Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vertuchou.over-blog.com

Laisse les choses

27 Août 2022, 01:59am

Publié par vertuchou

laisse les choses aller
laisse les choses partir
laisse les choses se produire
rien
dans ce monde
ne t'était promis
ni ne t'appartenait

- tu ne possèdes que toi-même

Rupi Kaur

Voir les commentaires

Ma belle, mon adorée

26 Août 2022, 01:33am

Publié par vertuchou

Ma belle, mon adorée, je m’ennuie de toi à mourir. Tout est vide, je n’ai que tes vêtements à embrasser. Ton corps, tes yeux, ta bouche, toute ta présence me manquent. Tu es la seule, je t’aime de toute éternité. Toutes les détresses que j’ai subies ne sont rien. Mon amour, notre amour les brûle. Quand tu reviendras, je veux te parer merveilleusement. Donne-moi la taille pour les pyjamas (!!!). Je veux pour toi tout ce qu’il est possible d’avoir, tout ce qu’il y a de plus beau. Reste le moins longtemps possible absente. Reviens vite. Sans toi, je ne suis plus rien. Tous les autres désirs je les réalise en rêve. Le désir que j’ai de toi, je le réalise dans la réalité. Il absout la réalité.

Lettre de Paul Eluard à Gala (Helena Dmitrievna Diakonova)

 

 

Voir les commentaires

Le soleil

25 Août 2022, 01:01am

Publié par vertuchou

Flambeau de l'Univers, charmant père du jour,
Globe d'or et de feu, centre de la lumière,
Admirable portrait de la cause première,
Tu fais de la nature et la joie et l'amour.

Comme un superbe roi, qui brille dans sa cour,
Couronné de rayons en ta haute carrière,
Des portes d'Orient tu franchis la barrière,
Pour visiter le Gange et le Pô tour à tour.

Ainsi marchant toujours dans la pompe royale,
Et courant de l'aurore à l'Inde occidentale,
Tu répands en tous lieux ton éclat sans pareil.

Mais si je te compare au Dieu de la nature,
Dont tu n'es après tout que la faible peinture,
Ton éclat n'est qu'une ombre et tu n'es plus soleil.

Laurent Drelincourt

Voir les commentaires

Tryin' Times

24 Août 2022, 01:28am

Publié par vertuchou

Voir les commentaires

La lavandière

23 Août 2022, 01:56am

Publié par vertuchou

La lavandière est mon amie

Ses cheveux roux sont des ruisseaux

Ses cheveux mènent à l'amour.

La lavandière est jeune fille

Elle a volé ma chanson d'eau

Pour laver le seuil de l'auberge.


Compagnons des bois et des champs

Vos grimaces pèsent si lourd

Savez-vous le secret des vierges

Qui vont à l'eau laver leur sang

Avant l'alouette ou la caille.

Compagnons de la couche-paille ! ...


C'était un soir fauve et lézard

Le ciel le lit soufflaient dans l'herbe

Avec un vent de chasseur noir.

Compagnons oubliez les gerbes

Portes dorées sur nids calleux

La lavandière a pris mes yeux

Pour laver le masque des mâles

Et voir miracle en ses cheveux

Virer leur face à l'ange pâle.


C'était un soir ni feu ni lieu

Un vrai soir d’avant la parole

Où les enfants comprenaient Dieu.

Les volets ouvraient leurs corolles ...


Lavandière, ô chérie mouillée

Rappelle-toi celle aux yeux clos

Qui faisait germer les visages

Selon sa petite rosée.


Ton ventre porte sa chanson

Comme un poisson dans un nuage

Tu mènes l'homme à la rivière

Sous les ponts de la vieille terre.


Moi je t'écoute de très haut

La blanche hermine du repos

Couvée sous mon aisselle chaude

Fourrure à dormir sans frisson

Fade quand se répète l'aube.


Lavandière lavant la vie

-Nous suivons le même chemin

Celui de l’eau celui des mains.

La lavandière est mon amie.

Angèle Vannier

Voir les commentaires

Poète est celui

22 Août 2022, 01:10am

Publié par vertuchou

Poète est celui qui rompt avec l'accoutumance.

Saint-John Perse

Voir les commentaires

Les rêves

21 Août 2022, 01:57am

Publié par vertuchou

Le visage de ceux qu'on n'aime pas encor
Apparaît quelquefois aux fenêtres des rêves,
Et va s'illuminant sur de pâles décors
Dans un argentement de lune qui se lève.

Il flotte du divin aux grâces de leur corps,
Leur regard est intense et leur bouche attentive ;
Il semble qu'ils aient vu les jardins de la mort
Et que plus rien en eux de réel ne survive.

La furtive douceur de leur avènement
Enjôle nos désirs à leurs vouloirs propices,
Nous pressentons en eux d'impérieux amants
Venus pour nous afin que le sort s'accomplisse ;

Ils ont des gestes lents, doux et silencieux,
Notre vie uniment vers leur attente afflue :
Il semble que les corps s'unissent par les yeux
Et que les âmes sont des pages qu'on a lues.

Le mystère s'exalte aux sourdines des voix,
A l'énigme des yeux, au trouble du sourire,
A la grande pitié qui nous vient quelquefois
De leur regard, qui s'imprécise et se retire...

Ce sont des frôlements dont on ne peut guérir,
Où l'on se sent le cœur trop las pour se défendre,
Où l'âme est triste ainsi qu'au moment de mourir ;
Ce sont des unions lamentables et tendres...

Et ceux-là resteront, quand le rêve aura fui,
Mystérieusement les élus du mensonge,
Ceux à qui nous aurons, dans le secret des nuits,
Offert nos lèvres d'ombre, ouvert nos bras de songe.

Anna de Noailles

 

Voir les commentaires

Preludio BWV 846/a - Arpeggio in D Minor, WK 205

20 Août 2022, 01:35am

Publié par vertuchou

Voir les commentaires

Souffle et fleuris, ô monde

19 Août 2022, 01:54am

Publié par vertuchou

Souffle et fleuris, ô monde, et ouvre-toi grand
Au ciel et au vent, à la nuit et au midi de l’été.
Absorbe cette lumière et cette chaleur pénétrante
Dans tes racines, tes graines ; endors-toi sous la lune
Quand le soleil s’est obscurci à l’ouest ;
Prends ce qui est offert ; cela ne durera pas ;
Et garde tout, sans réfléchir, dans ton cœur…
L’obscurité aussi bien que le jour, la griffe du faucon
et le chant de la grive,
Ne laisse rien partir, rien sauf les regrets,
Ta prise leur est hommage, chaque partie
Ne valant pas moins que le tout. Oublie tous les remords ;
Ils sont un bandeau posés sur les cœurs clairvoyants,
Et il y a du temps – ou peut-être pas – pour regretter
Davantage ce que l’on n’a pas fait que ce que l’on a fait.

Otis Kidwell Burger

Voir les commentaires

Mon Jeannot

18 Août 2022, 01:29am

Publié par vertuchou

Mon Jeannot,

Le beau dimanche approche. Même s’il pleut, ce sera un beau dimanche. Voilà le prodige de notre rêve et que les circonstances rendent si merveilleux. Je n’existe que par toi et par ces visites — je n’écoute plus la ville et son brouillard d’idées. Tout me semble clair et pur à cause de ton soleil et de ton espoir. C’est toi qui as raison. C’est ton étoile qui donne la chance et la joie. C’est le reste qui s’embrouille et trébuche dans les ténèbres.

Lettre de Jean Cocteau à Jean Marais

Voir les commentaires