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Vertuchou.over-blog.com

Mon coeur soupire

12 Juin 2013, 05:20am

Publié par vertuchou

De bonne foi, sans tromperie,
J’aime la plus belle et meilleure.
Mon coeur soupire, mes yeux pleurent,
De trop l’aimer pour mon malheur.
Mais qu’y puis-je si l’amour m’a pris,
Si la prison où il m’a mis
A pour seule clé la merci
Qu’en elle je ne trouve point ?

Cet amour me blesse le cœur
D’une saveur si gente et douce
Que si cent fois par jour je meurs
Cent fois la joie me ressuscite.
C’est un mal de si beau semblant
Que je le préfère à tout bien,
Et puisque le mal m’est si doux,
Quel bien pour moi après la peine !

Bernard de Ventadour

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Si j'étais tout juste une rose / Se eu fosse apenas uma rosa

11 Juin 2013, 05:39am

Publié par vertuchou

Si j'étais tout juste une rose,
avec plaisir je fanerais,
l'existence est si douloureuse
et je ne sais plus rien te dire !

Si j'étais tout juste du vent,
volontiers je me déferais,
comme dans ta propre pensée,
tu vas, toi, défaisant ma vie !

Pardonne-moi de te peiner
par cet humain, amer retard !
— d’être moins brève que l'eau
et plus durable que le vent et la rose...

 


Cecilia Meireles



Se eu fosse apenas uma rosa,
com que prazer me desfolhava,
já que a vida é tão dolorosa
e não te sei dizer mais nada!

Se eu fosse apenas água ou vento,
com que prazer me desfaria,
como em teu próprio pensamento
vais desfazendo a minha vida!

Perdoa-me causar-te a mágoa
desta humana, amarga demora!
— de ser menos breve do que a água,
mais durável que o vento e a rosa...


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Round midnight

10 Juin 2013, 05:18am

Publié par vertuchou

 

 

 


 

Michel Petrucciani

1962 - 1999

 

Round midnight

composé et enregistré pour la première fois par Thelonious Monk en 1944

 

 

 

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La révolte

9 Juin 2013, 05:56am

Publié par vertuchou

Vers une ville au loin d’émeute et de tocsin,
Où luit le couteau nu des guillotines,
En tout-à-coup de fou désir, s’en va mon cœur.

Les sourds tambours de tant de jours
De rage tue et de tempête,
Battent la charge dans les têtes.

Le cadran vieux d’un beffroi noir
Darde son disque au fond du soir,
Contre un ciel d’étoiles rouges.

Des glas de pas sont entendus
Et de grands feux de toits tordus
Echevèlent les capitales.

Ceux qui ne peuvent plus avoir
D’espoir que dans leur désespoir
Sont descendus de leur silence.

Dites, quoi donc s’entend venir
Sur les chemins de l’avenir,
De si tranquillement terrible ?

La haine du monde est dans l’air
Et des poings pour saisir l’éclair
Sont tendus vers les nuées.

C’est l’heure où les hallucinés
Les gueux et les déracinés
Dressent leur orgueil dans la vie.

C’est l’heure – et c’est là-bas que sonne le tocsin ;
Des crosses de fusils battent ma porte ;
Tuer, être tué! – Qu’importe!

C’est l’heure.

 

Émile Verhaeren

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Poème

8 Juin 2013, 05:33am

Publié par vertuchou

 Même si tu n'y touches pas l'aube est un baiser

les bords à vif de lèvres sur lesquelles se balbutie le poème

que tu essuies la nuit ou te prives de jour

l'instant est là suspendu sur ton naufrage

interrompu d'éternité

qu'importe que je la prenne plein les cils

ou que je referme mon âme

un rendez-vous toujours

au loin du regard


Anna Jouy

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Je ne puis me taire plus longtemps

7 Juin 2013, 05:04am

Publié par vertuchou

Je ne puis me taire plus longtemps. Il faut que je vous écrive.

Vous me percez le cœur ! Ne me dites pas qu’il est trop tard !

Que ces précieux sentiments sont perdus pour toujours.


Je m’offre à vous avec un cœur qui vous appartient encore plus

que lorsque vous l’avez brisé il y a huit ans.

Ne dites pas que l’homme oublie plus tôt que la femme,

que son amour meurt plus vite.


Je n’ai jamais aimé que vous. Je puis avoir été injuste,

j’ai été faible et vindicatif,mais jamais inconstant.

C’est pour vous seule que je suis venu à Bath,

c’est à vous seule que je pense ;

ne l’avez-vous pas vu ? N’auriez-vous pas compris mes désirs ?


Je n’aurais pas attendu depuis dix jours, si j’avais connu vos sentiments

comme je crois que vous avez deviné les miens.

Je puis à peine écrire. J’entends des mots qui m’accablent.

Vous baissez la voix, mais j’entends les sons de cette voix

qui sont perdus pour les autres.

Trop bonne et trop parfaite créature ! Vous nous rendez justice, en vérité,

en croyant les hommes capables de constance.

 

Jane Austen, Persuasion, 1817

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La poésie est une façon

6 Juin 2013, 05:45am

Publié par vertuchou

 La poésie est une façon de rendre acceptable l’expérience,

presque entièrement inexplicable, que l’on est en train de vivre.


Wallace Stevens

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Place des Lices

5 Juin 2013, 05:36am

Publié par vertuchou

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Henri Matisse

1869 - 1954

 

Place des Lices

St Tropez

1904

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Souvenir d’un rêve

4 Juin 2013, 05:30am

Publié par vertuchou

                à P.L.C.


j’ai fait un rêve en ce pays –
mais pourquoi s’en souvenir ?

après un voyage en montagne
j’arrivai guidé peut-être mais comment
ou sachant à mon insu
dans une plaine verte
à la barrière d’un champ

pourquoi donc aujourd’hui
ce rêve qui a des couleurs d’emblème
s’impose-t-il à moi ?

je connus tous le pays
marchant et courant, souvent essoufflé
toujours en quête ou obligé
par qui ?
au nom de quoi ?

tendu et assoiffé
j’allai d’un champ à un autre
observant ma course
ou bien n’était-ce peut-être que l’effet du souvenir
et je fis plusieurs fois le cercle
ou des cercles différents

mais qu’ai-je donc oublié ?
qu’y avait-il que je n’ai pas retrouvé ?
pourquoi ce rêve se fait-il si pressant
comme si je devais rentrer en moi-même
comme si je devais repartir

non je ne veux pas croire à tout cela
qui s’éloigne de moi

Laurent Grisel

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Leg ich mich späte nieder

3 Juin 2013, 05:47am

Publié par vertuchou

 

 

 

   Jean-Sébastien  Bach

1685-1750

 

cantate BWV 97 In allen meinen Taten

(Dans tout ce que je fais)

1734


6ème mouvement : aria (alto) : Leg ich mich späte nieder

  interprété par  Ruth Sandhoff

 

 the J. S. Bach Foundation of St Gallen sous la direction de Rudolf Lutz.

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