Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vertuchou.over-blog.com

Concerto en ut majeur pour flûte à bec sopranino RV 443

24 Novembre 2016, 03:50am

Publié par vertuchou

Voir les commentaires

Sonnet 76

23 Novembre 2016, 03:33am

Publié par vertuchou

Pourquoi mes vers sont-ils si loin de la mode,
Si dénués de variété, d’innovation ?
Pourquoi ne pas jeter un coup d’oeil furtif
Sur des méthodes, des combinaisons nouvelles ?
Pourquoi écrire, encore et toujours le même,
Vêtant l’invention d’un habit reconnu,
Si bien que chaque mot dit presque mon nom,
Révélant sa naissance et d’où il procède ?
Sache, doux ami, que j’écris toujours sur toi,
Que toi et l’amour sont mon sujet encore :
Mon art est d’habiller de neuf de vieux mots,
De débourser encore ce qui l’est déjà :
            Car, tel le soleil tous les jours neuf et vieux,
            Mon amour, encore, redit ce qui est dit.

 

Why is my verse so barren of new pride?
So far from variation or quick change?
Why with the time do I not glance aside
To new-found methods and to compounds strange?
Why write I still all one, ever the same,
And keep invention in a noted weed,
That every word doth almost tell my name,
Showing their birth and where they did proceed?
O, know, sweet love, I always write of you,
And you and love are still my argument;
So all my best is dressing old words new,
Spending again what is already spent:
         For as the sun is daily new and old,
        So is my love still telling what is told.

William Shakespeare

Voir les commentaires

Le poète perce

22 Novembre 2016, 03:27am

Publié par vertuchou

Le poète perce quelques trous

dans l'os du langage

pour en faire une flûte.

Ce n'est rien

mais ce rien parle de l'éternel.


Christian Bobin,  Noireclaire

Voir les commentaires

Le nuage

21 Novembre 2016, 03:26am

Publié par vertuchou

Nuage changeant
où le poète a mis
le mystère à l’épreuve

Appuyé sur la terre
et le silence

Nuage qui prend forme
pour éprouver l’image

Le poète a toujours
une éclaircie d’avance.

Claude Albarède

Voir les commentaires

The Octopus

20 Novembre 2016, 03:42am

Publié par vertuchou

Alvin Langdon Coburn, The Octopus, 1912, 28 × 36 cm

Alvin Langdon Coburn, The Octopus, 1912, 28 × 36 cm

Voir les commentaires

Le hareng saur

19 Novembre 2016, 03:22am

Publié par vertuchou

Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.
 
Il vient, tenant dans ses mains - sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou - pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle - gros, gros, gros.
 
Alors il monte à l'échelle - haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu - toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur nu - nu, nu, nu.
 
Il laisse aller le marteau - qui tombe, qui tombe, qui tombe,
Attache au clou la ficelle - longue, longue, longue,
Et, au bout, le hareng saur - sec, sec, sec.
 
Il redescend de l'échelle - haute, haute, haute,
L'emporte avec le marteau - lourd, lourd, lourd,
Et puis, il s'en va ailleurs - loin, loin, loin.
 
Et, depuis, le hareng saur - sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle - longue, longue, longue,
Très lentement se balance - toujours, toujours, toujours.
 
J'ai composé cette histoire - simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens - graves, graves, graves,
Et amuser les enfants - petits, petits, petits.

Charles Cros

Voir les commentaires

J’ai envie de vous sentir, Louise.

18 Novembre 2016, 03:16am

Publié par vertuchou

 - J’ai envie de vous sentir, Louise.

- … Me sentir ?

Vous sentir.

Elle sourit, interloquée. Innocente. Elle ne sait pas ce que le mot sentir recouvre. Quand, en fait, il recouvre tout. (…) Elle se lève, défait le premier bouton de son corsage, s’approche de moi. Et m’offre sa gorge.

-  Ça, je l’ai depuis longtemps. Ce que je veux, c’est votre odeur brute. Votre essence même. L’essence de Louise. Celle qu’aucune fragrance n’a jamais altérée. C’est tout votre être que je veux.

-  … ?

- Qu’avez-vous à craindre d’un vieillard comme moi ? Je ne vous toucherai même pas, ça ne prendra qu’un instant, et plus personne au monde ne vous sentira comme je l’aurai fait. Je vous aurai sentie.
...

Elle laisse tomber sa robe à ses pieds, et s’étend sur le canapé. (…) J’approche mon visage, les yeux clos et, sans doute pour la dernière fois de mon existence, je rassemble toute ma science, toute la ferveur qu’il me reste.

Tout commence par une note de tête à forte tonalité ambrée, au départ boisée, puis balsamique. Suivie d’une variation de jasmins intenses, avec une trace de benjoin de Siam, suave, d’une grande ténacité. Puis une pointe de bois de santal stabilise un étrange mélange de civette, animale, intense, et un trait de vanilline qui constitue déjà la note de cœur. La note du fond, irisée, se prolonge dans un juste équilibre de cardamone et d’essence de litsea persistante.

Une éternité plus tard, j’ouvre les yeux.

Encore ivre d’elle, je la vois saisir sa robe au passage et disparaître.

Tonino Benacquista, Nos gloires secrètes

Voir les commentaires

Le nuage

17 Novembre 2016, 03:14am

Publié par vertuchou

Nuage changeant
où le poète a mis
le mystère à l’épreuve

Appuyé sur la terre
et le silence

Nuage qui prend forme
pour éprouver l’image

Le poète a toujours
une éclaircie d’avance.

 Claude Albarède

Voir les commentaires

Dance Me To The End Of Love

16 Novembre 2016, 03:10am

Publié par vertuchou

Dance me to your beauty with a burning violin
Dance me through the panic 'til I'm gathered safely in
Lift me like an olive branch and be my homeward dove
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love

Oh let me see your beauty when the witnesses are gone
Let me feel you moving like they do in Babylon
Show me slowly what I only know the limits of
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love

Dance me to the wedding now, dance me on and on
Dance me very tenderly and dance me very long
We're both of us beneath our love, we're both of us above
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love

Dance me to the children who are asking to be born
Dance me through the curtains that our kisses have outworn
Raise a tent of shelter now, though every thread is torn
Dance me to the end of love

Dance me to your beauty with a burning violin
Dance me through the panic till I'm gathered safely in
Touch me with your naked hand or touch me with your glove
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love
Dance me to the end of love

Léonard Cohen

Voir les commentaires

Crépuscule

15 Novembre 2016, 03:06am

Publié par vertuchou

Frôlée par les ombres des morts
Sur l’herbe où le jour s’exténue
L’arlequine s’est mise nue
Et dans l’étang mire son corps

Un charlatan crépusculaire
Vante les tours que l’on va faire
Le ciel sans teinte est constellé
D’astres pâles comme du lait

Sur les tréteaux l’arlequin blème
Salue d’abord les spectateurs
Des sorciers venus de Bohême
Quelques fées et les enchanteurs
Ayant décroché une étoile
Il la manie à bras tendu
Tandis que des pieds un pendu
Sonne en mesure les cymbales

L’aveugle berce un bel enfant
La biche passe avec ses faons
Le nain regarde d’un air triste
Grandir l’arlequin trismégiste

Guillaume Apollinaire

Voir les commentaires