Mes Livres
Mes Livres - si bons à retrouver -
Au bout de lassantes journées -
Ça fait presque aimer l’abstinence -
La Souffrance - s’efface - dans la Louange.
Emily Dickinson
Coups de cœur
Mes Livres - si bons à retrouver -
Au bout de lassantes journées -
Ça fait presque aimer l’abstinence -
La Souffrance - s’efface - dans la Louange.
Emily Dickinson
Je ne sais pas écrire des lettres d'amour. Mais je voulais te dire que tout mon être s'ouvrait pour toi. Depuis que je suis tombé amoureux de toi tout s'est transformé et est plein de beauté…. l'amour est comme un arôme, comme un courant, comme la pluie. Tu connais mon ciel, tu fais pleuvoir sur moi et moi, comme la terre, je te reçois.
Frida Kahlo, octobre 1946
Encore frissonnant
Sous la peau des ténèbres,
Tous les matins je dois
Recomposer un homme
Avec tout ce mélange
De mes jours précédents
Et le peu qui me reste
De mes jours à venir.
Me voici tout entier,
Je vais vers la fenêtre.
Lumière de ce jour,
Je viens du fond des temps,
Respecte avec douceur
Mes minutes obscures,
Épargne encore un peu
Ce que j’ai de nocturne,
D’étoilé en dedans
Et de prêt à mourir
Sous le soleil montant
Qui ne sait que grandir.
Jules Supervielle
Brise légère
l'ombre de la glycine
tremble à peine
Bashô
Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers.
Rainer Maria Rilke
Sans cesse
Au vif de soi
S’amorce le poème
Miroir de l’instant
Fragment du désir
Écho du cri
Creusant l’os jusqu’à la moelle
Transperçant jusqu’à l’âme l’habit
Rouvrant les portes de l’espace
Soulageant les égarements de l’esprit
Le poème
Se rue sur nos pages avides
Explorant à la fois
Toute la flamme
Et toute l’eau.
Andrée Chedid
Je ne t'appartiens pas, ni ne suis perdue en toi,
je ne suis pas perdue, bien que je sois avide
de me perdre comme une bougie allumée au midi,
comme un flocon de neige dans la mer.
Tu m'aimes, et je te trouve toujours
un esprit si bel et brillant,
cependant je demeure Moi-même, toujours avide
de me perdre comme une lumière dans la lumière.
Oh, plonge-moi profondément dans l'amour, défais
mes sens, laisse-moi sourde et aveugle,
balayée par la tempête de ton amour,
cierge sous une bourrasque.
Sarah Teasdale
traduit de l'américain par E. Dupas
Les femmes ne se sont jamais autorisées à admettre leurs fantasmes sexuels. Ils ont été encouragés à se créer en termes de fantaisie masculine. Je voulais créer des images qui répondent aux sentiments des femmes. Mes peintures traitent de la communication - comment une main touche un corps, plutôt que de la domination masculine ou féminine. Les femmes sont conditionnées pour jouer un rôle masochiste.
Joan Semmel, Art et féminisme