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Coups de cœur
Quelle trace la tienne
Quelle trace la tienne
dans cet espace
où tu ne fais que passer
sinon tes larmes silencieuses salées
asséchées aussitôt que jaillies
sur tes propres déserts.
Angèle Paoli
Tu as tout donné
Tu as tout donné et tu as tout gardé. J’ai eu tout et tu as tout. Il n’y a que les astres du ciel qui puissent ainsi donner sans cesse leurs rayons sans diminuer leur lumière. L’année qui vient de finir a été triste. Une moitié de mon cœur est morte. (…) Je t’attends ce soir avec bien de l’impatience. On dirait que les battements de mon cœur voudraient hâter les pulsations de la pendule pour y arriver plus vite. Quand je ne serai plus qu’une cendre glacée, quand mes yeux fatigués seront fermés au jour, dis-toi, si dans ton cœur ma mémoire est fixée. Le monde a sa pensée. Moi j’avais son Amour.
Lettre de Victor Hugo à Juliette Drouet
La guerre, la guerre !
La guerre, la guerre ! Encens et icônes
Les éperons jacassent,
Mais je n'ai rien à faire ni du tsar
Ni des querelles des peuples.
Comme sur une corde fêlée
Je danse petit danseur.
Je suis l'ombre d'une ombre. Je suis lunaire
De deux sombres lunes.
Marina Tsvétaiéva
Study of Boy and Plant
J'écrirai à nouveau sur toi
J'écrirai à nouveau sur toi
parce que c'est sans fin,
un au revoir non dit
Cela ne peut pas être la fin.
Charles Bukowski
Un bon poète
Un bon poète n'est pas plus utile à l'Etat qu'un bon joueur de quilles.
Malherbe
La tristesse du diable
Silencieux, les poings aux dents, le dos ployé,
Enveloppé du noir manteau de ses deux ailes,
Sur un pic hérissé de neiges éternelles,
Une nuit, s’arrêta l’antique Foudroyé.
La terre prolongeait en bas, immense et sombre.
Les continents battus par la houle des mers ;
Au-dessus flamboyait le ciel plein d’univers ;
Mais Lui ne regardait que l’abîme de l’ombre.
Il était là, dardant ses yeux ensanglantés
Dans ce gouffre où la vie amasse ses tempêtes,
Où le fourmillement des hommes et des bêtes
Pullule sous le vol des siècles irrités.
Il entendait monter les hosannas serviles,
Le cri des égorgeurs, les Te Deum des rois,
L’appel désespéré des nations en croix
Et des justes râlant sur le fumier des villes.
Ce lugubre concert du mal universel,
Aussi vieux que le monde et que la race humaine,
Plus fort, plus acharné, plus ardent que sa haine,
Tourbillonnait autour du sinistre Immortel.
Il remonta d’un bond vers les temps insondables
Où sa gloire allumait le céleste matin,
Et, devant la stupide horreur de son destin,
Un grand frisson courut dans ses reins formidables.
Et se tordant les bras, et crispant ses orteils,
Lui, le premier rêveur, la plus vieille victime,
Il cria par delà l’immensité sublime
Où déferle en brûlant l’écume des soleils :
- Les monotones jours, comme une horrible pluie,
S’amassent, sans l’emplir, dans mon éternité ;
Force, orgueil, désespoir, tout n’est que vanité ;
Et la fureur me pèse, et le combat m’ennuie.
Presque autant que l’amour la haine m’a menti :
J’ai bu toute la mer des larmes infécondes.
Tombez, écrasez-moi, foudres, monceaux des mondes !
Dans le sommeil sacré que je sois englouti !
Et les lâches heureux, et les races damnées,
Par l’espace éclatant qui n’a ni fond ni bord,
Entendront une Voix disant : Satan est mort !
Et ce sera ta fin, Oeuvre des six Journées !
Charles Leconte de Lisle
Bumayé
Bumayé
Pourrais-tu ignorer
Pourrais-tu ignorer
Que chaque jour, pour Toi
Un ciel entier s'éclaire ?
À tous les pas de cet élan
Qu'est notre vie
Tous les jeux de cette rage
J'ai ouvert les bras
Et gémi
Et sur le grand vent refermé
Au long des temps
Mes bras heureux brûlent encore
De leur désir.
Anita Conti