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Ricercata seconda sopra il Violoncello

4 Novembre 2016, 03:01am

Publié par vertuchou

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Les hirondelles

3 Novembre 2016, 03:03am

Publié par vertuchou

Les noires hirondelles reviendront

Suspendre à ta fenêtre leurs doux nids

Et de nouveau, de l’aile, dans leurs jeux,

Frapperont à ta vitre.

Mais celles qui volaient plus doucement

Pour mieux voir ta beauté et mon bonheur,

Celles qui surent ton nom et le mien,

Non, ne reviendront plus.

Le chèvrefeuille en touffes reviendra

Escalader les murs de ton jardin

Et de nouveau, le soir, encor plus belles,

Les fleurs en écloront.

Mais celles dont nous regardions les gouttes

De la rosée qui les comblait trembler

Et s’écouler comme larmes du jour,

Non, ne reviendront plus.

Les accents de l’amour, à tes oreilles,

Reviendront faire leur ardent murmure ;

De son profond sommeil ton cœur peut-être,

Ton cœur s’éveillera.

Mais, en suspens, muet, agenouillé,

Comme on adore Dieu devant l’autel,

Comme je t’ai aimée, détrompe-toi,

On ne t’aimera plus.

Gustavo Adolfo Béquer

Traduit par Mathilde Pomès.

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Je voudrais juste comprendre

2 Novembre 2016, 03:29am

Publié par vertuchou

- Je voudrais juste comprendre pourquoi il a suffi qu'un amour de jeunesse mette une annonce dans le journal pour que tu perdes la tête !
- Je voudrais comprendre moi aussi. C'est peut-être pour ça que je suis là.
- Tu pensais souvent à cet homme ?
- Oui. souvent.
- Quand par exemple ?
- Quand je me suis mariée. Quand mes filles sont nées. Quand elles ont eu 15 ans. Quand ça sent la résine de pin l'été, le chocolat chaud, la sueur, la cannelle, quand j'entends Mike Brant, Johnny Hallyday, les cigales ou Chopin, quand je vois des films italiens, des adolescents amoureux, des vélos, des cariatides, des bateaux, quand je m'endors au soleil, quand je ris devant la glace, quand je danse toute seule. Quand je suis bien. Quand la vie est tout près.

Véronique Olmi, Le premier amour

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La fleur rouge

1 Novembre 2016, 02:54am

Publié par vertuchou

A la place du ciel
Je mettrai son visage
Les oiseaux ne seront
Même pas étonnés

Et le jour se levant
Très haut dans ses prunelles
On dira: "le printemps
Est plus tôt cette année?"

Beaux yeux, belle saison
Viviers de lampes claires
Jardins qui reculez
Sans cesse l'horizon

On fait déjà les foins
Le long de ses paupières
Les animaux peureux
Viennent à la maison

Je n'ai jamais reçu
Tant d'amis à ma table
Il en vient chaque jour
De nouvelles étables

L'un apporte sa faim
Un autre la douleur
Nous partageons le peu
Qui reste tous en chœur

Qu'un enfant attardé
Passe la porte ouverte
Et devinant la joie
Demande à me parler

Pour le mener vers moi
Deux mains se sont offertes
Si bien qu'il a déjà
Plus qu'il ne désirait

La chambre est encombrée
De rivières sauvages
Dans le foyer s'envole
Une épaisse forêt

Et la route qui tient
En laisse les villages
Traîne sa meute d'or
Jusque sous les volets

Tous mes fruits merveilleux
Tintent sur mon épaule
Son sang est sur ma bouche
Une flûte enchantée

Je lui donne le nom
De ma première enfance
De la première fleur
Et du premier été

René Guy Cadou

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The Tetons and the Snake River

31 Octobre 2016, 02:08am

Publié par vertuchou

Ansel Adams, The Tetons and the Snake River, 1942

Ansel Adams, The Tetons and the Snake River, 1942

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J’ai toujours ton cœur avec moi

30 Octobre 2016, 02:44am

Publié par vertuchou

J’ai toujours ton cœur avec moi
Je le garde dans mon cœur
Sans lui jamais je ne suis
Là ou je vais, tu vas…
Et tout ce que je fais par moi-même est ton fait…
Je ne crains pas le destin
Car tu es à jamais le mien
Je ne veux pas d’autre monde, car
Tu es mon monde, mon vrai…
Tu es tout ce que la lune a toujours voulu dire
Et tout ce que le soleil chantera
C’est le secret profond que nul ne connaît
C’est la racine de la racine
Le bourgeon du bourgeon
Et le ciel du ciel d’un arbre appelé vie
Qui croît plus haut que l’âme ne saurait l’espérer
Ou l’esprit le cacher…
C’est la merveille qui maintient les étoiles éparses.
Je garde ton cœur
Je l’ai dans mon cœur.

E.E. Cummings

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Cuir A-nall

29 Octobre 2016, 03:17am

Publié par vertuchou

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Sonnet des gestes des Dames

28 Octobre 2016, 02:54am

Publié par vertuchou

S'habiller bravement, s'ombrer de fards menteurs,
D'un mauvais mot nous feindre une éloquence,
Apprendre à bégayer, n'aller qu'à révérence,
Et n'être aucunement sans servants serviteurs,

Recevoir le poulet, le plumer par humeurs,
Porter un éventail qui sert de contenance,
Avoir plus d'appareil que de vraie contenance,
Et hiéroglyphiquer en bizarres couleurs,

Naviguer à tous vents, adorer la fortune,
Faire bien les yeux doux, faire toujours la jeune,
Babiller, brocarder, médire nuit et jour,

Se mirer à toute heure haussant la chevelure,
Mettre en parlant d'amour des pièces sans couture,
Ce sont les actions des Dames de la Cour.

Marc de Papillon de Lasphrise

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Le premier soir que j'osai lui adresser la parole

27 Octobre 2016, 03:11am

Publié par vertuchou

Le premier soir que j'osai lui adresser la parole, j'étais déjà un peu gris, et, parce qu'elle me répondait avec douceur, j'éprouvai une joie unique, une joie ! comme si tout le regret de ma vie était effacé. Nous restâmes longtemps, assis sur les tabourets, dans ce coin de bar où ne nous dérangeait pas la présence des autres. Je ne saurais dire de quoi nous parlions, mais je me rappelle que j'avais frôlé sa main, que sa jupe s'ouvrait, à gauche, sur sa jambe nue dans un bas à jour, qu'elle avait glissé dans son corsage un sachet dont ses amants respiraient l'odeur sur sa poitrine. Ainsi, elle était plus loin de moi qu'une impératrice, et, avant qu'elle recommençât son va-et-vient dans la rue, je goûtais, le prolongeant avec fièvre, la faveur inestimable de cet inutile entretien.

Robert de La Vaissière , Fille

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Pendant la nuit le cœur s’alourdit

26 Octobre 2016, 03:03am

Publié par vertuchou

Pendant la nuit le cœur s’alourdit,
Déloge le rêve.
Les portes sont fermées.
Tu ne peux pas revenir même en songe
Dans ce qui fut ta joie.
L’abîme se creuse à tout moment,
C’est la règle.
Tu ne reposes nulle part, tu ne dormiras pas.
Qu’ils ignorent ton vrai visage, les enfants,
Laisse-les grandir pour la peine.
En attendant la prochaine rafale, va gagner ton pain,
Lève-toi,
Cède à la vie suppliante.

Louise Bouchard

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