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Vertuchou.over-blog.com

Il demeura tout seul

16 Décembre 2022, 01:11am

Publié par vertuchou

Il demeura tout seul parmi ces jeunes Suissesses laiteuses; leurs mollets ronds, d'une rondeur enthousiasmante, succulents et charnus, leurs nuques frisottées, leurs lèvres pulpeuses mirent ses avantages en révolution. Il ne savait plus où donner des yeux, tant toutes étaient belles, et tant elles l'étaient du bout de leurs orteils à la tête.
Il se calmait. Ces filles tout de même... Elles étaient d'une autre race, elles respiraient la santé, la jeunesse.

Jean Carrière, L'épervier de Maheux

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Exaltation

15 Décembre 2022, 01:19am

Publié par vertuchou

Le gout de l'héroique et du passionnel
Qui flotte autour des corps, des sons, des foules vives,
Touche avec la brulure et la saveur du sel
Mon cœur tumultueux et mon âme excessive...

Loin des simples travaux et des soucis amers,
J'aspire hardiment la chaude violence
Qui souffle avec le bruit et l'odeur de la mer,
Je suis l'air matinal d' où s'enfuit le silence ;

L'aurore qui renaît dans l'éblouissement,
La nature, le bois,
Les houles de la rue
M'emplissent de leurs cris et de leurs mouvements ;
Je suis comme une voile ou la brise se rue.

Ah ! vivre ainsi
Les jours qui mènent au tombeau,

Avoir le cœur gonfle comme le fruit qu'on presse
Et qui laisse couler son arôme et son eau ;
Loger l'espoir fécond et la claire allégresse !

Serrer entre ses bras le monde et ses désirs
Comme un enfant qui tient une bête retorse,
Et qui mordu, saignant, est ivre du plaisir
De sentir contre soi sa chaleur et sa force.

Accoutumer ses yeux, son vouloir et ses mains
A tenter le bonheur que le risque accompagne ;
Habiter le sommet des sentiments humains
Oh l'air est âpre et vif comme sur la montagne,

Être ainsi que la lune et le soleil levant
Les h6tes du jour d'or et de la nuit limpide ;
Être le bois touffu qui lutte dans le vent
Et les flots écumeux que l'ouragan dévide !

La joie et la douleur sont de grands compagnons,
Mon âme qui contient leurs battements farouches
Est comme une pelouse ou marchent des lions...
J'ai le gout de l'azur et du vent dans la bouche.

Et c'est aussi l'extase et la pleine vigueur
Que de mourir un soir, vivace, inassouvie,
Lorsque le désir est plus large que le cœur
Et le plaisir plus rude et plus fort que la vie...

Anna de Noailles

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Marche des Guerriers

14 Décembre 2022, 01:58am

Publié par vertuchou

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Prémonition

13 Décembre 2022, 01:50am

Publié par vertuchou

Si la voiture enchaîne les défaillances
La route glisse à vos hanches
Dehors le paysage est devenu pourpre

Sur la vitre notre haleine
Qu’on dirait insomniaque

Mais l’heure importe peu
Au cadran du jour où les nuits
Ont vacillé une fois pour toutes

Dans ce branle-bas des caresses
Le corps à l’abordage

Plus loin il y a vous

Qui allez dénuder par saccades

La fierté et la houle
Des déserts alentour

attribué à Guillaume de la Mercie

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De la poésie, je dirai

12 Décembre 2022, 01:40am

Publié par vertuchou

De la poésie, je dirai maintenant qu'elle est, je crois, le sacrifice où les mots sont victimes. Les mots, nous les utilisons, nous faisons d'eux les instruments d'actes utiles. Nous n'aurions rien d'humain si le langage en nous devait être en entier servile. Nous ne pouvons non plus nous passer des rapports efficaces qu'introduisent les mots entre les hommes et les choses. Mais nous les arrachons à ces rapports dans un délire.

Georges Bataille

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Ruines du coeur

11 Décembre 2022, 01:16am

Publié par vertuchou

Mon coeur était jadis comme un palais romain,
Tout construit de granits choisis, de marbres rares.
Bientôt les passions, comme un flot de barbares,
L’envahirent, la hache ou la torche à la main.

Ce fut une ruine alors. Nul bruit humain.
Vipères et hiboux. Terrains de fleurs avares.
Partout gisaient, brisés, porphyres et carrares ;
Et les ronces avaient effacé le chemin.

Je suis resté longtemps, seul, devant mon désastre.
Des midis sans soleil, des minuits sans un astre,
Passèrent, et j’ai, là, vécu d’horribles jours ;

Mais tu parus enfin, blanche dans la lumière,
Et, bravement, afin de loger nos amours,
Des débris du palais j’ai bâti ma chaumière.

François Coppée

 

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Autumn Leaves

10 Décembre 2022, 01:55am

Publié par vertuchou

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Conde Claros

10 Décembre 2022, 01:27am

Publié par vertuchou

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Tes yeux / Tus ojos

9 Décembre 2022, 01:37am

Publié par vertuchou

Tes yeux sont la patrie de l'éclair et de la larme,
silence disert.
Tempêtes sans vent, mer sans vagues,
oiseaux prisonniers, fauves dorés endormis,
topazes impies comme la vérité,
Automne dans une clairière où la lumière chante à l'ombre
d'un arbre, et où toutes les feuilles
sont oiseaux,
plage que le matin rencontre constellé d'yeux,
panier de fruits de feu,
mensonge nourricier,
miroirs de ce monde, porte de l'au delà,
pulsation tranquille de la mer à midi,
absolu cillant,
étendue désertique.

Octavio Paz

***
Tus ojos son la patria del relámpago y de la lágrima,
silencio que habla,
tempestades sin viento, mar sin olas,
pájaros presos, doradas fieras adormecidas,
topacios impíos como la verdad,
otoño en un claro del bosque en donde la luz canta en el hombro
de un árbol y son pájaros todas las hojas,
playa que la mañana encuentra constelada de ojos
,cesta de frutos de fuego,
mentira que alimenta,
espejos de este mundo, puertas del más allá,
pulsación tranquila del mar a mediodía,
absoluto que parpadea,
páramo.

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J'embrasse son clitoris,

8 Décembre 2022, 01:12am

Publié par vertuchou

J'embrasse son clitoris, encore humide après son bain ; les poils de son pubis sont trempés, comme des algues marines. Son sexe a le goût d'un coquillage d'un merveilleux coquil­lage, frais et salé.
Oh ! Mary ! mes doigts se font plus rapides. Elle se renverse en arrière sur mon lit, m'offrant son sexe, ouvert et mouillé, comme un camélia, comme des pétales de rose, comme du velours, du satin. Il est rose et tout neuf, comme si jamais personne ne l'avait touché.

Anaïs Nin, Les Petits Oiseaux

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