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Coups de cœur
Top articles
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Et si l’inutilité
Et si l’inutilité, la gratuité, le don, l’insouciance, le plaisir, la recherche désintéressée, la poésie, la création hasardeuse engendraient de la valeur ? Et si les marchands dépendaient – ô combien ! – des poètes ? Et si la fourmi n’était rien sans...
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Distiques
Tu veux que je te fasse un amoureux poème. Ecoute donc plutôt si mon silence t'aime ! Je ne saurais donner au sage alexandrin Les plaintes du plaisir, le rythme de nos reins ! Quand, sous mon corps élu, je sens battre ta joie, Exprimer mon désir qui t'effleure...
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Une nuit…
Une nuit, de l’au-delà des ténèbres comme une étoile je viendrai vers toi. Sur les ailes du vent coureur du monde, Je viendrai te chercher avec joie. Comblée de tendresse et d’ivresse, comme un beau jour d’été, je t’offrirai une jupe pleine de tulipes...
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Parodie
Joli tendron sur l'herbette couché,Laissait voir un charmant corsage.Un jeune amant par ses yeux alléché,Lui tint à peu près ce langage.Eh, bonjour, charmante Isabeau;Que vous avez d'appas! que votre corps est beau!Avec ce parfait assemblage,Si votre...
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Vieille chanson du jeune temps
Je ne songeais pas à Rose; Rose au bois vint avec moi; Nous parlions de quelque chose, Mais je ne sais plus de quoi. J'étais froid comme les marbres; Je marchais à pas distraits; Je parlais des fleurs, des arbres; Son oeil semblait dire: -Après?- La rosée...
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Hier et demain
Hier et demain, moi je m'en moque,Ce sont les grands que le temps croque.Il n'y a qu'aujourd'hui qui m'asticote;Dans le présent moi je barbote.L'orage a grondé hier,Je n'peux plus rien y faire ;Est-ce qu'il neigera demain ?Je n'en sais rien. Je prends...
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Velouté d'instants
Embrasser la viequand elle passe tout prèslui tendre les brasà travers paysageset gestes veloutésen ses moments voluptueuxenvoyer paître peurs et retenueset jouir dans l'instant Y a du merveilleuxdans cet instant qui passedemeure toujours merveilleuxau...
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La nuit d'hiver
La neige volait, inlassable, Partout volait. La chandelle sur notre table Brûlait, brûlait… Comme en été les éphémères, Les flocons blancs À la fenêtre de lumière Venaient volant. Ils la dévoraient d’innombrables Traits étoilés; La chandelle sur notre...
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A M. V. H.
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses. Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses...
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Nouveau gouvernement
Ceux-là mêmes qui appauvrissent les pauvres font fi de la fertilité de la terre ils privatisent ce qui appartient à tout le monde ils déforestent le sens des mots ils rognent les liens entre ici et là-bas ils se présentent comme des princes de la culture....
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J’entends par poésie
J’entends par poésie non pas le charmant ornement qu’on y voit généralement, mais la manifestation radicale et intransigeante d’une façon d’être au monde et de penser le monde qui a des conséquences dans tous les ordres de la vie, sociale, morale et politique....
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Le sein d'Amaranthe
Mon esprit qui toujours d'un vain espoir s'apaise, Compare votre sein, dont je suis envieux, A des jeunes boutons, puis il dit à mes yeux : Si vous les pouviez voir, ne mourriez-vous point d'aise ? Ainsi dans mon esprit s'allume une fournaise, Et son...
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Il reste
Il reste la pluie nue sur les pavés, nue sur les mains, nue sur les larmes. Il reste les femmes qu'on a aimées d'un seul regard et qui passent avec un visage sans réponse. Chaque foulée dont je marque les chemins ferme une tombe qui n'est pas la mienne....
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Femme et chatte
Elle jouait avec sa chatte, Et c'était merveille de voir La main blanche et la blanche patte S'ébattre dans l'ombre du soir. Elle cachait - la scélérate! - Sous ses mitaines de fil noir Ses meurtriers ongles d'agate, Coupants et clairs comme un rasoir....
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Le Baiser
Couples fervents et doux, ô troupe printanière ! Aimez au gré des jours. — Tout, l’ombre, la chanson, le parfum, la lumière Noue et dénoue l’amour. Épuisez, cependant que vous êtes fidèles, La chaude déraison, Vous ne garderez pas vos amours éternelles...
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C’est une sourde rumeur au long des jours
C’est une sourde rumeur au long des jours. Moi non plus je n’avais pas connu cela. Et c’est bien dur. La bouche sèche à certaines images, on souhaite l’averse de la volupté. Toi, partout, ton goût, les corps tordus, soudés, à certains moments c’est une...
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L'oiseau du tour du monde
Un bœuf gris de la ChineCouché dans son étableAllonge son échineEt dans le même instantUn bœuf de l'UruguaySe retourne pour voirSi quelqu'un a bougé. Vole sur l'un et l'autreA travers jour et nuitL'oiseau qui fait sans bruitLe tour de la planèteEt jamais...
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Elle a de longs cheveux
Elle a de longs cheveux relevés en chignon que retient une écaille blanche. Son visage est beau, régulier, sans doute celui d’une bourgeoise, si ce n’est d’une élégante aristocrate. Ses yeux, dissimulés par des lunettes noires finement cerclées d’acier,...
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Un amour au-delà de l'amour,
Un amour au-delà de l'amour, plus haut que le rite du lien, au-delà du jeu sinistre de la solitude et de la compagnie. Un amour qui n'ait pas à revenir, mais non plus à s'en aller. Un amour non soumis aux frénésies d'aller et venir, d'être éveillés ou...
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Je touche tes lèvres
Je touche tes lèvres, je touche d’un doigt le bord de tes lèvres, je dessine ta bouche comme si elle naissait de ma main, comme si elle s’entrouvrait pour la première fois, et il me suffit de fermer les yeux pour tout défaire et tout recommencer, je fais...
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Baiser rose, baiser bleu
Sonnet III. À table, l'autre jour, un réseau de guipure, Comme un filet d'argent sur un marbre jeté, De votre sein, voilant à demi la beauté, Montrait, sous sa blancheur, une blancheur plus pure. Vous trôniez parmi nous, radieuse figure, Et le baiser...
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Tous nos papiers sont faux
Tous nos papiers sont faux Nous avançons nus à la grande frontière sans même un mot pour nous justifier rien que notre fatigue notre tremblement notre étrangeté à nous-mêmes suspecte Nous ne savons plus notre âge tout s’est passé en chiffres nous n’avons...
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Je respire où tu palpites
Je respire où tu palpites,Tu sais ; à quoi bon, hélas !Rester là si tu me quittes,Et vivre si tu t’en vas ? A quoi bon vivre, étant l’ombreDe cet ange qui s’enfuit ?A quoi bon, sous le ciel sombre,N’être plus que de la nuit ? Je suis la fleur des muraillesDont...
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Je ne refuse point qu'en si belle jeunesse
Je ne refuse point qu’en si belle jeunesse De mille et mille amants vous soyez la maîtresse, Que vous n’aimiez partout, et que, sans perdre temps, Des plus douces faveurs ne les rendiez contents : La beauté florissante est trop soudain séchée Pour s’en...
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Parole dans l’ombre
Elle disait: C’est vrai, j’ai tort de vouloir mieux; Les heures sont ainsi très-doucement passées; Vous êtes là; mes yeux ne quittent pas vos yeux, Où je regarde aller et venir vos pensées. Vous voir est un bonheur; je ne l’ai pas complet. Sans doute,...