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En vérité, le poète

19 Février 2012, 05:25am

Publié par vertuchou

En vérité, le poète, le vrai poète, possède l'art du funambule.
[...]
Le plus difficile, ce n'est pas de s'élever du sol et de tenir en équilibre,
aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage.
Ce n'est pas non plus d'aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée
 de vertiges aussi furtifs que la chute d'une virgule, ou que l'obstacle d'un point.
Non, le plus difficile, pour le poète, c'est de rester continuellement sur ce fil qu'est l'écriture,
de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre,
ne serait-ce qu'un instant, de la corde de son imaginaire.

Maxence Fermine

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Aube

18 Février 2012, 06:10am

Publié par vertuchou

Au contact de tes mots
mes sens en sommeil
se réveillaient

Sur mon corps au repos
tes écrits se posaient
enjoués ou moroses

Chaque matin
tes lèvres distillaient
versets ou quatrains

Chaque jour résonnaient
en moi tes amours
et tes chagrins

Ce matin tu me manques
Tu es partie
je t'ai trahie

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Le coeur riant

17 Février 2012, 05:57am

Publié par vertuchou

Ta vie est ta vie
Ne te laisses pas abattre par une soumission moite
Sois à l’affût
Il y a des issues
Il y a de la lumière quelque part
Il y en a peut-être peu
Mais elle bat les ténèbres
Sois à l’affût
Les dieux t’offriront des chances
Reconnais-les
Saisis-les
Tu ne peux battre la mort
Mais tu peux l’abattre dans la vie
Et le plus souvent tu sauras le faire
Le plus il y aura de lumière.
Ta vie, c’est ta vie.
Sache-le tant qu’il est temps
Tu es merveilleux
Les dieux attendent cette lumière en toi.


Charles Bukowski

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Don't Be Sad

16 Février 2012, 05:54am

Publié par vertuchou

 

 

 

Brad Mehldau

Don't Be Sad

 

album "Highway Rider"

 2010

 

 

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The Fly

15 Février 2012, 05:56am

Publié par vertuchou

Little Fly,
Thy summer's play
My thoughtless hand
Has brushed away.

Am not I
A fly like thee?
Or art not thou
A man like me?

For I dance
And drink, and sing,
Till some blind hand
Shall brush my wing.

If thought is life
And strength and breath
And the want
Of thought is death;

Then am I
A happy fly,
If I live,
Or if I die.

 

William Blake.

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Présente Eternité

14 Février 2012, 05:53am

Publié par vertuchou

[...]

Peu importe que tu ne sois pas là,

peu importe que je ne te voie pas.

Avant je t’embrassais,

avant je te regardais,

dans l’attente de toi

dans la faim pressante de toi.

Aujourd’hui je n’attends rien

des mains ni des yeux :

quelle dernière preuve ?

Etre à tes côtés

c’est ce que je voulais de toi,

oui, près de moi,

oui, mais au dehors.

Il me suffisait

de sentir tes mains

dans le don de tes mains,

de sentir un présence

de tes yeux à mes yeux.

Ce qu’à présent je veux de toi

c’est autre chose, tout autre chose

qu’un baiser, qu’un regard :

c’est que tu sois plus proche

de moi, au-dedans de moi.

Pedro Salinas

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Trafalgar Square

13 Février 2012, 05:37am

Publié par vertuchou

ScreenHunter_01-Jan.-21-07.40.gifPiet Mondrian

1872-1944

 

Trafalgar Square

1939-1943

 

huile sur toile

145,2 x 120 cm

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Toi jamais toujours

12 Février 2012, 05:22am

Publié par vertuchou

Toi jamais, vermine douce, satan de soie, soleil levant
Toi plus jamais, cheval de feu, ô toi toujours, crapaud de Dieu
Cantharide acide, tubéreuse mortelle, mon ange doré

Toi jamais, mais insiste encore un peu, ô toi toujours
Encore et toujours, le jour se lève et je t'adore,
Rubis glorieux, lame d'argent, poignard sculpté dans mon cœur
Toi jamais, toi jamais

Toi jamais, sauf si tu ris dans les matins chagrins
Sauf si tu couches dans les fleurs, loin du malheur
Des migraines folles et des bagues à poison
Alors, toi peut-être, toi toujours ô mon maître, traîtresse

Toi toujours
Toi toujours
Oh oui, toi plus que jamais
Bouquet final, pissotière sacrée, mon âme
Toi jamais, jamais plus loin de toi
Tu brûles, tu flambes dans mes veines
Comme un nectar assassin

Tiens, tiens, prends ma main pour toujours
Pour toujours
Toujours pour toi, les envolées du paradis
Les flammes de la vie
Les amandiers en fleurs sur l'horizon

Toujours toi, à jamais, jamais, jamais
Toujours toi que j'aimais nuit et jour
Ô pleurs de joie, toi, jamais toujours
Toi, jamais toujours
Toi, jamais.

 


Etienne Daho

 

 

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Moesta et errabunda

11 Février 2012, 05:18am

Publié par vertuchou

Dis-moi, ton coeur parfois s’envole-t-il, Agathe,
Loin du noir océan de l’immonde cité,
Vers un autre océan où la splendeur éclate,
Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ?
Dis-moi, ton coeur parfois s’envole-t-il, Agathe !

La mer, la vaste mer, console nos labeurs !
Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu’accompagne l’immense orgue des vents grondeurs,
De cette fonction sublime de berceuse ?
La mer, la vaste mer, console nos labeurs !

Emporte-moi, wagon! enlève-moi, frégate !
Loin! loin! ici la boue est faite de nos pleurs !
- Est-il vrai que parfois le triste coeur d’Agathe
Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs,
Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ?

Comme vous êtes loin, paradis parfumé,
Où sous un clair azur tout n’est qu’amour et joie,
Où tout ce que l’on aime est digne d’être aimé,
Où dans la volupté pure le coeur se noie !
Comme vous êtes loin, paradis parfumé !

Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant, derrière les collines,
Avec les brocs (le vins, le soir, dans les bosquets,
Mais le vert paradis des Amours enfantines,

L’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l’Inde et que la Chine ?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l’animer encor d’une voix argentine,
L’innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?

Charles Baudelaire

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Entre s’en aller et rester

10 Février 2012, 05:14am

Publié par vertuchou

Entre s’en aller et rester hésite le jour,
amoureux de sa transparence.

Le soir circulaire est déjà une baie:
dans son calme va-et-vient se berce le monde.

Tout est visible et tout est élusif,
tout est proche et tout est intouchable.

Les papiers, le livre, le verre, le crayon
reposent à l’ombre de leurs noms.

Battement du sang qui dans ma tempe répète
la même syllabe têtue de sang.

La lumière fait du mur indifférent
un théâtre spectral de reflets.

Dans le centre d’un oeil je me découvre;
il ne me regarde pas, je me regarde dans son regard.

L’instant se dissipe. Sans bouger
je reste et je m’en vais : je suis une pause.

 

Octavio Paz

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