que l'on s'éprend
Qu'est-ce qui fait que l'on s'éprend, comme ça, au premier regard, sans jamais s'être vus avant ? Il y a des rencontres qui se font et d'autres, toutes les autres qui nous échappent, nous sommes tellement inattentifs... Parfois nous croisons quelqu'un,...
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La terre entière
à Jean Joubert Je ne sais rien sur la mer mais le ciel scintille lorsque j'ouvre la porte du soleil. Un arbre écrit son nom sur le sable, comme tu écris ta vie sur la vitre de l'été. Il faut penser au vent qui se faufile entre les plumes de la mouette,...
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Asseyons-nous tous deux près du chemin
Asseyons-nous tous deux près du chemin, Sur le vieux banc rongé de moisissures, Et que je laisse, entre tes deux mains sûres, Longtemps s'abandonner ma main. Avec ma main qui longtemps s'abandonne A la douceur de se sentir sur tes genoux, Mon coeur aussi,...
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Je n'ai ni regrets, ni larmes, ni plaintes
Je n'ai ni regrets, ni larmes, ni plaintes, Tout s'en va comme la brume des pommiers blancs ; Depuis que l'or du déclin l'a étreinte, Ma jeunesse fuit infailliblement. Cœur, tu ne battras plus comme jadis, Les premiers froids t'ont déjà effleuré. Et le...
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J'arrive où je suis étranger
Rien n'est précaire comme vivre Rien comme être n'est passager C'est un peu fondre pour le givre Et pour le vent être léger J'arrive où je suis étranger Un jour tu passes la frontière D'où viens-tu mais où vas-tu donc Demain qu'importe et qu'importe hier...
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La quête
Rêver un impossible rêve Porter le chagrin des départs Brûler d'une possible fièvre Partir où personne ne part Aimer jusqu'à la déchirure Aimer, même trop, même mal, Tenter, sans force et sans armure, D'atteindre l'inaccessible étoile Telle est ma quête,...
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De toute évidence, elle se croyait seule
De toute évidence, elle se croyait seule. Elle sortait de son bain et n’avait passé qu’un large pantalon de marin et une courte veste échancrée qui laissait ses bras nus. Elle tordait maintenant ses cheveux humides : au creux de ses bras bougeait une...
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Dans ma poitrine / En mi pecho
Dans ma poitrine, les voix de l'univers nichent... Je suis la fille perdue de Babel à la recherche de son père, le fils du vent... Quelle est la langue que chante mon âme... Quel est le battement que mon sang crie... Où est le pays de mon cœur fatigué......
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Étoiles filantes
Dans les nuits d’automne, errant par la ville, Je regarde au ciel avec mon désir, Car si, dans le temps qu’une étoile file, On forme un souhait, il doit s’accomplir. Enfant, mes souhaits sont toujours les mêmes. Quand un astre tombe, alors, plein d’émoi,...
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La peur
On dit qu'avant d'entrer dans la mer, une rivière tremble de peur. Elle regarde en arrière le chemin qu'elle a parcouru, depuis les sommets, les montagnes, la longue route sinueuse qui traverse des forêts et des villages, et voit devant elle un océan...
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Je ne conçois d’autre poète
Je ne conçois d’autre poète que celui pour qui les choses n’ont de réalité que cette transparence qui sublimise l’objet aimé et le fait voir non pas tel qu’il est dans sa carapace d’os, de pulpe ou de silence, mais tel qu’il virevolte devant la bille...
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Serment
Par tes yeux si beaux sous les voiles De leurs franges de longs cils noirs, Soleils jumeaux, doubles étoiles, D’un cœur ardent ardents miroirs ; Par ton front aux pâleurs d’albâtre, Que couronnent des cheveux bruns, Où l’haleine du vent folâtre Parmi...
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À Samuel Paty
Paraît qu'on s'habitue Aux larmes de la nation Ce matin, j'me suis tu Sous l'coup de l'émotion Paraît qu'on s'habitue Quand l'infâme est légion Tous ces hommes abattus Pour les traits d'un crayon Paraît qu'on s'habitue À défendre à tout prix Les 3 mots...
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La source
Tes yeux ont la couleur de la source où tu bois. Les baisers que je prends sur tes lèvres pressées, Font le doux bruit de l’eau qui glisse dans les bois, Sur un lit de verdure et de feuilles froissées. Ta voix, vive et légère, est comme l’eau qui fuit....
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Les Charmeuses
J’aime tes belles mains longues et paresseuses, Qui, pareilles au lis, n’ont jamais travaillé, Mais savent le secret des musiques berceuses Qui parlent à voix lente au cœur émerveillé. — J’aime tes belles mains longues et paresseuses. J’aime tes petits...
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Rivage
Et tu poses sur moi Tes yeux, Tu traverses mon corps De tes rayons brûlants Qui s’accordent Aux vibrations de mon cœur Tu voudrais Que je sois l’abîme Dans lequel tu te plonges Lorsque lassé De tes nombreux voyages Tu viens à moi Comme on se pose Sur...