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Vertuchou.over-blog.com

Tu es toute ma vie

15 Décembre 2023, 01:47am

Publié par vertuchou

 Tu es toute ma vie et je veux vivre pour te revoir et pour t’aimer comme tu mérites de l’être, toi, la bénie, la seule élue entre toutes les femmes. Je ne t’ai pas rendue encore assez heureuse, je ne t’ai pas conquis encore tout ce que je veux que tu aies ; tu as été la si fidèle et si chère compagne des jours mauvais, des jours de lutte, des jours de peine, qu’il faut que tu goûtes toutes les revanches et tu les auras, ma Delphine adorée.

Lettre de Louis Pergaud à sa femme Delphine, 2 février 1815

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Ose la Tunisie

14 Décembre 2023, 01:44am

Publié par vertuchou

Ose gouter au paradis,
Tes désirs jusque là inassouvis,
Deviennent enfin couronnés de oui,
Le soleil enveloppe ta peau brunie,
Et quand le ciel s’assombrit,
C’est pour faire place à la nuit,
Aux étoiles et flammes de bougies,
 Danse sensuelle aux courbes arrondies,
De son voile envoutant caressant à l’infini,
Mêlé à ce parfum légèrement épicé surgit,
Au rythme des vagues le souffle s’intensifie,
Les milliers de diamants scintillent dans tes yeux ébahis,
Ton cœur chavirant soulève ta poitrine durcie,
Comme le jasmin tu t’épanouis,
Libérant le plaisir t’envahit,
Printemps, été, automne, hiver c’est comme cela la Tunisie.

Rémi Levraut le 14 mai 2012

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A mon double

14 Décembre 2023, 01:43am

Publié par vertuchou

A mon double

je te devine au loin
Quand le sombre s'essouffle
Et ma langue en ta bouche
Est un monde à venir

Pour l'éternité

Ton désir

Michael R. Koswil

 

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Chaconne

13 Décembre 2023, 01:54am

Publié par vertuchou

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La senteur des reins

12 Décembre 2023, 01:57am

Publié par vertuchou

Quand tu dors à plat ventre et tes yeux sur tes mains
Je relève ta chevelure de sorcière
Qui voile, comme un bois funèbre les chemins,
Ton corps de boue obscène et de basse poussière.

Au fond des reins creusés en selle pour Satan
La rainure de tes vertèbres se prolonge
C’est là que lasse d’être, et d’avoir souffert tant,
Ma face, avec une fureur farouche, plonge.

Oh ! quelle odeur de chair et de rut convulsif
Croupit au creux des reins sous qui ronfle le sperme…
Ma bouche sur tes os postérieurs se ferme,

Et je froisse à ta peau mon visage lascif
Qui hume en râlant comme un éphèbe impubère,
Ô femme ! l’âcreté de ton odeur lombaire.

Pierre Louÿs, 1891

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Un poète qui prêterait

11 Décembre 2023, 01:39am

Publié par vertuchou

Un poète qui prêterait à toute chose visible ou invisible une égale attention, pareil à l’entomologiste qui s’ingénie à formuler avec précision le bleu inexprimable d’une aile de libellule, ce poète-là serait le poète absolu.

Cristina Campo

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Chanson

10 Décembre 2023, 01:37am

Publié par vertuchou

Pour Pierre Mac Orlan

C’est une chanson des bords de la Seine
Des quais de Grenelle à ceux de Bercy
Elle s’abandonne à l’eau qui la mène
Parmi les brouillards ou les éclaircies.

Il faut l’écouter, qui glisse et s’efface
Au fil du courant, sous l’arche d’un pont,
Tandis que l’écho rasant la surface
Porte vers l’aval un peu de l’amont

C’est une comptine autour des marelles
Dans un matin pur, à Ménilmontant,
La complainte des fillettes rebelles
Dans le château du roi des Bons-Enfants.

Et chaque saison reprend le poème
Qui joint l’enchanteur du Pont-Mirabeau
À deux amoureux penchés sur eux-mêmes,
À des vagabonds dormant près de l’eau.

Sur un air venu du temps des sirènes
Un vieux limonaire en moud le refrain
-Et c’est la chanson de Paris sur Seine
Qui s’enlace au jour limpide et serein.

Puis, quand les sommeils vont à la dérive
Par la ville sourde étouffant ses bruits
-O dernier passant, veilleur de la rive,
C’est une chanson des bords de la nuit.

André Hardellet

 

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Little Person

9 Décembre 2023, 01:07am

Publié par vertuchou

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Souvenir

8 Décembre 2023, 01:56am

Publié par vertuchou

Tu m’as inventée. Celle que tu imagines
N’existe pas, ne peut exister nulle part.
Chez les médecins, pas de remède ; pas de réconfort
chez les poètes.
Cette ombre, ce fantôme jour et nuit te persécute.

Notre rencontre eut lieu en une année invraisemblable.
Les forces du monde étaient à bout.
Tout portait le deuil. Tout déclinait, malade.
Rien de nouveau, sinon des tombes.

Plus de lumière. Flots de la Néva, noirs comme du goudron.
Nuit, tout autour, compacte, comme un mur.
C’est alors que ta voix m’a défiée.
Ce que je faisais, je ne le comprenais pas encore.

Tu es venu vers moi, comme conduit par une étoile,
Tu foulais aux pieds l’automne tragique,
Tu es entré dans la maison à jamais déserte,
D’où avait fui le vol des poèmes brûlés.

Anna Akhmatova

 

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Maria m’attendait

7 Décembre 2023, 01:44am

Publié par vertuchou

Maria m’attendait sous un arbre. Avant que je dise un mot, elle m’a embrassé sur la bouche. Sa langue a plongé jusqu’à ma gorge. Elle sentait la cigarette et le repas cher. Moi je sentais la cigarette et le repas bon marché.

Roberto Bolaño, Les Détectives sauvages.

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