Vertuchou.over-blog.com
Coups de cœur
Chaleur estivale
Sur la plage le parasol fermé pointe au firmament
Ma langue savoure les grains de sel sur mes lèvres moites
Mes pieds s’enfoncent dans le sable chaud
Le sommeil me guette
Le rêve m’attend
Le soleil grandit l’éternité de mes pensées.
Je répète jusqu’à l’hallucination les vers que tu as écrits pour moi,
une nuit à côté des étoiles.
Sous l’astre de l’été
je revis notre amour : colonne ivre du temple de l’éternité
Les saisons se succèdent
Et moi
je crois encore aux feux d’artifices.
Sybille Rembard
Tarbes (Retourner à)
Baiser au front
Baiser au front – c'est effacer l'ennui.
Je baise au front.
Baiser les yeux – c'est tuer l'insomnie.
Je baise les yeux.
Baiser les lèvres – c'est donner à boire.
Je baise les lèvres.
Baiser au front – c'est effacer la mémoire.
Je baise au front
(5 juin 1917)
Marina Tsvetaeva
Son cou est saupoudré
Son cou est saupoudré de grains de beauté minuscules, constellation descendant jusqu’à ses seins. Je deviens l’astronome de sa peau, fourre mon nez dans ses étoiles. Sa bouche entrouverte me fait loucher, j’ai des bulles dans le sang et des éclairs entre les cuisses…
Je l’effleure de toutes mes forces, elle m’est fleur de toutes les siennes. De ses mains coule une douce électricité.
Mathias Malzieu, La Mécanique du coeur
Vacances
Tiède est le vent
Chaud est le temps
Fraîche est ta peau
Doux, le moment
Blanc est le pain
Bleu est le ciel
Rouge est le vin
D’or est le miel
Odeurs de mer
Embruns, senteurs
Parfums de terre
D’algues, de fleurs
Gai est ton rire
Plaisant ton teint
Bons, les chemins
Pour nous conduire
Lumière sans voile
Jours à chanter
Millions d’étoiles
Nuits à danser
Légers, nos dires
Claires, nos voix
Lourd, le désir
Pesants, nos bras
Tiède est le vent
Chaud est le temps
Fraîche est ta peau
Doux, le moment
Doux le moment…
Doux le moment…
Esther Granek
Missa ad multos annos : Gloria
Sed non satiata
Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Œuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d’ébène, enfant des noirs minuits,
Je préfère au constance, à l’opium, aux nuits,
L’élixir de ta bouche où l’amour se pavane ;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.
Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
Ô démon sans pitié ! verse-moi moins de flamme ;
Je ne suis pas le Styx pour t’embrasser neuf fois,
Hélas ! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l’enfer de ton lit devenir Proserpine !
Charles Baudelaire
La poésie ne se sert pas
La poésie ne se sert pas d'un langage; elle est l'art du langage même.
François Cheng
Dans ce rêve
Dans ce rêve
je ne sais plus vraiment
si je croquais un nuage
juteux comme un fruit mûr
ou si je buvais de la glace
au fond de ta culotte
ce que je sais
c'est que j'étais réveillé
Thomas Vinau