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Le jardin

3 Juillet 2024, 00:24am

Publié par vertuchou

Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d'éternité
Où tu m'as embrassé
Où je t'ai embrassée
Un matin dans la lumière de l'hiver
Au parc Montsouris à Paris
A Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.

Jacques Prévert

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Pour être poète

2 Juillet 2024, 00:27am

Publié par vertuchou

Pour être poète, il faut du temps : Bien des heures de solitude, seul moyen pour que quelque chose prenne forme, pour donner style au chaos.

Pier Paolo Pasolini

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Seulette suis

1 Juillet 2024, 00:18am

Publié par vertuchou

Seulette suis, et seulette veux être,
Seulette m'a mon doux ami laissée.
Seulette suis, sans compagnon ni maître,
Seulette suis, dolente et courroucée,
Seulette suis, en langueur malaisée,
Seulette suis, plus que nulle égarée,
Seulette suis, sans ami demeurée.

Seulette suis, à huis ou à fenêtre,
Seulette suis, en un anglet muciée,
Seulette suis, pour moi de pleurs repaître,
Seulette suis, dolente ou apaisée,
Seulette suis, rien qui tant messiée,
Seulette suis, en ma chambre enserrée,
Seulette suis, sans ami demeurée.

Seulette suis, partout et en tout aître,
Seulette suis, que je marche ou je siée,
Seulette suis, plus qu'autre rien terrestre,
Seulette suis, de chacun délaissée,
Seulette suis, durement abaissée,
Seulette suis, souvent toute éplorée,
Seulette suis, sans ami demeurée.

Princes, or est ma douleur commencée :
Seulette suis, de tout deuil menacée,

Seulette suis, plus teinte que morée,
Seulette suis, sans ami demeurée.

Christine de Pisan

 

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Concerto en La mineur pour 4 clavecins BWV 1065

30 Juin 2024, 01:37am

Publié par vertuchou

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Funeral Blues

29 Juin 2024, 01:59am

Publié par vertuchou


Jetez un os au chien pour que ses aboiements ne résonnent,
Faites taire les pianos et au son d'un tambour voilé
Sortez le cercueil, qu'avance le cortège endeuillé.

Que les avions tournoyant dans les airs déplorent
Et tracent sur le ciel le message Il est mort.
Nouez des rubans de crêpe au cou blanc des pigeons des squares,
Et que les mains des gendarmes soient gantées de coton noir.

Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Ma semaine de labeur et mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma langue, ma chanson ;
Je croyais que l'amour durerait à jamais : je sais à présent que non.

Eteignez les étoiles ; elles ne sont pas conviées à la veille.
Remballez la lune et démontez le soleil,
Videz l'océan et balayez les forêts ;
Car plus rien de bon ne saurait advenir désormais.

W.H. Auden

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À chacune de nos rencontres

28 Juin 2024, 00:15am

Publié par vertuchou

À chacune de nos rencontres, avant le premier baiser, il me regarde droit dans les yeux et me dit d’une voix douce et émue que je resplendis toujours davantage. Il adore (ou prétend adorer) mon corps sensuel qu’il traite et caresse comme s’il s’agissait d’un fin bijou ou d’une étoffe des plus précieuses.

Marie Gray, Histoires à faire rougir

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Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche

27 Juin 2024, 00:32am

Publié par vertuchou

Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche,
Comme à Pétrarque apparaissait Laura,
Et qu'en passant ton haleine me touche... –
Soudain ma bouche
S'entrouvrira !

Sur mon front morne où peut-être s'achève
Un songe noir qui trop longtemps dura,
Que ton regard comme un astre se lève... –
Soudain mon rêve
Rayonnera !

Puis sur ma lèvre où voltige une flamme,
Éclair d'amour que Dieu même épura,
Pose un baiser, et d'ange deviens femme... –
Soudain mon âme
S'éveillera !

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Blues

26 Juin 2024, 01:54am

Publié par vertuchou

Robert Cottingham, Blues, gravure à l'eau-forte colorée, 45.7 x 45.7 cm. 1989

Robert Cottingham, Blues, gravure à l'eau-forte colorée, 45.7 x 45.7 cm. 1989

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Impromptu

25 Juin 2024, 01:48am

Publié par vertuchou

Chaque nouveau visage de l’amour
nous prend toujours au dépourvu
il recouvre soudain tout le paysage
du voile de la beauté en flammes

Elle se met à attendre
le passage de la lumière
comme si toute sa vie
dépendait de cet éclair

Elle aime tout de son passage
le silence la musique et l’eau
le désert et l’absolu de sa soif
sa trace sur le bord des mots

Il y a un mouvement perpétuel dans son sang
une valse indigo dans ses mots
un vertige extrême avant le saut
le chant d’une louve bondi dans son destin

Parfois elle croise le regard nu de la beauté
reconnu de l’intérieur d’avant le temps
l’œil de la tempête la déploie dans l’inédit
à la source incandescente de l’univers

L’emportement la mène loin hors limites
elle ne voit plus ni sol ni mur ni rivage
ivre de l’infinie vulnérabilité des mots
elle vole libre entre peur vertige et chant

Elle découvre le bleu du vent
les nervures plus sensibles des rêves
la flèche traversière du désir
le jeu et le chant d’ailes sur sa langue

Entre noir et blanc elle suit son ombre
sa poitrine est une forêt de murmures
tous les arbres ont parfum de printemps
quand la symphonie effleure sa peau

C’est une heure solitaire suspendue
l’air bleu couvre les fenêtres de pulsations
elle naît comme la note tant attendue
le mot en souffrance qui délivre le poème

Elle ne veut plus être qu’écume de mer
avalanche de gouttes sur la beauté
le sable doux entre ses doigts devenir
le pur passage amoureux des mots

Ce matin la lumière passe si près de l’âme
l’ombre pourpre palpite sous ses pas
souffle et silence parlent la langue de l’eau
elle va au-devant du ciel qui danse

Elle sent déjà l’aimant de ses mains
l’instant de la rencontre
le moment de l’étincelle
elle devient lumière et vitesse pure

Rien ne fut et ne sera jamais assez
pour dire la valse de la joie sur sa peau
ni saisir le cristal bleu de l’instant
ce tumulte fou de la pensée et des sens

Élaine Audet

 

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Pour un poète

24 Juin 2024, 00:13am

Publié par vertuchou

Pour un poète, il ne s’agit pas de dire qu’il pleut, il s’agit de créer la pluie.

Paul Valéry

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