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Champ d'honneur

24 Novembre 2014, 04:38am

Publié par vertuchou

Il y a des jours où c'est trop, la coupe est pleine

Mauvaises nouvelles, catastrophes à la chaîne
Où l'on voudrait disparaître, mettre un terme
À cette vie de labeur et de peine
Sans plus de remords
Qu'un vieux cheval mort

Mais que tu tombes ou non au champ d'honneur
Pas plus de vaincus que de vainqueurs
Retour en beauté à l'envoyeur
Du chemin de croix avec des fleurs

Il y a des nuits d'insomnie garantie
Où l'on se tourne, retourne dans son lit
À l'horizon, ni solution ni sortie
Et dans le corps une drôle d'inertie
Pas plus de ressort
Qu'un vieux hareng saur

Que tu tombes ou non au champ d'honneur
Que l'on t'oublie vite, que l'on te pleure
Il n'y a pas de prix pour la douleur
Pas plus de vaincus que de vainqueurs

Avant qu'on claque
Là, tout à trac
Vider son sac
Comme ça, en vrac
Que tu tombes ou non au champ d'honneur
Pas plus de vaincus que de vainqueurs

Pierre, Paul ou Jacques
La crise, le krach
Foutu micmac
Rien dans les bacs
Massive attaque
Le feu au lac
Joyeuses Pâques !

Françoise Hardy

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#10 ahh...ah...

23 Novembre 2014, 04:38am

Publié par vertuchou

Valentina Liernur, #10 ahh...ah..., Lanvandina s/denim, 131 x138,  2014

Valentina Liernur, #10 ahh...ah..., Lanvandina s/denim, 131 x138, 2014

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J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente

22 Novembre 2014, 04:34am

Publié par vertuchou

J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente,
et tu m’entends au loin, et ma voix ne t’atteint pas.
On dirait que tes yeux se sont envolés,
et on dirait qu’un baiser t’a clos la bouche.

Comme toutes les choses sont remplies de mon âme,
tu émerges des choses pleine de mon âme.
Papillon de rêve, tu ressembles à mon âme
et tu ressembles au mot : mélancolie.

J’aime quand tu te tais et que tu es comme distante.
Et tu es comme plaintive, papillon que l’on berce.

Et tu m’entends au loin, et ma voix ne t’atteint pas :
laisse-moi me taire avec ton silence.

Laisse-moi aussi te parler avec ton silence,
clair comme une lampe, simple comme un anneau.
Tu es comme la nuit, silencieuse et constellée.
Ton silence est d’étoile, si lointain et si simple.

J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente,
distante et dolente, comme si tu étais morte.
Un mot alors, un sourire suffisent,
et je suis heureux, heureux que ce ne soit pas vrai.

Pablo Neruda

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“Le métier de poète n’est pas inutile

21 Novembre 2014, 04:26am

Publié par vertuchou

“Le métier de poète n’est pas inutile, ni fou, ni frivole. Les poètes sont des créateurs, (poète vient du grec et signifie en effet créateur et poésie signifie création) - Rien ne vient donc sur terre, n’apparaît aux yeux des hommes s’il n’a d’abord été imaginé par un poète. L’amour même, c’est la poésie naturelle de la vie, l’instinct naturel qui nous pousse à créer de la vie, à reproduire. (…) Je sais que ceux qui se livrent au travail de la poésie font quelque chose d’essentiel, de primordial, de nécessaire avant toute chose, quelque chose enfin de divin. Je ne parle pas bien entendu des simples versificateurs. Je parle de ceux qui, péniblement, amoureusement, génialement, peu à peu peuvent exprimer une chose nouvelle et meurent dans l’amour qui les inspirait.”
— Guillaume Apollinaire

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À la musique

20 Novembre 2014, 04:28am

Publié par vertuchou

Place de la gare, à Charleville

Sur la place taillée en mesquines pelouses,
Square où tout est correct, les arbres et les fleurs,
Tous les bourgeois poussifs qu’étranglent les chaleurs
Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses.

