Sicut erat in principio
(1685-1750)
Cantate "Gloria In excelsis Deo", BWV 191
vers 1740
III. Sicut erat in principio.
Coups de cœur
(1685-1750)
Cantate "Gloria In excelsis Deo", BWV 191
vers 1740
III. Sicut erat in principio.
Roger:
Je peux plus dormir
Je peux plus rêver
Je suis pas sur demain de me réveiller
On a beau me dire tout ce qu'on voudra
Je ne suis pas sur que deman le jour se levera
Je peux plus dormir
Je peux plus rêver
Tant qu'un ami ou un amour seront enfermes
Tant qu'on laissera une innocence
Derierre les barreaux de la loi du silence
Je peux plus dormir
Je veux pas me coucher
Je veux résister jusqu'a ce que je vois le ciel s'éclaircir
Encore une nuit pass?e seul
A réfléchir
A ne plus supporter
De voir sa gueule dans le miroir de la solitude
Roger:
J'ai jamais tiré sur personne
J'ai voulu etre un perdant qui gagne
20 ans de prison
Encore 10 ans suspendus au dessus de ma tete
Je ne sais meme plus si je suis vivant ou mort
Marie:
En te perdant j'ai perdu mon ame
Nul etre ne m'a fait source d'autant de bonheur
Te souviens tu de ces routes d'italie
Quand je m'allongeais sur toi regardant le ciel
Et que tu conduisais heureux ton corps chaud contre le mien
Roger:
Réemprisonner depuis 2 ans je tourne dans ma cellule
Jusqu'a épuisement
Le sentiment d'etre né en captivité
De ne plus rien ressentir
Marie:
Je veux pas perdre ta main
Je veux pas qu'on nous sépare
Je veux pas que mon enfant meurt a force de d?sespoir
Roger:
S'il faut dormir ne plus rêver
Marie:
C'est long d'être sans toi c'est difficile ? vivre
Roger:
Se reposer oublier chaque jour qui s'en va
Marie:
Je voudrais briser ta cage
Roger:
Je veux bien dormir entre tes bras
Marie:
Ecarter tes barreaux
Roger:
Fermer les yeux pour mieux sentir
Marie:
Je voudrais que tu vives
Roger:
Fermer les yeux pour mieux sentir ton coeur
Qui bat.
paroles de Marie Rivière, Roger Knobelspiess et Jacques Higelin
musique de Jacques Higelin
Un classique est un livre qui n’a jamais fini
de dire ce qu’il a à dire
Italo Calvino
Autoportrait
(vers 1816)
Eugène Delacroix
1798-1863
huile sur toile
50, 5 cm x 60, 5 cm
Rappelle-toi, quand l’Aurore craintive
Ouvre au Soleil son palais enchanté ;
Rappelle-toi, lorsque la nuit pensive
Passe en rêvant sous son voile argenté ;
A l’appel du plaisir lorsque ton sein palpite,
Aux doux songes du soir lorsque l’ombre t’invite,
Ecoute au fond des bois
Murmurer une voix :
Rappelle-toi.
Rappelle-toi, lorsque les destinées
M’auront de toi pour jamais séparé,
Quand le chagrin, l’exil et les années
Auront flétri ce coeur désespéré ;
Songe à mon triste amour, songe à l’adieu suprême !
L’absence ni le temps ne sont rien quand on aime.
Tant que mon coeur battra,
Toujours il te dira
Rappelle-toi.
Rappelle-toi, quand sous la froide terre
Mon coeur brisé pour toujours dormira ;
Rappelle-toi, quand la fleur solitaire
Sur mon tombeau doucement s’ouvrira.
Je ne te verrai plus ; mais mon âme immortelle
Reviendra près de toi comme une soeur fidèle.
Ecoute, dans la nuit,
Une voix qui gémit :
Rappelle-toi.
Alfred de Musset
(Vergiss mein nicht)
(Paroles faites sur la musique de Mozart)
Pianology 1
extrait de Pianology
(1987)
Ketil Bjørnstad
(1952- )
Deux lueurs rouges — non, des miroirs !
Non, deux ennemis !
Deux cratères séraphins.
Deux cercles noirs
Carbonisés — fumant dans les miroirs
Glacés, sur les trottoirs,
Dans les salles infinies —
Deux cercles polaires.
Terrifiants ! Flammes et ténèbres !
Deux trous noirs.
C’est ainsi que les gamins insomniaques
Crient dans les hôpitaux : — Maman !
Peur et reproche, soupir et amen…
Le geste grandiose…
Sur les draps pétrifiés —
Deux gloires noires.
Alors sachez que les fleuves reviennent,
Que les pierres se souviennent !
Qu’encore encore ils se lèvent
Dans les rayons immenses —
Deux soleils, deux cratères,
— Non, deux diamants !
Les miroirs du gouffre souterrain :
Deux yeux de mort.
30 juin 1921.
Marina Tsvetaeva
Hello darkness, my old friend
I've come to talk with you again
Because a vision softly creeping
Left its seeds while I was sleeping
And the vision that was planted in my brain
Still remains
Within the sound of silence
In restless dreams I walked alone
Narrow streets of cobblestone
'Neath the halo of a street lamp
I turned my collar to the cold and damp
When my eyes were stabbed by the flash of a neon light
That split the night
And touched the sound of silence
And in the naked light I saw
Ten thousand people maybe more
People talking without speaking
People hearing without listening
People writing songs that voices never shared
No one dared
Disturb the sound of silence
"Fools," said I, "you do not know
Silence like a cancer grows
Hear my words that I might teach you
Take my arms that I might reach you"
But my words like silent raindrops fell
And echoed in the wells of silence
And the people bowed and prayed
To the neon god they made
And the sign flashed out its warning
In the words that it was forming
And the sign said "The words of the prophets are written on the subway walls
And tenement halls
And whispered in the sound of silence
Paul Simon et Arthur Garfunkel
extrait de l'album "Wednesday Morning, 3 AM."
1964
Madame la Misère écoutez le vacarme
Que font vos gens le dos voûté la langue au pas
Quand ils sont assoiffés il se soûlent de larmes
Quand ils ne pleurent pas ils crèvent sous le charme
De la nature et des gravats
Ce sont des suppliciés au ventre translucide
Qui vont sans foi ni loi comme on le dit parfois
Régler son compte à Monseigneur Ephéméride
Qui a pris leur jeunesse et l'a mise en ses rides
Quand il ne leur restait que ça
Madame la Misère écoutez le tumulte
Qui monte des bas-fonds comme un dernier convoi
Traînant des mots d'amour avalant les insultes
Et prenant par la main leurs colères adultes
Afin de ne les perdre pas
Ce sont des enragés qui dérangent l'histoire
Et qui mettent du sang sur les chiffres parfois
Comme si l'on devait toucher du doigt pour croire
Qu'un peuple heureux rotant tout seul dans sa mangeoire
Vaut bien une tête de roi
Madame la Misère écoutez le silence
Qui entoure le lit défait des magistrats
Le code de la peur se rime avec potence
Il suffit de trouver quelques pendus d'avance
Et mon Dieu ça ne manque pas
Léo Ferré
Je veille sur son sommeil, et elle ne le sait pas,
et je dis son nom aux arbres confidents,
et je leur dis, fou des longs cils recourbés,
que j’aime et j’aime celle que j’aime,
et qui m’aimera, car je l’aime
comme nul autre ne saura,
et pourquoi ne m’aimerait-elle pas,
celle qui d’amour peut aimer un crapaud,
et elle m’aimera, m’aimera, m’aimera,
la non-pareille m’aimera,
et chaque soir j’attends.
Albert Cohen