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Coups de cœur
Top articles
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Sonnet CXVI
Je ne veux à l'union de deux âmes sincères Admettre empêchement. L'amour n'est point l'amour S'il change en trouvant ailleurs le changement, Ou s'éloigne en trouvant en l'autre l'éloignement. Oh non ! il est un phare au regard immuable Fixé sur la tempête...
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Tristesse de septembre
Quand le vent automnal sonne le deuil des chênes, Je sens en moi, non le regret du clair d’été, Mais l’ineffable horreur des floraisons prochaines. C’est par l’avril futur que je suis attristé ; Et je plains les forêts puissantes, condamnées A verdir...
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Feuillage du coeur
Sous la cloche de cristal bleu De mes lasses mélancolies, Mes vagues douleurs abolies S’immobilisent peu à peu : Végétations de symboles Nénuphars mornes des plaisirs, Palmes lentes de mes désirs, Mousses froides, lianes molles. Seul, un lys érige d’entre...
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Moritura
Dans la terre torride une plante exotique, Penchante, résignée : éclos hors de saison, Deux boutons fléchissaient, l'air grave et mystique ; La sève n'était plus pour elle qu'un poison. Et je sentais pourtant de la fleur accablée S'évaporer l'effluve...
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Le poète est un ouvrier
On gueule au poète: "On voudrait t’y voir, toi, devant un tour ! C’est quoi, les vers ? Du verbiage ! Mais question travail, des clous !" Peut-être bien en tout cas le travail est ce qu’il y a de plus proche de notre activité. Moi aussi je suis une fabrique....
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Un Homme Heureux
Pourquoi les gens qui s'aiment Sont-il toujours un peu les mêmes ? Ils ont quand ils s'en viennent Le même regard d'un seul désir pour deux. Ce sont des gens heureux. Pourquoi les gens qui s'aiment Sont-il toujours un peu les mêmes ? Quand ils ont leurs...
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Donnez-moi
Donnez-moi pour ma vie toutes les vies Donnez-moi toutes les douleurs de tout le monde ; Je vais les transformer en espoir. Donnez-moi toutes les joies même les plus secrètes parce que, sinon, comment les saurait-on ? Il faut que je les conte. Donnez-moi...
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Ma vie / Mein Leben
Ma vie n’est pas cette heure abrupte vers quoi tu me vois me hâter. Je suis un arbre devant mon décor, je ne suis que l’une de mes nombreuses bouches, et celle qui se clôt la première. Je suis la pause entre deux notes qui s’harmonisent mal : la note...
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Emportez-moi
Emportez-moi dans une caravelle, Dans une vieille et douce caravelle, Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume, Et perdez-moi, au loin, au loin. Dans l'attelage d'un autre âge, Dans le velours trompeur de la neige. Dans l'haleine de quelques chiens...
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Trahison fidèle
Tu as écrit : « Me voici, fidèle à l’écho de ta voix, taciturne, inexprimé. » Je sais ton âme tendue juste au gré des soies chantantes de mon luth : C’est pour toi seul que je joue. Écoute en abandon et le son et l’ombre du son dans la conque de la mer...
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Vénus, étoile du soir
La nuit vient nous ravir en ses puissants arcanes ; L'ombre avec des frissons envahit les platanes ; De légères vapeurs montent des chemins creux. Les vieillards sont assis, et les voix alternées Sous le feuillage obscur se perdent égrenées. C'est l'heure...
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De toi, je n’ai rien oublié
De toi, je n’ai rien oublié. Ce geste, quand tu te penches et enlèves tes lunettes pour m’embrasser. L’odeur de tes cheveux, le goût de ta salive, la brûlure de tes mains. Le désir qui te change imperceptiblement, donnant un éclat fauve à tes prunelles....
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Je suis la dangereuse et la très douce...
Je suis la dangereuse et la très douce. Celle qui tourbillonne mais ne change jamais. Je suis la puissance et l’innocence, la tempête et l’embellie. Le printemps tenace et le sang sur la neige. L’amante aux gestes lents, aux yeux plein de lumière. Celle...
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Un amour
Un amour au-delà de l'amour, plus haut que le rite du lien, au-delà du jeu sinistre de la solitude et de la compagnie. Un amour qui n'ait pas à revenir, mais non plus à s'en aller. Un amour non soumis aux frénésies d'aller et venir, d'être éveillés ou...
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Complainte
Que sont mes amis devenus Que j'avais de si près tenus Et tant aimés Ils ont été trop clairsemés Je crois le vent les a ôtés L'amour est morte Ce sont amis que vent me porte Et il ventait devant ma porte Les emporta Avec le temps qu'arbre défeuille Quand...
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Je m’en vais en pleurant...
Je m’en vais en pleurant sur mon passé et je me repose sur l’amour des choses mortelles, sans m’élever à toute volée, ayant moi-même des ailes, pour peut-être ne pas donner de moi mauvais exemple. Toi qui vois mes maux indignes et sacrilèges, Roi du ciel...
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Ode à la pauvreté
Quand je suis né, pauvreté, tu m’as suivi, tu me regardais à travers les tables pourries dans l’hiver profond. Aussitôt c’étaient tes yeux qui regardaient par les trous. Les fuites d’eau pendant la nuit, répétaient ton nom et ton prénom ou parfois le...
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Le Quatrième Poème Secret
Ma bouche aura des ardeurs de géhenne Ma bouche te sera un enfer de douceur Les anges de ma bouche trôneront dans ton cœur Ma bouche sera crucifiée Et ta bouche sera la barre horizontale de la croix Et quelle bouche sera la barre verticale de cette croix...
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les parfums
Mon coeur est un palais plein de parfums flottants Qui s'endorment parfois aux plis de ma mémoire, Et le brusque réveil de leurs bouquets latents - Sachets glissés au coin de la profonde armoire - Soulève le linceul de mes plaisirs défunts Et délie en...
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Les lèvres de Jeanne-Sophie
Les lèvres de Jeanne-Sophie étaient mouillées à point. Elles avaient le goût des fromages au lait cru. Mes doigts les ont sillonnées de bas en haut et de haut en bas, en les massant, en les lissant. J’explorais un pays, j’effeuillais un monde. Sa texture...
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Oleg comprend
Oleg comprend que l'amour peut être aussi cette tendresse qui protège, qui suspend la douleur, qui rend essentiel le reflet neigeux venant de la fenêtre jusqu'à cette main féminine dont les doigts frémissent dans le sommeil. Une certitude très simple...
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Le potier
Ton corps entier possède la coupe ou la douceur qui me sont destinées. Quand je lève la main je trouve en chaque endroit une colombe qui me cherchait comme si, mon amour, d’argile on t’avait faite pour mes mains de potier. Tes genoux, tes seins et tes...
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Who Will Comfort Me
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Ma main glissait sur sa nuque
Ma main glissait sur sa nuque, sous ses cheveux. Dans les moments les plus vains ou les plus ternes, j’avais ainsi le sentiment de rester en contact avec les grands objets naturels, l’épaisseur des forêts, l’échine musclée des panthères, la pulsation...
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C'est un peu comme pour nous, cette sensation,
C'est un peu comme pour nous, cette sensation, dès le début, que rien n'était grave. Qu'il fallait foncer, prendre, voler les instants, parce qu'on savait que, malgré l'intensité, malgré la folie, malgré ces soleils au creux du ventre, au creux des reins,...