— L’orchestre militaire, au milieu du jardin,
Balance ses schakos dans la Valse des fifres :
— Autour, aux premiers rangs, parade le gandin;
Le notaire pend à ses breloques à chiffres ;

Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs :
Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames
Auprès desquelles vont, officieux cornacs,
Celles dont les volants ont des airs de réclames ;

Sur les bancs verts, des clubs d’épiciers retraités
Qui tisonnent le sable avec leur canne à pomme,
Fort sérieusement discutent les traités,
Puis prisent en argent, et reprennent : « En somme !… »

Épatant sur son banc les rondeurs de ses reins,
Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande,
Savoure son onnaing d’où le tabac par brins
Déborde — vous savez, c’est de la contrebande — ;

Le long des gazons verts ricanent les voyous ;
Et rendus amoureux par le chant des trombones,
Très naïfs, et fumant des roses, les pioupious
Caressent les bébés pour enjôler les bonnes…

— Moi, je suis, débraillé comme un étudiant,
Sous les marronniers verts les alertes fillettes :
Elles le savent bien ; et tournent en riant,
Vers moi, leurs yeux tout pleins de choses indiscrètes.

Je ne dis pas un mot : je regarde toujours
La chair de leurs cous blancs brodés de mèches folles :
Je suis, sous le corsage et les frêles atours,
Le dos divin après la courbe des épaules.

J’ai bientôt déniché la bottine, le bas…
— Je reconstruis les corps, brûlé de belles fièvres.
Elles me trouvent drôle et se parlent tout bas.
— Et mes désirs brutaux s’accrochent à leurs lèvres…

Arthur Rimbaud

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Early Morning on the River

19 Novembre 2014, 04:51am

Publié par vertuchou

Bill Brandt, Early Morning on the River, London Bridge, 1936

Bill Brandt, Early Morning on the River, London Bridge, 1936

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Ces cheveux, ces liens, dont mon coeur tu enlasses

18 Novembre 2014, 04:14am

Publié par vertuchou

Ces cheveux, ces liens, dont mon coeur tu enlasses,
Gresles, primes, subtils, qui coulent aux talons,
Entre noirs et chastains, bruns, deliez et longs,
Tels que Venus les porte, et ces trois belles Graces ;

Me tiennent si estrains, Amour, que tu me passes
Au cœur, en les voyant, cent poinctes d'aiguillons,
Dont le moindre des nœuds pourroit des plus felons
En leur plus grand courroux arrester les menaces.

Cheveux non achetez, empruntez ny fardez,
Qui vostre naturel sans feintise gardez,
Que vous me semblez beaux ! Permettez que j'en porte

Un lien à mon col, à fin que sa beauté,
Me voyant prisonnier lié de telle sorte,
Se puisse tesmoigner quelle est sa cruauté.

Pierre de Ronsard

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J'ai tellement pris pour clarté ta chevelure

17 Novembre 2014, 04:12am

Publié par vertuchou

J'ai tellement pris pour clarté ta chevelure
Que comme lorsqu'on a trop fixé le soleil,
On voit sur toute chose ensuite un rond vermeil,
Sur tout, quand j'ai quitté les feux dont tu m'inondes,
Mon regard ébloui pose des taches blondes !

Edmond Rostand

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Poème à l’envers

16 Novembre 2014, 04:18am

Publié par vertuchou

À l’ombre, sous les platanes roux,
À Londres, tristement assis sur un banc
J’écourte ces discours douloureux,
J’écoute chaque jour mon cœur las et triste.

« Je pars, c’est fini. Je t’aime. »
Je parvins à saisir ces mots murmurés :
Assis près de toi, l’âme déchirée,
À six heures, l’heure ultime.

Fragments d’un être brisé,
Fragiles phrases aux rimes égarées,
Souvenirs volatiles sans destination,
Soupirs inexprimables d’une passion.

Las, malgré l’automne qui flamboie
Là, un homme, seul, dans un précoce hiver.
Il était une fois
Un poème à l’envers…

William Taurus

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Thelonius Monk with John Coltrane : Ruby, My Dear

15 Novembre 2014, 04:16am

Publié par vertuchou

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