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Primevère de printemps

30 Mars 2010, 22:09pm

Publié par vertuchou

Chaleur estivale

Veillés par une primevère solitaire
nous nous sommes retrouvés à la lisière du monde.
Les pétales nous regardaient surpris
la terre encore blanche de neige
les rayons du soleil embrumés.
L’hiver est parti, tu l’as senti.


 

PP00

 

Nous avons osé le désir éphémère
ensemble
nous nous sommes laissés éblouir.
La chaleur de tes mains m’a caressée sans me toucher
pétale primitif
Ton regard m’a modelée
neige de printemps
Ton souffle a enluminé mon âme
rayon de certitudes
Tes mots ont su, pour un instant, orner notre futur
Eternellement embrumé.


Sybille Rembard

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A Laure

29 Mars 2010, 22:11pm

Publié par vertuchou

 

Si tu ne m’aimais pas, dis-moi, fille insensée,
Que balbutiais-tu dans ces fatales nuits ?
Exerçais-tu ta langue à railler ta pensée ?
Que voulaient donc ces pleurs, cette gorge oppressée,
Ces sanglots et ces cris ?


Ah ! si le plaisir seul t’arrachait ces tendresses,
Si ce n’était que lui qu’en ce triste moment
Sur mes lèvres en feu tu couvrais de caresses
Comme un unique amant ;

 

El07


Si l’esprit et les sens, les baisers et les larmes,
Se tiennent par la main de ta bouche à ton coeur,
Et s’il te faut ainsi, pour y trouver des charmes,
Sur l’autel du plaisir profaner le bonheur :


Ah ! Laurette ! ah ! Laurette, idole de ma vie,
Si le sombre démon de tes nuits d’insomnie
Sans ce masque de feu ne saurait faire un pas,
Pourquoi l’évoquais-tu, si tu ne m’aimais pas ?

 

Alfred de Musset

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Bienheureux est l'homme

28 Mars 2010, 17:35pm

Publié par vertuchou

Nul ne peut arriver au bonheur qu'en s'élevant au-dessus de soi-même
                                         Saint  Bonaventure (1221-1274)

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Les passantes

27 Mars 2010, 07:49am

Publié par vertuchou


Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main

A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
on songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

  Antoine Pol

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Quelque chose, quelqu'un

26 Mars 2010, 16:02pm

Publié par vertuchou


Sur la pierre, sous la pierre,
les lucioles comme des lanternes du temps.
 Quelqu'un descend le talus, tu ne sais pas si c'est toi,
l'eau est chaude, la route aussi,
sur sa chair l'enfance scintille.
Petites étoiles...
immobiles.
 
Sylvie Fabre G.

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Quincaillerie

25 Mars 2010, 21:41pm

Publié par vertuchou

Dans une quincaillerie de détail en province
des hommes vont choisir
des vis et des écrous
et leurs cheveux sont gris et leurs cheveux sont roux
ou roidis ou rebelles.

La large boutique s'emplit d'un air bleuté,
dans son odeur de fer
de jeunes femmes laissent fuir
leur parfum corporel.

Il suffit de toucher verrous et croix de grilles
qu'on vend là virginales
pour sentir le poids du monde inéluctable.

Ainsi la quincaillerie vogue vers l'éternel
et vend à satiété
les grands clous qui fulgurent.

Jean Follain

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De ce lieu

24 Mars 2010, 22:15pm

Publié par vertuchou

De

ce

lieu

Dieu

sort

 mort

mais

très

fort

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La mer n’a point…

23 Mars 2010, 22:36pm

Publié par vertuchou

Je me consume allant de plage en plage.

De jour pensif, pleurant toute la nuit,

Suis sans repos comme est la belle lune :

Et tout soudain que vois venir le soir,

Soupirs du cœur, des yeux fais si grands ondes,

Qu’arrosent champs, et font crouler les bois.

 

Je hais la ville, et aime mieux les bois :

Car quand je suis en cette douce plage,

Vais déchargeant avec le bruit des ondes

Mes grefs travaux dessous la coye nuit,

Et quand est jour je n’attends que le soir,

Que le soleil donne place à la lune.

 

Las fussé-je ore au vague de la lune

Bien endormi dedans quelques verts bois :

Et celle-là, qui fait venir le soir

Trop tôt pour moi, vint seule en celle plage

Avecques moi demeurer une nuit,

Et le jour fut tout temps delà les ondes.

 

Sur ondes faite, aux rayons de la lune,

Et de nuit née, ô Chanson, dans les bois,

Verras demain très riche plage au soir.

 

Vasquin Philieul



 

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Si j’osais... Si seulement j’osais...

22 Mars 2010, 21:15pm

Publié par vertuchou

Si j’osais... Si seulement j’osais...

Je vous raconterais la façon dont votre ombre
Se glisse certains soirs, chez moi, dans la pénombre

Pour matérialiser mes rêves les plus fous
Défiant la bienséance, transgressant mes tabous ;
Le frôlement de vos mains, que j’imagine si douces
Qui m’attirent contre vous sans que je les repousse ;
Comment mon subconscient dessine votre image
Et bouscule ma vie, si rangée et si sage ;
Mes doigts sur votre nuque, qui plongent dans vos cheveux
Sentant que vos désirs se font plus impérieux ;
La façon dont vos lèvres embrasent tous mes sens,
Vos caresses qui me donnent cette étrange souffrance.
Je vous dirai ce feu qui consume nos corps
Dans la danse sensuelle que l’on invente alors...

Si j’osais... Si seulement j’osais...

Mais... Le temps passe, et l’aube se lève, déjà...
Rassurez-moi : je n’ai rien dit n’est-ce pas ?
Tenons-nous en aux convenances voulez-vous ?
Je vous souhaite le bonjour... Dîtes... Me permettez-vous ?

Ce soir... Laissez sortir votre ombre !

 

 

Claudie Becques

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Le discours à la première personne (extrait)

21 Mars 2010, 17:42pm

Publié par vertuchou

J’aurais tant voulu vous aider
Vous qui semblez autres moi-même
Mais les mots qu’au vent noir je sème
Qui sait si vous les entendez

Tout se perd et rien ne vous touche
Ni mes paroles ni mes mains
Et vous passez votre chemin
Sans savoir ce que dit ma bouche

 

Votre enfer est pourtant le mien
Nous vivons sous le même règne
Et lorsque vous saignez je saigne
Et je meurs dans vos mêmes liens

 

Quelle heure est-il quel temps fait-il
J’aurais tant aimé cependant
Gagner pour vous pour moi perdant
Avoir été peut-être utile

 

C’est un rêve modeste et fou
Il aurait mieux valu le taire
Vous me mettrez avec en terre
Comme une étoile au fond d’un trou

 

Aragon

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