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Coups de cœur
Top articles
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Haute mer
La grève des bords de mots est un sable rêche Roulé de vagues de silence Les marées de l’absence aiguisent les arêtes pointues des cailloux salés Sur le bord des lèvres, là où s'éteignent les appels qu’on ne crie pas Par décence Un vieux pêcheur muet...
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La torche
Je vous aime, mon corps, qui fûtes son désir, Son champ de jouissance et son jardin d'extase Où se retrouve encor le goût de son plaisir Comme un rare parfum dans un précieux vase. Je vous aime, mes yeux, qui restiez éblouis Dans l'émerveillement qu'il...
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Amour atrophié
Amour sourd aux battements de mon cœur Amour aveugle à la beauté naïve du regard Amour muet pour mon âme assoiffée de mots amoureux Amour insensible aux caresses de mes rêves Amour défunt embaumé de ton parfum Amère mère de mes sens troublés Tu m'as laissé...
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Der bräutigam / Le fiancé
Um Mitternacht, ich schlief, im Busen wachte Das liebevolle Herz, als wär es Tag; Der Tag erschien, mir war, als ob es nachte - Was ist es mir, so viel er bringen mag? Minuit, je dormais, au fond de moi veillait Le cœur plein d’amour, comme si c’était...
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Lettera amorosa - extraits -
Je ne puis être et ne veux vivre que dans l'espace et dans la liberté de mon amour. Nous ne sommes pas ensemble le produit d'une capitulation, ni le motif d'une servitude plus déprimante encore. Aussi menons-nous malicieusement l'un contre l'autre une...
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Fais-moi
Fais-moi du feu dans la peau Fais-moi du feu sous la peau Fais-moi du chaud sous la peau J'entends la marée de l'été Ne presse pas les moments Ne hâte pas les serments Le temps fauché se perdra Dans les soifs mouillés de l'été Le temps s'en va où il fait...
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la mémoire
Peut-être la mémoire est-elle, comme un paysage, une multitude d'événements contigus, d'images simultanées. Des paysages se croisent, basculent à la limite de l'horizon. C'est là que nous étions, que nous sommes, - état de vide et de trop-plein d'un corps...
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Beauté
Beauté Je passe ma vie à t’unifier Je dis « la rivière » comme on dit « le printemps de Botticelli ». Rivière : un violon, un archet Et la beauté s’enquiert de moi Sans cesse elle doute si je suis Elle est. Me cherche-t-elle ? des voix tombent de ses...
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Allégeance
Dans les rues de la ville, il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima. Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt...
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Pantouns Malais
L’éclair vibre sa flèche torse À l’horizon mouvant des flots. Sur ta natte de fine écorce Tu rêves, les yeux demi-clos. À l’horizon mouvant des flots La foudre luit sur les écumes. Tu rêves, les yeux demi-clos, Dans la case que tu parfumes. La foudre...
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« Connaissez-vous Maître Eckart ? »
Connaissez-vous le grand Albert ? Joachim ? Amaury de Bène ? à Thöss, Margareta Ebner de Christ enceinte en chair humaine ? Connaissez-vous Henri Suso ? Ruysbrock surnommé l’Admirable ? et Joseph de Cupertino qui volait comme un dirigeable ? Et les sermons...
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Le dormeur du val
C’est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant...
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L'attente
C'est la vie au ralenti, c'est le cœur à rebours, c'est une espérance et demie: trop et trop peu à son tour. C'est le train qui s'arrête en plein chemin sans nulle station et on entend le grillon et on contemple en vain penché à la portière, d'un vent...
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Occident 3
V ous, les grandes villes de pierres dressées sur la plaine ! Dans le silence s’en va celui qui n’a point de patrie Avec le front enténébré, avec le vent, les arbres nus sur la colline Vous les fleuves qui mourrez là-bas Immense peur de l’horrible crépuscule...
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Je te l'ai dit pour les nuages
Je te l'ai dit pour les nuages Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles Pour les cailloux du bruit Pour les mains familières Pour l'œil qui devient visage ou paysage Et le sommeil lui rend le ciel de sa...
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J'écrirai
J’écrirai ce poème, pour qu'il me donne un fleuve doux comme les ailes du toucan J’écrirai ce poème pour qu'il t'offre une aurore quand Il fait nuit entre ta gorge et ton aisselle J'écrirai ce poème pour que dix mille marronniers prolongent leurs vacances...
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On t'oubliera comme si tu n'avais jamais été
On t’oubliera, comme si tu n’avais jamais été. On t’oubliera comme la mort d’un oiseau, comme une église abandonnée, comme un amour passager et comme une rose dans la nuit… on t’oubliera J’appartiens à la route… D’autres pas ont précédé mes pas. D’autres...
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Le tombeau d’Edgar Poe
Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change, Le Poète suscite avec un glaive nu Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu Que la mort triomphait dans cette voix étrange ! Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange Donner un sens plus pur aux...
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Deux hommes
Deux hommes sont en moi, l'un jeune, l'autre vieux. Le vieux, c'est ma pensée à qui rien de la vie Ne cache son mensonge et ne fait plus d'envie, Et qui doute, inquiet, si la tombe vaut mieux. Le jeune, c'est ma chair, ma chair inassouvie, Que j'ai sevrée...
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Auf dem See / Sur le lac
Und frische Nahrung, neues Blut saug’ ich aus freier Welt ; Wie ist Natur so hold und gut, Die mich am Busen hält ! Die Welle wieget unsern Kahn Im Rudertakt hinauf, Und Berge, wolkig himmelan, Begegnen unserm Lauf. Et du libre univers nourriture nouvelle...
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Unreal City
Under the brown fog of a winter dawn, A crowd flowed over London Bridge, so many, I had not thought death had undone so many. Sighs, short and infrequent, were exhaled, And each man fixed his eyes before his feet. Flowed up the hill and down King William...
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Grodek
Vers le soir, les forêts d'automne retentissent des armes de la mort, les plaines dorées, les lacs bleus et par-dessus le soleil encore plus sombre roule ; la nuit enserre des guerriers mourants, la lamentation sauvage de leurs bouches en éclat. Mais...
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Cet Amour
Cet amour Si violent Si fragile Si tendre Si désespéré Cet amour Beau comme le jour Et mauvais comme le temps Quand le temps est mauvais Cet amour si vrai Cet amour si beau Si heureux Si joyeux Et si dérisoire Tremblant de peur comme un enfant dans le...
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Ma morte vivante
Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement J’attends, personne ne viendra Ni de jour, ni de nuit Ni jamais plus de ce qui fut moi-même Mes yeux se sont séparés de tes yeux Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière Ma bouche s’est séparée de...
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Minerai Noir
Quand la sueur de l'Indien se trouva brusquement tarie par le soleil Quand la frénésie de l'or draina au marché la dernière goutte de sang indien De sorte qu'il ne resta plus un seul Indien aux alentours des mines d'or On se tourna vers le fleuve musculaire...