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Coups de cœur
Trubert, fabliau du XIIIe siècle (extrait)
– Cette chèvre est-elle à vendre, l’ami ?
– En effet, monseigneur. Vous la voulez ?
– À combien, mon frère, vous l’estimez ?
Dites-moi son prix et je vous l’achète.
– Volontiers. La chose n’est pas secrète.
Elle vaut quatre poils de votre cul
Et cinq sous tout rond. J’ai fait le calcul
Douin de Lavesne
Quand elle ouvrait les lèvres
Quand elle ouvrait les lèvres, avec un bref claquement de la langue qui lui rappelait celui des pages d'un livre exposées au grand vent, mon cœur se lubrifiait tellement qu'il devenait un organe incapable de se contrôler. Chaque battement, chaque fouettée de vie intentionnelle était prise à son piège. Et pas seulement le tronc, je m'enflammais toute entière sous l'effet de ses mots.
Eva Baltasar, Permafrost
Déshabillez-moi
Déshabillez-moi
Déshabillez-moi
Oui, mais pas tout de suite
Pas trop vite
Sachez me convoiter
Me désirer
Me captiver
Déshabillez-moi
Déshabillez-moi
Mais ne soyez pas comme
Tous les hommes
Trop pressés.
Et d'abord, le regard
Tout le temps du prélude
Ne doit pas être rude, ni hagard
Dévorez-moi des yeux
Mais avec retenue
Pour que je m'habitue, peu à peu…
Déshabillez-moi
Déshabillez-moi
Oui, mais pas tout de suite
Pas trop vite
Sachez m'hypnotiser
M'envelopper
Me capturer
Déshabillez-moi
Déshabillez-moi
Avec délicatesse
En souplesse
Et doigté
Choisissez bien les mots
Dirigez bien vos gestes
Ni trop lents, ni trop lestes
Sur ma peau
Voilà, ça y est, je suis
Frémissante et offerte
De votre main experte, allez-y…
Déshabillez-moi
Déshabillez-moi
Maintenant tout de suite,
Allez vite
Sachez me posséder
Me consommer
Me consumer
Déshabillez-moi, déshabillez-moi
Conduisez-vous en homme
Soyez l'homme…
Agissez !
Déshabillez-moi
Déshabillez-moi
Et vous…
Déshabillez-vous !
paroles de Robert Nyel et musique de Gaby Verlor,
interprétée par Juliette Gréco en 1967
Autumn Leaves
Quand on est sans pain
Quand on est sans pain
Les aubes sont noires
De tous les espoirs
Qu’on exhale en vain
Loin des paradis, hélas illusoires
Les aubes sont noires
Quand on est sans pain
Quand on est sans feu
Les aubes sont mornes
De tous les regards
Qu’on jette au ciel bleu
Dans l’accablement
Des hivers sans bornes
Les aubes sont mornes
Quand on est sans feu
Quand on est sans toit
Les aubes sont tristes
De tous les malheurs
Qu’on traîne avec soi
Devant l’âpreté des cœurs égoïstes
Les aubes sont tristes
Quand on est sans toit
Quand on est vaincu
Les aubes sont mortes
De tous les espoirs
Dont on a vécu
Et l’on sort du monde
En claquant les portes
Les aubes sont mortes
Quand on est vaincu
Eugène Bizeau
Écrire des poèmes
Écrire des poèmes et ne pas savoir ce qu’est la poésie ne devrait pas surprendre, ni
scandaliser personne.
Ne faisons-nous pas tous des actes de vivants sans savoir vraiment ce qu’est la vie ?
(…) Et qui donc étudie réellement ce que c’est que vivre ?
James Sacré
A chuchoter à votre amoureux
Si je n’avais connu la caresse de tes mains
Jamais je n’aurais su que douceur est chaleur
Si je n’avais senti tes lèvres sur mes reins
Jamais je n’aurais su que chaleur est frisson
Si je n’avais dormi dans tes bras si câlins
Jamais je n’aurais su que frisson est tendresse
Si je n’avais ouï ton cœur battre, endiablé
Jamais je n’aurais su que tendresse est passion
Si je n’avais goûté à ta bouche enflammée
Jamais je n’aurais su que passion est fusion
Et tu donnes la musique à ma Vie
Et tu donnes à mes gestes leur poésie
Et tu donnes à mon Ame son « Sel de Vie »
Véronique Noé
Autoportrait
La chanson de Gavroche
La bourgeoisie est un veau
Qui s’enrhume du cerveau
Au moindre vent frais qui souffle
Le bourgeois c’est la pantoufle
Qu’un roi met sous ses talons
Pour marcher à reculons
Je fais la chansonnette
Faites le rigodon
Le Bourgeois est un grimaud
Qui prend sa pendule au mot
Chaque fois qu’elle retarde
Il contresigne en bâtarde
Coups d’état, décrets, traités
Et toutes les lâchetés
Je fais la chansonnette
Faites le rigodon
Il enseigne à ses marmots
Comment on rit de nos maux
Pour lui, le peuple et la France
La liberté, l’espérance
L’homme et Dieu sont au dessous
D’une pièce de cent sous
Je fais la chansonnette
Faites le rigodon
Le Bourgeois à des regrets
Il pleure sur le progrès
Sur ses loyers qu’on effleure
Sur les rois, fiacres à l’heure,
Sur sa caisse et sur la fin
Du monde où l’on avait faim
Je fais la chansonnette
Faites le rigodon
Victor Hugo