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Batman

10 Juin 2023, 01:46am

Publié par vertuchou

Anna Kuncewiczç : Batman.

Anna Kuncewiczç : Batman.

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Pour tout doucement se griser

9 Juin 2023, 01:10am

Publié par vertuchou

Pour tout doucement se griser
Nous ne connaissons rien de tel
Que sur nos lèvres le baiser
De l'aurore, rose cocktail.

Raymond Radiguet

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Poétesse, sens-tu

8 Juin 2023, 01:41am

Publié par vertuchou

Poétesse, sens-tu à quel point tu t’es emparée de moi, toi et ton magnifique compagnon de lecture, voici que j’écris comme toi, comme toi je descends les quelques marches menant de la phrase à l’entresol des parenthèses où les plafonds sont si bas et où ça sent les roses anciennes, qui ne cessent jamais. Marina : comme j’ai habité ta lettre.

Lettre de Rainer Maria Rilke à Marina Tsvétaïeva, 10 mai 1926.

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Les secrétaires

7 Juin 2023, 01:28am

Publié par vertuchou

je ne suis que le secrétaire d’une chose invisible,
Qui m’est dictée, et à quelques autres avec moi.
Inconnus les uns des autres, nous parcourons la terre,
Sans comprendre grand-chose. On commence à mi-phrase,
On s’arrête aussi sec. L’ensemble un jour constitué
N’est pas notre affaire, aucun de nous ne le déchiffrera.

Czeslaw Milosz

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Ceora

6 Juin 2023, 01:23am

Publié par vertuchou

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Quel rêve étrange

5 Juin 2023, 01:07am

Publié par vertuchou

Quel rêve étrange ai-je rêvé ?! –
J'ai vu, étincelant d'or et d'argent,
Un château de roi tout à coup s'ouvrir
Et du haut de sa rampe de marbre
Descendait vers moi toute la ronde
Des êtres chers à mon coeur...

Heinrich von Kleist,

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La poésie est la plus intime

4 Juin 2023, 01:00am

Publié par vertuchou

La poésie est la plus intime de toutes les écritures.

Je veux parler d'abord de moi à moi-même et puis de moi à toi .

Ellen Bass

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Il est trop dur de vivre sans aimer

3 Juin 2023, 01:30am

Publié par vertuchou

Tout cela me fait rêver du pays. Les eaux vertes bouillonnantes de la rivière, les grottes obscures à flanc de montagne. Ours qui grogne, dragon qui gronde. Au sud volent les oies sauvages.

Je pense à vous lointains exilés. La tristesse m’emporte comme un gros nuage noir dans la tempête. Ici ni là, à travers la vaste plaine, il ne reste plus rien, si ce n’est des barbelés, des bottes de sept lieux en caoutchouc et quelques SOS résignés. On n’entend plus que le bruit sourd des pas dans la glaise. Des couvertures sombres enveloppent les corps oubliés sur le bord du chemin. Qui claque des dents pour inviter les dieux ? La tête courbée sans dire maux. La mer se voudrait profonde pour y engloutir tant de chagrins, de corps funestes.

La main qui se tend
Ne peut venir que du fond du cœur.
Il est trop dur de vivre sans aimer.

Je regarde mon village
Mais ma route est sans retour.


Richard Taillefer

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Nu incliné avec torse levé

2 Juin 2023, 01:24am

Publié par vertuchou

Lithographie d'Egon Schiele, Nu incliné avec torse levé, 1918

Lithographie d'Egon Schiele, Nu incliné avec torse levé, 1918

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Vision

1 Juin 2023, 01:20am

Publié par vertuchou

Je vis d’abord sur moi des fantômes étranges
Traîner de longs habits ;
Je ne sais si c’étaient des femmes ou des anges !
Leurs manteaux m’inondaient avec leurs belles franges
De nacre et de rubis.

Comme on brise une armure au tranchant d’une lame,
Comme un hardi marin
Brise le golfe bleu qui se fend sous sa rame,
Ainsi leurs robes d’or, en grands sillons de flamme,
Brisaient la nuit d’airain !

Ils volaient ! – Mon rideau, vieux spectre en sentinelle,
Les regardait passer.
Dans leurs yeux de velours éclatait leur prunelle ;
J’entendais chuchoter les plumes de leur aile,
Qui venaient me froisser.

Ils volaient ! – Mais la troupe, aux lambris suspendue,
Esprits capricieux,
Bondissait tout à coup, puis, tout à coup perdue,
S’enfuyait dans la nuit, comme une flèche ardue
Qui s’enfuit dans les cieux !

Ils volaient ! – Je voyais leur noire chevelure,
Où l’ébène en ruisseaux
Pleurait, me caresser de sa longue frôlure ;
Pendant que d’un baiser je sentais la brûlure
Jusqu’au fond de mes os.

Dieu tout-puissant ! j’ai vu les sylphides craintives
Qui meurent au soleil !
J’ai vu les beaux pieds nus des nymphes fugitives !
J’ai vu les seins ardents des dryades rétives,
Aux cuisses de vermeil !

Rien, non, rien ne valait ce baiser d’ambroisie,
Plus frais que le matin !
Plus pur que le regard d’un oeil d’Andalousie !
Plus doux que le parler d’une femme d’Asie,
Aux lèvres de satin !

Oh ! qui que vous soyez, sur ma tête abaissées,
Ombres aux corps flottants !
Laissez, oh ! laissez-moi vous tenir enlacées,
Boire dans vos baisers des amours insensées,
Goutte à goutte et longtemps !

Oh ! venez ! nous mettrons dans l’alcôve soyeuse
Une lampe d’argent.
Venez ! la nuit est triste et la lampe joyeuse !
Blonde ou noire, venez ; nonchalante ou rieuse,
Coeur naïf ou changeant !

Venez ! nous verserons des roses dans ma couche ;
Car les parfums sont doux !
Et la sultane, au soir, se parfume la bouche ;
Lorsqu’elle va quitter sa robe et sa babouche
Pour son lit de bambous !

Hélas ! de belles nuits le ciel nous est avare
Autant que de beaux jours !
Entendez-vous gémir la harpe de Ferrare,
Et sous des doigts divins palpiter la guitare ?
Venez, ô mes amours !

Mais rien ne reste plus que l’ombre froide et nue,
Où craquent les cloisons.
J’entends des chants hurler, comme un enfant qu’on tue ;
Et la lune en croissant découpe, dans la rue,
Les angles des maisons.

Alfred de Musset

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