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Tiger Rag

25 Octobre 2016, 03:22am

Publié par vertuchou

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Mon portrait

24 Octobre 2016, 03:41am

Publié par vertuchou

Vous me demandez mon portrait,
Mais peint d'après nature :
Mon cher, il sera bientôt fait
Quoiqu'en miniature.

Je suis un jeune polisson
Encore dans les classes ;
Point sot, je le dis sans façon
Et sans fades grimaces.

Oui, il ne fut babillard,
Ni docteur en Sorbonne,
Plus ennuyeux et plus braillard
Que moi-même en personne.

Ma taille à celle des plus longs
Las ! n'est point égalée ;
J'ai le teint frais, les cheveux blonds
Et la tête bouclée.

J'aime et le monde et son fracas,
Je hais la solitude ;
J'abhorre et noises et débats
Et tant soit peu l'étude.

Spectacles, bals me plaisent fort,
Et d'après ma pensée
Je dirais ce que j'aime encore
Si je n'étais au Lycée.

Après cela, mon cher ami,
L'on peut me reconnaître ;
Oui, tel que le bon Dieu me fit,
Je veux toujours paraître.

Vrai démon pour l'espièglerie,
Vrai singe pour la mine,
Beaucoup et trop d'étourderie,
Ma foi, voilà Pouchkine.

- Alexandre Pouchkine

(écrit en français, 1814)

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Si la poésie

23 Octobre 2016, 03:15am

Publié par vertuchou

Si la poésie était le pouvoir des choses humaines invisibles

sur les choses misérables et visibles de la vie ordinaire.


Jean-Luc Seigle, Je vous écris dans le noir

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La nuit n'est jamais complète

22 Octobre 2016, 03:13am

Publié par vertuchou

La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l'affirme,
Au bout du chagrin,
une fenêtre ouverte,
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler,
faim à satisfaire,
un cœur généreux,
une main tendue,
une main ouverte,
des yeux attentifs,
une vie : la vie à se partager.

Paul Éluard.

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The lovers

21 Octobre 2016, 04:49am

Publié par vertuchou

Paul Klee (Swiss, 1879-1940), The Lovers, 1920. Gouache and graphite on paper, 24.8 x 40.6 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York.

Paul Klee (Swiss, 1879-1940), The Lovers, 1920. Gouache and graphite on paper, 24.8 x 40.6 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York.

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Souffrir obstiné sans répit ni soulagement

20 Octobre 2016, 02:52am

Publié par vertuchou

Avril colore les champs que captivent
gel effilé et neige déchaînée
d'un très sombre nuage obscur et, bien parées,
déjà brillent à l'entour les feuilles vives.

Il découvre les termes de la rive
le courant vif au soleil apaisé ;
et la voix du ruisseau, articulée
sur les pierres, défie l'air qu'il la suive.

Les ultimes absences de l'hiver
des montagnes sont les lointains échos,
signe de déroute, l'amandier vert.

Au fond de moi, pas de printemps nouveau,
l'amour y vit et y brûle l'enfer,
et c'est un bois de flèches et de faux.

Francisco de Quevedo

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Et puis tout à coup, elle m'a vu

19 Octobre 2016, 03:41am

Publié par vertuchou

Et puis tout à coup, elle m'a vu. Son visage n'a pas bougé, n'a pas souri,

mais j'ai vu que ses yeux s'étaient ouverts, j'ai senti le lien de son regard

dans le mien, comme si j'entendais battre son cœur dans un fil.

J.M.G Le Clézio, Tempête: Deux novellas

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Écoutez !

18 Octobre 2016, 02:53am

Publié par vertuchou

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à
quelqu'un nécessaires?
C'est que quelqu'un désire
qu'elles soient?
C'est que quelqu'un dit perles
ces crachats?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu'à Dieu,
craint d'arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile!
jure qu'il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.

Ensuite,
il promène son angoisse,
il fait semblant d'être calme.
Il dit à quelqu'un :
" Maintenant, tu vas mieux,
n'est-ce pas? T'as plus peur ? Dis ? "

Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ?
c'est qu'il est indispensable,
que tous les soirs
au-dessus des toits
se mette à luire seule au moins
une étoile?

Vladimir Maïakovski

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Exaudiat te Dominus

17 Octobre 2016, 02:56am

Publié par vertuchou

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Les yeux

16 Octobre 2016, 03:49am

Publié par vertuchou

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d’ombre.

Oh ! qu’ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n’est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu’on nomme l’invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre côté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.

René-François Sully-Prudhomme

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