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La Promesse

20 Septembre 2010, 12:16pm

Publié par vertuchou

Nous ne sommes personne, un nom
pourtant nous est donné.

 

Contre lui, ange profond, inavoué
nous nous serrons.
Il y a une origine, infime
où nom et corps se rejoignent
déroulent leurs arcanes
extase, plainte ardente
que révèle le poème.

Ton nom touche ta blessure.


Sylvie Fabre G.

 

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Agrigente

19 Septembre 2010, 07:02am

Publié par vertuchou

Nicolas-de-Stael--Agrigente--1954--huile-sur-toile--60-x-8.jpg

 

Nicolas de Staël, Agrigente, 1954, huile sur toile, 60 x 81 cm

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« Connaissez-vous Maître Eckart ? »

18 Septembre 2010, 06:41am

Publié par vertuchou

Connaissez-vous le grand Albert ?
Joachim ? Amaury de Bène ?
à Thöss, Margareta Ebner
de Christ enceinte en chair humaine ?

Connaissez-vous Henri Suso ?
Ruysbrock surnommé l’Admirable ?
et Joseph de Cupertino
qui volait comme un dirigeable ?

Et les sermons de Jean Tauler ?
et le jeune homme des Sept Nonnes
qu’on soigna comme une amazone
débarquant des Ciels-univers ?

Connaissez-vous Jacob Boehm
et la Signatura Rerum ?
et Paracelse l’archidoxe,
le précurseur des rayons X ?

On connaît bien peu ceux qu’on aime
mais je les comprends assez bien
étant tous ces gens-là moi-même
qui ne suis pourtant qu’un babouin


Max Jacob

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Ô Seigneur

17 Septembre 2010, 06:24am

Publié par vertuchou

Ô Seigneur
la cage est devenue oiseau
et s´est envolée
et mon coeur est devenu fou
il hurle à la mort
et sourit à mes délires
à l´insu du vent...

Que ferai-je de ma peur?
Que ferai-je de ma peur?

La lumière de mon sourire ne danse plus
les saisons ne brûlent plus les colombes de mes songes.
Mes mains se sont dénudées
et sont allées là où la mort
enseigne à vivre aux morts.

 

INSPIRACION Pilar Escota longas


Ô Seigneur
l´espace condamne mon être.
Et derrière lui des monstres
boivent mon sang

C´est le désastre.
C´est l´heure du vide sans vide,
il est temps de verrouiller mes lèvres,
d´écouter crier les condamnés,
contempler chacun de mes noms
suspendus dans le néant.

Ô Seigneur
jette les cercueils de mon sang...

Je me souviens de mon enfance,
lorsque j´étais vieille
et que les fleurs mouraient entre mes mains
car la danse sauvage de mon allégresse
leur détruisait le coeur.

Je me souviens des sombres matins de soleil
quand j´étais petite fille,
c´était hier,
c´était il y a des siècles.

Ô Seigneur
la cage est devenue oiseau
et a dévoré mes espérances.

Ô Seigneur
la cage est devenue oiseau
et que ferai-je de ma peur?

Alejandra Pizarnik


traduction :  Noëlle-Yábar Valdez

 

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Auf dem See / Sur le lac

16 Septembre 2010, 05:04am

Publié par vertuchou

Und frische Nahrung, neues Blut 
saug’ ich aus freier Welt ; 
Wie ist Natur so hold und gut, 
Die mich am Busen hält ! 
Die Welle wieget unsern Kahn 
Im Rudertakt hinauf, 
Und Berge, wolkig himmelan, 
Begegnen unserm Lauf.

 

Et du libre univers nourriture nouvelle
En moi j’aspire, sang neuf dans mes veines ;
Comme Nature est bienveillante et bonne
Qui me presse contre son sein !
La vague berce notre barque
Vers l’amont au rythme des rames,
Et les montagnes, dressées dans les nuages,
Rencontrent notre course.

 

Aug mein Aug, was sinkst du nieder ? 
Goldne Träume, kommt ihr wieder ? 
Weg, du Traum, so gold du bist : 
Hier auch Lieb und Leben ist.

 

Mes yeux, mes yeux, pourquoi vous fermez-vous ?
Rêves dorés, revenez-vous ?
Va-t-en, rêve, si doré que tu sois ;
Ici aussi est l’amour, ici aussi la vie.

 

Auf der Welle blinken 
Tausend schwebende Sterne, 
Weiche Nebel trinken 
Rings die türmende Ferne ; 
Morgenwind umflügelt 
Die beschattete Bucht, 
Und im See bespiegelt 
Sich die reifende Frucht.

 

Sur la vague scintillent
Mille étoiles flottantes,
Les brumes moelleuses boivent
Les hautes masses des lointains alentour ;
La brise du matin volète
Sur les bords de la baie ombreuse,
Et dans le lac se reflète,
Mûrissante, la moisson à venir.


 Goethe

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Lettera amorosa - extraits -

15 Septembre 2010, 06:42am

Publié par vertuchou

Je ne puis être et ne veux vivre que dans l'espace et dans la liberté de mon amour.

Nous ne sommes pas ensemble le produit d'une capitulation, ni le motif

d'une servitude plus déprimante encore. Aussi menons-nous

malicieusement l'un contre l'autre une guérilla sans reproche. 

(...) 

Nos paroles sont lentes à nous parvenir, comme si elles contenaient,

séparées, une sève suffisante pour rester closes tout un hiver ; ou mieux,

comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance, se mettant en joue,

il leur était interdit de s'élancer et de se joindre.

Notre voix court de l'un à l'autre ; mais chaque avenue, chaque treille,

chaque fourré, la tire à lui, la retient, l'interroge. Tout est prétexte à la ralentir.

 

Souvent je ne parle que pour toi, afin que la terre m'oublie.

 

René Char

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Saint Séverin

14 Septembre 2010, 06:03am

Publié par vertuchou

Robert Delaunay, Saint-Séverin, 1909

Robert Delaunay, Saint-Séverin, 1909

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La poésie c'est un peu cela,

13 Septembre 2010, 06:32am

Publié par vertuchou

ce sont les vers qui nous rongent le cœur que l'on met sur papier. 

On leur dessine des ailes et puis... ils deviennent alors

de magnifiques papillons prenant leur envol

vers la liberté... d'expression !

C'est la plus belle métamorphose qui soit !


Nadia Gosselin

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Charme

12 Septembre 2010, 05:22am

Publié par vertuchou

La femme chevelure

Peinte aux ires du vent

A baigné dans son chant

L'astre qui ne vibre encore

 

François David 

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Songes

11 Septembre 2010, 05:45am

Publié par vertuchou

Les songes ont des âmes

que l'on trouve égarées 

au creux de nos têtes 
le visage masqué 
au creux de ma tête 
ils sont lourds à porter 

Mes songes font de moi 
une tête penchée 
dans l'au-delà 
faut-il aller 
se noyer ? 

Il y a dans mes songes 
un visage inconnu 
à la tête ronde 
triste comme un pendu 

Dis moi qui es tu 
et ce que tu as vu 
et si tu ne veux rien dire 
alors laisse moi dormir 

Dans l'au-delà 
Faut-il aller 
Se noyer ? 

Dessous mes yeux clos 
il y a ta tête triste 
ta larme arrose 
tous les myosotis 

J'ai fouillé la mer 
et tous mes souvenirs 
mais il est perdu 
à jamais, ton sourire 

Dans l'au-delà 
je ne veux plus aller 
me noyer 

Dans l'au-delà 
je ne veux plus aller 
me noyer

Emily Loizeau

 

 

 

 


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